La Coopération Agricole Métiers du Grain mobilisée pour soutenir les céréaliers en difficulté, maximiser la valeur des récoltes et préparer la prochaine campagne
La moisson 2024 est la pire depuis 40 ans. Avec une chute de 26 % de la production de blé tendre, les céréaliers français et leurs coopératives traversent une véritable catastrophe. Météo capricieuse, monotonie des cours qui ne couvrent plus les coûts de production, qualité technologique des grains, dégradée : tout concourt à affaiblir une filière déjà fragilisée.
Je partage le désarroi et l’inquiétude de mes collègues céréaliers et des coopératives collecte-appro. Nos trésoreries s'érodent sous le poids des mauvaises collectes et de l’explosion des coûts de travail des grains. Les difficultés agronomiques s’ajoutent, aggravées par la disparition de solutions pour protéger les cultures, stocker correctement et relever les défis des transitions. Pourtant, il nous faut avancer, regarder vers l'avenir et préparer rapidement la prochaine campagne de semis.
Première urgence : optimiser la valorisation de la récolte et soutenir les exploitants en difficulté
Face à cette crise, nos coopératives Métiers du grain sont pleinement mobilisées pour soutenir les agriculteurs en difficulté. Nous travaillons d’ores et déjà à la valorisation de chaque grain sur tous les marchés. De plus, nous soutenons la demande à l’Etat de l'activation immédiate des Prêts Garantis par l’État (PGE) et des avances de trésorerie. Ces mesures sont indispensables pour éviter que de nombreux exploitants ne disparaissent et pour permettre à notre filière de se relever et entamer sereinement la prochaine campagne.
Deuxième urgence : repenser notre modèle agricole face aux aléas climatiques
Cette année noire souligne la nécessité de repenser en profondeur notre modèle agricole, aujourd'hui fortement exposé aux risques climatiques. La répétition des épisodes météorologiques extrêmes met en lumière la vulnérabilité croissante de notre économie agricole. La gestion des aléas en agriculture doit désormais figurer parmi les priorités stratégiques de la nation et y intégrer les collecteurs. Oui, la solidarité nationale est indispensable pour adapter notre agriculture aux nouvelles réalités, et les coopératives agricoles sont prêtes à assumer leurs rôles. C’est pour cette raison que j’insisterai auprès des nouveaux élus de la nation sur l’impératif de révision de la loi sur la séparation vente-conseil afin que nos agriculteurs bénéficient du soutien nécessaire face aux grands enjeux de transition. Nous porterons également dans les prochains jours une demande de garantie élargie de l’état sur nos stocks d’oléagineux.
Troisième urgence : un ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire pour une action immédiate
Alors que la demande mondiale en céréales continue d'augmenter et que la Russie, premier exportateur mondial, instrumentalise le blé comme une « arme de famine et de déstabilisation géopolitique massive », la France ne peut se permettre de compromettre sa souveraineté alimentaire ni de renoncer à son rôle stratégique sur la scène internationale.
Nous ne pouvons plus attendre. Nous appelons à la nomination rapide d’un ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire pour que des mesures concrètes soient prises immédiatement. La filière des grains ne peut rester sans interlocuteur plus longtemps alors qu’elle traverse l’une des plus graves crises de son histoire.
Antoine Hacard,
Président de Métiers du Grain
La Coopération Agricole