Le complexe oléagineux face à de fortes turbulences

Les facteurs climatiques (gel en Ukraine, sécheresse en Chine), les dynamiques géopolitiques (tensions douanières USA-Chine), les fondamentaux agricoles (progrès des semis, prévisions de récolte) et les mouvements macroéconomiques (pétrole, taux de change) ont fortement orienté les cours.

Sur Euronext, les cours du colza ont enregistré plusieurs mouvements significatifs ces derniers jours. Le début de semaine dernière a été marqué par une baisse des cours du colza, sous l’effet de la pression exercée par la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine et le repli des cours du pétrole. Le marché a rebondi en fin de semaine dernière, dans le sillage du canola canadien, porté par de faibles disponibilités et appuyé par des inquiétudes quant à la sécheresse en Chine, susceptible de peser sur l’offre mondiale de la graine oléagineuse.

La tendance s’est de nouveau inversée en début de semaine, avec un retour sous les 470 €/t pour l’échéance août, en réponse à la chute des cours du pétrole consécutive à la décision de l’Opep+ d’augmenter la production à partir de juin. C’est finalement un récent rebond du cours du pétrole qui redonne des couleurs au colza européen, lui permettant de repasser la barre des 474 €/t pour l’échéance août.

L’annonce d’un gel sévère en Ukraine fin avril, en pleine période de floraison, ayant potentiellement compromis une partie de la production du colza, est venue ajouter une dose d’incertitude. La Russie, quant à elle, continue de développer cette culture, avec une surface record de 3 Mha pour la campagne 2025-2026 et une production estimée à 1,7 Mt, principalement destinée à la Chine.

A noter qu’en France l’ancienne récolte n’est plus cotée en raison du manque de disponibilité.

À Chicago, les cours du soja ont oscillé entre progression et repli. Soutenus fin avril par des ventes à l’export meilleures que prévu (+27 % sur la moyenne des 4 dernières semaines), ils ont reculé en début de semaine suivante, en raison de l’avancement rapide des semis américains réalisés à hauteur de 30% au 4 mai, en avance par rapport à l’an dernier et à la moyenne quinquennale.

A cela s’ajoute l’incertitude persistante sur les négociations commerciales entre Pékin et Washington. Les négociations devraient débuter ce week-end en Suisse. Mais également les productions de soja argentins et brésiliens attendues en hausse à respectivement 50 millions de tonnes (Mt) et 169 Mt.