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HEBDO N°46 - Vendredi 18 décembre 2020

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Actualités de la filière

Rubriques

Comité de suivi

des négociations commerciales



La Coopération Agricole salue l’appel de Serge Papin à un sursaut collectif pour recréer de la valeur

Jamais les coopératives et leurs filiales n’ont été confrontées à une telle situation de marchés : exportations en berne, RHD (Restauration Hors Domicile) quasiment à l’arrêt, augmentation du cours de certaines matières premières agricoles (céréales), accroissement des surcoûts de production… Dans ce contexte inédit, les enseignes de la grande distribution constituent, depuis mars 2020, le débouché essentiel des productions.

Cette position privilégiée confère aux distributeurs une impérieuse responsabilité : celle d’accorder des revalorisations tarifaires qui permettent de rémunérer les producteurs plus justement ! Pourtant, force est de constater que la guerre des prix a d’ores et déjà fait son retour dans les rayons alimentaires (- 0,5 % en un an) et se décline aujourd’hui dans les box de négociations, par des demandes de déflation (-2% en moyenne) et de budgets promotionnels supplémentaires.

La Coopération Agricole soutient donc l’appel à un sursaut collectif lancé ce jour par Serge Papin, à l’occasion du comité de suivi des négociations commerciales réuni par le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, M. Julien Denormandie, et la ministre déléguée à l’industrie, Mme. Agnès Pannier-Runacher. Il est en effet indispensable de recréer de la valeur dans la filière alimentaire : les coopératives et leurs filiales, prolongement de l’exploitation des agriculteurs, doivent être traitées avec discernement par les distributeurs !

« Je tiens à saluer les premières recommandations de Serge Papin pour enfin faire vivre les engagements pris lors des Etats Généraux de l’Alimentation : il reste deux mois aux distributeurs pour redresser la barre ! La reconquête d’un revenu décent pour les agriculteurs, la sauvegarde de notre appareil productif et le recouvrement de notre souveraineté alimentaire ne sont atteignables qu’à condition de pouvoir « passer du tarif ». Sans cette solidarité et cette responsabilité des enseignes de la distribution, c’est toute la ferme France qui est en péril, des agriculteurs jusqu’aux industries de transformation. », déclare Dominique Chargé, président de La Coopération Agricole.

La Coopération Agricole



6 fois plus d’investissements nécessaires pour faire face aux transitions environnementales et au défi climatique

Evolutions des modèles économiques, développement d’une agriculture plus connectée et respectueuse de l’environnement, réduction de l’impact carbone, préservation de la biodiversité, amélioration du bien-être animal... sont autant de défis à relever par les coopératives agricoles. A l’heure où l’économie de notre pays est mise à mal par une crise sanitaire sans précédent, et où les coopératives agricoles ont besoin de restaurer leur compétitivité, elles restent plus que jamais engagées dans les transitions écologiques. Elles sont néanmoins inquiètes quant aux investissements nécessaires pour mener à bien ces transformations.

Les transitions environnementales et la réponse au défi climatique doivent s’organiser et se développer sur l’ensemble de la chaîne alimentaire. Pour soutenir leur déploiement, La Coopération Agricole rappelle la nécessité d’un investissement massif :

  • Les investissements réalisés aujourd’hui, à la fois pour l’amont et l’aval, sont d’environ 1,45 milliard d’euros, soit 8% des investissements totaux.
  • Pourtant, le besoin est estimé à 9 milliards d’euros, soit six fois plus que les investissements actuellement réalisés.

Les entreprises, qui doivent également assurer la transformation de leur appareil productif, ne peuvent assumer seules le coût de ce financement. Un soutien des pouvoirs publics est absolument nécessaire dans la durée : cet effort doit être collectif !

Afin d’illustrer son engagement, La Coopération Agricole présente aujourd’hui deux nouveaux outils qui portent les ambitions d’accélérer et de massifier les transitions :

Le Tour de France des Solutions Coopératives, créé afin de recenser les solutions déployées par les coopératives sur tous les territoires en lien avec la transition environnementale et qui donne de la visibilité à la dynamique globale et à la mobilisation engagées sur les territoires. Répertoriées et présentées sur le site https://solutions.lacooperationagricole.coop, les solutions mises en place par les coopératives agricoles démontrent la mobilisation et la contribution de la Coopération dans cette transformation de la chaîne alimentaire.

Les Trophées des Solutions Coopératives, conçus pour mettre en valeur les initiatives des coopératives, ces trophées, officiellement lancés aujourd’hui, seront remis le 03 juin 2021 lors d’un événement public. Ils sont soutenus par trois partenaires : le Crédit Agricole, Groupama et le Groupe Agrica. Les coopératives peuvent concourir en soumettant leurs candidatures dans quatre catégories, qui seront examinées par un jury composé de parties prenantes du secteur alimentaire :

  • Economie décarbonée
  • Economie circulaire
  • Agroécologie
  • « Coopératives Solidaires »

« Pour sortir de la crise dans laquelle nous a plongés la Covid-19 et pour restaurer notre souveraineté, nous devons poursuivre nos engagements et nous inscrire dans la dynamique des transitions écologiques sur le long-terme. Au-delà du plan de relance, c’est en résolvant l’équation compétitivité-transitions que nous assurerons la pérennité de nos filières. C’est ce qu’attendent de nous les agriculteurs-coopérateurs, les consommateurs, les citoyens mais aussi les pouvoirs publics », déclare Dominique Chargé, président de La Coopération Agricole. « Cette mobilisation demande de forts investissements que nos entreprises ne sont pas en mesure de financer en totalité. Nous avons, plus que jamais, besoin du soutien du Gouvernement pour envisager cette transformation sur le long terme : Il doit s’agir d’un effort collectif ».

Prolongation et renforcement

des dispositifs d'assurance-crédit export



Bruno Le Maire, Franck Riester
et Alain Griset prolongent et renforcent les dispositifs publics de soutien au crédit entre entreprises pour le premier semestre 2021.

L’assurance-crédit couvre les entreprises contre le risque de défaillance des clients auxquels elles accordent des délais de paiement. Elle joue ainsi un rôle essentiel dans le financement de l’activité économique, en sécurisant la trésorerie des entreprises et le crédit interentreprises.

Pour permettre à l’assurance-crédit de continuer de jouer pleinement son rôle auprès des entreprises malgré l’accroissement des risques au cœur de la crise, le gouvernement est intervenu dès le mois d’avril en mettant en place des dispositifs de soutien public à l’assurance-crédit. Les quatre produits CAP, CAP+, CAP Francexport et CAP Francexport+, qui bénéficient d’une réassurance de CCR et d’une garantie de l’Etat, ont ainsi été conçus pour maintenir ou renforcer les couvertures d’assurance-crédit individuelles.

Afin d’offrir aux entreprises toute la sécurité nécessaire pour poursuivre leurs échanges, le gouvernement a également mis en œuvre le programme de réassurance globale CAP Relais. En contrepartie, les assureurs-crédit se sont engagés à maintenir les encours garantis auprès de leurs assurés au cours de l’année 2020.

Au regard de la prolongation des restrictions sanitaires et afin de protéger le crédit inter-entreprises, Bruno Le Maire, Franck Riester et Alain Griset ont annoncé la conclusion d’un nouvel accord avec les principaux assureurs-crédit actifs en France – Euler Hermes, Coface, Groupama Assurance-crédit & Caution, Axa Assurcrédit – le 14 décembre, sous réserve de l’autorisation du dispositif par la Commission européenne, prorogeant le programme CAP Relais. L’accord repose sur la reconduction du dispositif jusqu’au 30 juin 2021, avec l’engagement des assureurs-crédits de maintenir les couvertures d’assurance-crédit dans les mêmes conditions que lors du précédent accord. Il sera mis en œuvre par la Caisse Centrale de Réassurance, agissant avec la garantie de l’État, à travers un schéma de réassurance proportionnelle, dans lequel les assureurs-crédit et le réassureur se partageront les risques à hauteur de 80% et 20% respectivement.

En outre, après 6 mois de déploiement et pour accompagner les entreprises françaises dans la relance de l’économie, le Gouvernement agit pour renforcer l’efficacité des produits CAP, CAP+, CAP Francexport et CAP Francexport+, prorogés également jusqu’au 30 juin 2021 :

Le tarif des primes publiques est revu à la baisse pour l’ensemble des couvertures ;
Toutes les entreprises françaises quelles que soient leur taille deviennent éligibles alors qu’avant, seules les TPE et PME l’étaient ;

Les plafonds de couverture sont rehaussés avec une possibilité de dérogation pour certaines transactions spécifiques ;
Enfin, la garantie complémentaire CAP peut désormais atteindre jusqu’à 200 % de la garantie primaire de l’assureur-crédit contre 100 % jusqu’à présent.

Bruno Le Maire a déclaré : « Le soutien exceptionnel de l’Etat au travers du programme CAP Relais permettra de maintenir dans les prochains mois le climat de confiance entre entreprises que nous avons réussi à préserver malgré la crise et qui est indispensable au rebond de l’économie en 2021. Nos entreprises auront besoin de cette stabilité financière dans la reprise. Elles trouveront également dans les produits CAP et CAP+ un accompagnement personnalisé efficace et adapté. »

Franck Riester a déclaré : « L’assurance-crédit de court terme joue un rôle essentiel pour nos chaines de valeur, et tout particulièrement pour notre commerce extérieur. En prolongeant CAP Relais et en renforçant l’attractivité de CAP Francexport et CAP Francexport+, le Gouvernement permet à nos entreprises de continuer à disposer des couvertures nécessaires pour sécuriser leurs courants d’affaires à l’international. »

Alain Griset a déclaré : « La prolongation du programme Cap Relais est une bonne nouvelle qui s’ajoute aux dispositifs d’aides mis en place par l’Etat pour accompagner nos TPE et nos PME à faire face à la crise, notamment celles qui ont une activité de sous-traitance. Ce dispositif permettra aux entreprises de poursuivre avec plus de sérénité les échanges interentreprises en 2021. »

Plan de protection

des pollinisateurs



Menaces sur les surfaces oléagineuses et légumineuses. Une nouvelle hausse des importations de soja et canola est à prévoir.

Terres Univia et Terres Inovia s'inquiètent de l'effet boomerang du plan de protection des pollinisateurs qui prévoit d'interdire toute protection des cultures durant la floraison et de restreindre le recours à certaines solutions à 3 heures après le coucher du soleil. Selon les calculs de la filière, ce projet provoquerait une réduction des surfaces équivalentes à 120 000 hectares pour le seul colza. Cette chute accentuerait la baisse des surfaces déjà constatées ces dernières années. Le colza est en effet passé de 1,5 million d'hectares en 2014 à 1,1 million en 2020. Soit un fléchissement de près de 30% ! Le bol alimentaire disponible pour les abeilles va ainsi se réduire alors que le colza assure une miellée en début de saison au printemps et soutient le développement des colonies pour la suite.

Il est indispensable de rappeler que, tout comme l'Homme, les plantes ont besoin de prévention pour être en bonne santé. Cela passe par des bonnes pratiques comme l'allongement de la rotation des cultures ou encore par des mesures de prophylaxie qui visent à empêcher l'apparition, la réapparition et la propagation de maladies. Doit-on aussi rappeler que, tout comme pour l'être humain, lorsque le besoin s'en fait sentir, les médicaments sont essentiels à la survie des végétaux ? Recourir aux antibiotiques n'est pas systématique mais il serait inconcevable de les supprimer. 

Hausse des importations de soja et canola

Outre l'alimentation des abeilles, les oléagineux (colza, tournesol) et les légumineuses (soja, pois, féverole, lin, luzerne...) représentent un enjeu pour l'alimentation animale. La production de tourteaux de colza et de tournesol français ainsi que les légumineuses à graines sont en effet les premières sources de protéines concentrées non OGM consommées dans les élevages français.

1 hectare de colza cultivé dans nos régions permet la coproduction de 1500 kilos de tourteaux riches en protéines pour l'alimentation des animaux d'élevages. La baisse programmée des surfaces d'oléagineux devra inévitablement être compensée par une augmentation des importations de graines de canola canadien et de tourteau de soja argentin et brésilien ce qui pourrait représenter l'équivalent de 180 000 tonnes de tourteau de soja. En l'état, le projet  du gouvernement aura donc un impact direct sur la souveraineté alimentaire de notre pays.

La filière des huiles et protéines végétales rassemble 110000 producteurs d'oléo-protéagineux français. En comptant les emplois indirects et induits, elle fédère 20 000 emplois et plus de 500 coopératives et négoces agricoles qui collectent et transportent ces graines.