
Marché des céréales
Une fin d’année marquée par un retour des appels d’offres
Les facteurs de variation des cours étaient multiples cette semaine, tant dans le positif que dans le négatif, ce qui explique l’évolution des prix des céréales en ordre dispersé sur Euronext mais également à Chicago cette semaine.
Le début de semaine a été marqué par l’appel d’offres saoudien pour 804 000 tonnes de blé de force. Le blé russe étant peu compétitif ces derniers temps en raison des incertitudes sur les taxes russes à l’export et la mise en place de quotas au mois de février, laissait place à d’autres origines. L’origine française n’a pas réussi trouver une place dans cet appel d’offre. La Tunisie était également aux achats pour 100 000 t de blé dur et 100 000 t de blé tendre, à charger du 15 janvier au 25 février d’après Reuters. Tout comme l’Algérie qui était à la recherche de 50 000 t de blé dur pour livraison mars-avril.
A noter que les conditions d’implantation du blé d’hiver en Russie sont mauvaises. D’après l’analyste SovEcon, les prévisions de production pour 2025 passeraient de 54,3 millions de tonnes (Mt) en blé d’hiver en 2024 à 50,7 Mt. Ce qui impacterait la production totale de blé qui passerait de 81,7 Mt (en 2024) à 78,7 Mt en 2025.
Les blés australiens et argentins n’étaient pas présents non plus dans cet appel d’offres alors que les récoltes sont en cours et que les productions vont commencer à inonder le marché international. Ce phénomène a pour effet direct de peser sur les cours, d’autant plus que les prévisions de production sont bonnes. Dans l’ouest de l’Australie, la production de blé est estimée à 10,8 Mt contre 10,3 Mt précédemment d’après l’association de l’industrie des grains de l’Ouest australien. Cependant la qualité est à surveiller en raison de pluie en fin de cycle.
Autre élément pesant sur les cours du blé tendre européen, l’annonce par la Chine d’une hausse des récoltes de blé qui passent de 136,6 Mt en 2023 à 140,1 Mt en 2024, mais également de maïs qui passent de 288,8 Mt à 294,9 Mt. Cette hausse de la production devrait impacter la demande chinoise en céréales.
Le ministère de l’Agriculture ukrainien revoit également à la hausse sa production de maïs tandis qu’en Argentine les semis sont réalisés à hauteur de 55%. Les conditions climatiques sont particulièrement favorables et les conditions de cultures s’affichent à 98% comme « bonnes à très bonnes » d’après la Bourse de Buenos Aires.
Plus proche de nous, l’incident de la Moselle inquiète les opérateurs. Une opération de « sauvetage » a été mise en place pour libérer les 74 bateaux piégés en amont, mais aucun délai n’est communiqué concernant la remise en route de l’écluse.

