Marché des céréales
Les incertitudes persistent sur la disponibilité du blé origine mer Noire
Côté climat, la sècheresse sud-américaine commence à préoccuper. En Argentine, si les précipitations étaient au rendez-vous cette semaine, elles disparaissent presque totalement des prévisions à partir de la semaine prochaine. Le phénomène La Nina persiste en effet jusqu’à la fin du mois de novembre. Au Brésil, si les régions Sud du Paraná et du Rio Grande do Sul bénéficient d’un niveau satisfaisant de précipitations, le reste du pays demeure sec jusqu’à la moitié du mois de novembre. Aux Etats-Unis, si les précipitations sont présentes dans la région des Plaines et du Midwest, elles sont absentes des prévisions pour le reste du pays jusqu’à mi-novembre. En Europe et en région mer Noire, la sècheresse là aussi prédomine avec des températures très (trop ?) douces pour la saison. La Russie devrait recevoir encore une semaine de fortes précipitations, ce qui entrave les travaux des champs en cours.
Concernant les appels d’offres, il n’y a pour l’instant pas de résultat pour celui du Pakistan, tendis que l’Irak sera aux achats le 30 octobre. Les ventes exports américaines s’élevaient aujourd’hui à 533kt, ce qui porte le total de la saison à 435Mbu, en baisse de 6% par rapport à l’année dernière. Notons que l’accord conclu entre l’Egypte et le FMI qui les oblige à utiliser un taux de change flottant à fait bondir les prix à l’import égyptiens de 17% en raison de la baisse de la monnaie locale.
En Argentine, la baisse de la récolte fait prendre au Gouvernement des mesures d’urgence. Les licences d’exportation accordées aux exportateurs sont en effet supérieures aux volumes exportables compte tenu de la faiblesse de la récolte. Le Gouvernement impose donc des restrictions à l’export, que les exportateurs semblent prêts à accepter pour une durée de 3 mois, mais en contrepartie demandent des solutions rapides pour régler la question des contrats qui ne pourront pas être honorés. Etonnement, l’agence nationale BAGE maintient ses prévisions de production à 15,2Mt et la part de la récolte « bonne/très bonne » à 11%, inchangée (vs. 47% en 2021).
En mer Noire, l’incertitude persiste quant à la viabilité du corridor d’exportation. Les volumes ukrainiens ont d’ailleurs déjà commencé à baisser. Du côté russe, la situation est également difficile à lire, avec des offres à bas prix, mais une capacité réelle d’exporter en deçà des volumes habituels de la « Grande Russie », en tous cas bien en deçà des prévisions de l’USDA.
Le marché du blé sur Euronext était en hausse de près de 6€/t cette semaine, en réaction à cette incertitude quant à la possibilité de compter avec le blé russe, et à la faible disponibilité argentine.