Un complexe oléagineux sous la pression du secteur bancaire et du pétrole

La chute du prix du pétrole, le raffermissement du dollar et les inquiétudes croissantes sur les marchés financiers (liées aux difficultés de certaines banques aux Etats-Unis et en Suisse), sont autant de facteurs qui ont fait pression cette semaine sur les cours des oléagineux.

Le marché du soja reste le moins impacté par ces facteurs macroéconomiques. En cause, encore et toujours, les conditions climatiques en Argentine et dans le Sud du Brésil qui continuent d’inquiéter. Quelques averses ont eu lieu mais elles sont insuffisantes au regard de la sécheresse des derniers mois. La Bourse de Buenos Aires a confirmé cette tendance avec une nouvelle révision à la baisse de la production de soja à 25 millions de tonnes (Mt).

Il s’agit bien là du seul facteur de soutien du complexe.

En parallèle, malgré les pluies toujours présentes au Brésil, les travaux de récolte du soja se poursuivent. Ils sont achevés à 53% d’après AGRural (contre 64% l’an passé à la même époque). Ce retard de récolte impacte la campagne d’exportation qui démarre au ralenti.

Cependant, la faiblesse du réal a compensé les pertes affichées cette semaine sur le marché de Chicago, entrainant une vague de vente chez les agriculteurs. Cette lenteur au démarrage ne devrait pas impacter le potentiel d’exportation du Brésil qui est toujours attendu à un niveau record. Cette énorme récolte en cours fait pression sur le marché du soja à Chicago.

Contrairement au soja, les autres graines oléagineuses n’ont pas trouvé de soutien cette semaine.

Ainsi, le colza clôture à son plus bas niveau depuis février 2021 sur Euronext, jeudi soir, à 472,25€/t (échéance mai). La graine subit de nombreux facteurs baissiers. Elle doit faire face à une concurrence importante, au 12 mars, l’Union Européenne a importé 5,76 Mt contre 3,67 Mt l’an dernier à la même époque. Mais elle est aussi sous la pression baissière du pétrole et a évolué dans le sillage du canola. Bien que la graine canadienne bénéficie d’une demande intérieure dynamique, la récente baisse du dollar canadien face au dollar a impacté la demande internationale, entrainant le cours à la baisse.

Les prix de l’huile de palme ont également régressé compte tenu du dernier rapport du Malaysian Palm Oil Board (MPOB), qui estime les stocks malaisiens à 2,22 Mt en février 2023, contre 1,52 Mt un an plus tôt. Néanmoins, un net rebond des exportations malaisiennes a été constaté en ce début de mois.

Le marché du tournesol évolue peu, la demande française et européenne étant toujours en berne.