Anciens numéros

S'abonner à l'hebdo

Pour vous abonner à l'hebdo des coops métiers du grain, dont la diffusion est réservée aux adhérents de Coop de France et à son réseau, merci de remplir et de valider le formulaire ci-dessous.

obligatoire




Valider

Déclaration CNIL
Coop de France met en place un traitement de données à caractère personnel dans le cadre de ses missions d'assistance et d'information aux coopératives adhérentes. Ces données sont collectées lors de votre adhésion, des missions de conseil que nous réalisons ou lorsque vous remplissez ce formulaire et sont destinées aux employés de Coop de France exclusivement. Elles sont par ailleurs contrôlées annuellement. Conformément à l'article 32 de la loi du 6 janvier 1978, vous disposez d'un droit d'accès, de rectification et de suppression des données vous concernant. Ce droit peut être exercé auprès de Nicolas Gremont, au service informatique à l'adresse suivante : nicolas.gremont@coopdefrance.coop.

Partager la page

Actualités de la filière

gregoire-de-la-roussiere

PAC



Annie Genevard clarifie le montant à l’hectare des aides couplées blé dur en zone traditionnelle

La revalorisation de l’aide couplée blé dur en zone traditionnelle promise par la ministre de l’Agriculture figurait en bonne place parmi les sujets d’alerte posés sur la table par l’AGPB lors de son rendez-vous avec Annie Genevard ce lundi 20 octobre. Une revendication entendue par la ministre qui clarifie ce jour, le montant à l’hectare dont pourront bénéficier les producteurs.

« C’est une annonce tardive mais qui témoigne de la volonté de la ministre de l’Agriculture de tenir ses engagements pris cet été devant les producteurs pour les soutenir et relancer ainsi la production de blé dur en France » souligne Éric Thirouin, président de l’Association Générale des Producteurs de Blé et autres céréales (AGPB).

Invitée dans les Bouches-du-Rhône par l’AGPB et les acteurs de la filière en juillet 2025, Annie Genevard avait alors annoncé le déblocage d’une enveloppe de 15 millions d’euros sur deux ans dans le cadre de la révision du Plan Stratégique National (PSN).

Cet engagement s’inscrit dans la dynamique du Plan de souveraineté blé dur 2024-2028, porté l’interprofession pour renforcer la compétitivité de la filière au cœur d’un inquiétant paradoxe : des surfaces en baisse alors que la demande en blé dur reste croissante.

Mais faute de validation par la Commission européenne, la traduction concrète de cette aide restait jusqu’à présent inconnue des producteurs alors même que la période de semis sera bientôt terminée. Pour Nicolas de Sambucy, président de la commission blé dur de l’AGPB « Cette situation déconnectée du calendrier agronomique était totalement contre-productive pour nous encourager à engager davantage de surfaces, c’est pourquoi nous avons enjoint la ministre à clarifier la situation au plus vite».

C’est désormais chose faite : par un courrier en date du 22 Octobre 2025, Annie Genevard apporte à l’AGPB des garanties sur le montant de l’aide à l’hectare dont pourront bénéficier les producteurs.

L’enveloppe globale sera intégralement consommée et répartie en fonction des surfaces semées avec un plafond fixé à 150 €/ha.

Au regard des estimations de semis pour cette nouvelle campagne, la revalorisation de l’aide couplée à la culture du blé dur en zone traditionnelle dans le cadre de PAC 2026, pourrait ainsi dépasser les 140€/ha.

La validation du PSN par Bruxelles reste toujours en attente mais devrait être confirmée courant novembre selon la ministre.

Photo : Nicolas De Sambucy, Annie Genevard et Éric Thirouin le 18 juillet 2025 à Fuveau (13) © 2025 – AGPB – Grégoire De La Roussière

PLF 2026



Les filières françaises des biocarburants agricoles sonnent l’alarme et s’opposent au projet de hausse brutale de la fiscalité sur le Superéthanol-E85 et le B100

  • Une mesure prise sans aucune concertation avec les acteurs des filières concernées ;
  • Une mesure au détriment du pouvoir d’achat des Français, du revenu agricole, de ladécarbonation des transports et des souverainetés énergétique, alimentaire et protéinique de la France ;
  • Une mesure aux répercussions graves pour les filières sucre, amidonnière et huile, dont la France est leader en Europe.

Le projet de loi de finances pour 2026 prévoit une hausse brutale de la fiscalité sur les biocarburants français d’origine agricole, le Superéthanol-E85 et le B100, respectivement de 380 % et 400 %.

Cette mesure, prise sans concertation, ne repose sur aucune étude d’impact ni évaluation sérieuse de ses conséquences économiques, sociales, agricoles, industrielles, environnementales ou de souveraineté. Elle s’appuie sur des hypothèses techniques contestables et ignore les effets majeurs qu’elle entraînerait sur le revenu agricole, sur le prix des carburants routiers et sur la souveraineté énergétique et alimentaire de la France.

Pire encore, cette hausse de fiscalité, en supprimant l’incitation économique actuelle, ferait mécaniquement rebasculer les consommateurs, automobilistes et les transporteurs, vers les carburants fossiles importés, les plus carbonés, au détriment des carburants les plus décarbonés et les plus français. En effet, le Superéthanol-E85 contient jusqu’à 85 % de bioéthanol dont la France est le premier producteur européen, en utilisant près de 100 % de matières premières françaises (blé, maïs, betterave, déchets et résidus de transformation et viniques). De même, le B100 est constitué à 100 % de biodiesel produit à partir de colza français.

Les biocarburants français d’origine agricole représentent pourtant un levier stratégique pour la transition écologique, la vitalité du tissu industriel des territoires et la souveraineté énergétique et alimentaire de la France. Remettre en cause leur fiscalité de manière précipitée aurait des conséquences structurelles majeures pour l’ensemble des filières concernées ainsi que pour les automobilistes et transporteurs routiers, bien au-delà des seuls utilisateurs de Superéthanol-E85 et de B100. Une telle mesure fragiliserait le revenu de plus de 120 000 exploitants agricoles, compromettrait l’équilibre industriel des territoires en menaçant plus de 30 000 emplois, freinerait la décarbonation des transports et entraînerait, in fine, une hausse du prix des carburants pour tous.

De surcroît, dans un contexte géopolitique incertain, une telle mesure remettrait en cause la contribution du monde agricole à la souveraineté énergétique et alimentaire de la France, par la coproduction de protéines végétales inhérente à la production de biocarburants agricoles. Les filières françaises des biocarburants agricoles coproduisent en effet chaque année plus d’1 million de tonnes de tourteaux de colza et 540 000 tonnes de drêches de céréales, évitant ainsi l’importation massive de tourteaux de soja et portant l’autonomie protéinique de la France à 55 %, contre seulement 30 % dans le reste de l’Union européenne.

En affaiblissant ces filières, cette mesure irait à rebours de l’objectif de stabilité et de visibilité attendu par les acteurs économiques et affirmé par les pouvoirs publics, tout en favorisant, paradoxalement, le retour aux carburants fossiles importés.

Enfin, cette mesure méconnaît totalement les répercussions graves qu’elle ferait peser sur les filières sucre, amidonnière et huile, dont la France est un leader incontesté au sein de l’Union européenne. Les biocarburants sont en grande partie produits dans des bioraffineries dont la vocation première est la production alimentaire (sucre, amidon, huiles). À l’image des grands concurrents internationaux que sont notamment les États-Unis et le Brésil, la diversification des débouchés vers l’énergie constitue un pilier stratégique de la compétitivité de ces filières françaises.

Remettre en cause un débouché aussi structurant que les biocarburants agricoles reviendrait à affaiblir considérablement ces secteurs d’excellence, sur un marché de plus en plus ouvert aux importations.

Dans ce contexte, les filières françaises des biocarburants agricoles sonnent l’alarme et s’opposent au projet de hausse brutale de la fiscalité sur le Superéthanol-E85 et le B100. Elles appellent au retrait de cette mesure incompréhensible, afin d’engager une concertation approfondie et responsable avec l’ensemble des parties prenantes concernées, à la hauteur des enjeux agricoles, industriels, sociaux et environnementaux à l’œuvre.

Le lin passe à l’offensive

et lance son Plan Filière



Lancement du « Plan Filière Lin » pour structurer durablement la production de semences de lin et répondre à la croissance explosive de la culture en France.

Leader mondial de la production de lin fibre, la France dispose d’un atout stratégique : un savoir-faire reconnu, des sols d’exception, et une demande en plein essor. Pourtant, un maillon essentiel reste sous tension : la production de semences. Face à ce paradoxe, les acteurs de la filière se sont retrouvés chez  SEMAE, l’interprofession des semences et plants, afin de concrétiser un Plan Filière Lin ambitieux. Objectif : structurer, sécuriser et développer la production de semences de lin fibre sur le territoire.

Un plan en 5 axes et 32 actions pour changer d’échelle

Conduit par la section « Lin et Chanvre » de SEMAE et approuvé fin 2024, ce plan vise à lever les freins – économiques, techniques et réglementaires – qui ralentissent la montée en puissance de la filière semences.

Il s’articule autour de cinq axes stratégiques, qui sont :

  • Accompagner et développer le réseau d’agriculteurs multiplicateurs,
  • Diversifier et sécuriser les moyens de récolte,
  • Guider les entreprises semencières (sélection et stations de semences),
  • Suivre les teillages dans la production de semences,
  • Promouvoir la semence certifiée auprès des distributeurs et utilisateurs.

Une animatrice de filière recrutée pour piloter le plan

Pour accélérer cette transformation, SEMAE annonce le recrutement de Laetitia Fournier, ingénieure agronome, qui animera le Plan Filière pendant deux ans. Basée à Lille, au cœur du bassin linier, elle aura pour mission de coordonner les acteurs, conduire la mise en œuvre des actions, et impulser une dynamique de terrain.

« Ce Plan Filière suit une dynamique collective qui permet de mettre en place des actions concrètes afin de renforcer la production de semences, soutenir les multiplicateurs et consolider la confiance entre les acteurs. » Laetitia Fournier

Une mobilisation collective et des actions concrètes

Ce Plan Filière ne se limite pas à une feuille de route. Il s’incarne déjà dans des actions concrètes et visibles :

  • Création d’un guide de production de semences de lin,
  • Relance de la production de machines de récolte de semences de lin,
  • Création d’un club des ambassadeurs « semences certifiées »,
  • Aide aux agriculteurs pour l’investissement de machines de récolte,
  • Lancement de vidéos et événements pour sensibiliser et informer sur la production de semences.

Objectif : souveraineté semencière

Avec une progression annuelle des surfaces de lin comprise entre +10% et +20%, la filière fibre est en plein essor. Mais sans semences, pas de production. C’est pourquoi la filière s’unit aujourd’hui pour bâtir les fondations d’un approvisionnement durable, avec l’ambition forte de sortir des tensions et de garantir à terme un approvisionnement en semences 100 % françaises, fiables et de qualité.

Légumineuses



Un marché en croissance et des achats de produits pratiques et innovants

Terres Univia, l’interprofession des huiles et protéines végétales, publie les résultats de l’édition 2025 d’OléoProtéines, l’observatoire du marché des protéines végétales à destination de l’alimentation humaine. Cet observatoire révèle un marché des légumineuses en croissance depuis plusieurs années sur différentes catégories de produits, que ce soit en restauration hors domicile ou en commerce de détail. Il met aussi en avant les choix affirmés tant des professionnels que des particuliers pour des produits pratiques et de plus en plus innovants.

OléoProtéines propose chaque année un décryptage de l’ensemble de la chaîne de valeur : production, marché, restauration hors domicile (RHD) et commerce de détail (GMS), tendances de consommation et nouveaux débouchés pour les sept légumineuses les plus utilisées (lentille, pois, soja, pois chiche, féverole, haricot sec et lupin). L’observatoire étudie à la fois le marché conventionnel et biologique.

Le marché des légumineuses est en croissance en 2024, porté par une bonne valorisation des signes et labels de qualité et du bio, et par une offre de produits de plus en plus étoffée en magasins.

En RHD, les légumes secs appertisés continuent de se développer, +3% en volume par rapport à l’année 2023 et +22% par rapport à 2019. Cela témoigne de la bonne dynamique du marché et d’une intégration croissante de ces produits dans les menus en lien avec les objectifs de la loi Climat et Résilience de 2021. La restauration collective reste le principal débouché des légumes secs appertisés, avec 82% des achats, contre 18% pour la restauration commerciale. Adaptés aux contraintes du secteur, ces produits répondent aux besoins des professionnels en quête de solutions pratiques.

La très forte hausse des achats de lentilles appertisées, avec un doublement des volumes par rapport à 2019, semble illustrer un report partiel des achats du brut vers la conserve. Le repli en volume des légumes secs brut atteint en effet 6% par rapport à 2019. Les achats en valeur sont en revanche en forte hausse par rapport à 2019, soutenus par une forte augmentation des prix due à l’inflation et à la progression des achats en bio. Les lentilles restent de loin le légume sec le plus acheté en restauration collective (61% des volumes), devant les haricots (23%).

En GMS, le marché des légumes secs bruts reste stable depuis 2019. Les ventes repartent même légèrement à la hausse en 2024 (+5%), progression portée exclusivement par la lentille dont les volumes augmentent de 8%. En 2024, le marché des légumes secs appertisés est aussi en progression par rapport à l’année précédente (+3% en volume). Le haricot sec reste largement majoritaire, avec 47% des volumes, mais le pois chiche et la lentille gagnent progressivement du terrain depuis plusieurs années. Les ventes en valeur sont également en hausse (+5% en 2024), portées par des prix moyens plus élevés qu’en 2023.

Progression du bio

Portés par les objectifs de la loi Egalim, les achats de légumes secs bio bruts continuent de progresser en restauration collective, atteignant près de 10% des volumes en 2024, soit une hausse de 7% par rapport à l’année précédente. Les produits bio appertisés restent encore très minoritaires (2% des volumes), mais leur croissance est toujours significative (+17% par rapport à 2023). En GMS, les ventes de légumes secs bio bruts se sont maintenues malgré un marché bio sous tension, représentant près de 19% du marché en valeur.

La praticité et l’équilibre alimentaire, deux tendances fortes de consommation

La recherche de produits pratiques se maintient en 2024. Les légumes secs appertisés suivent d’ailleurs cette tendance, alliant praticité tout en permettant de continuer de cuisiner le produit. Le segment des alternatives végétales (galettes végétales, tofu...) s’étoffe avec la prise en compte des attentes des consommateurs en termes de diversification des sources de protéines et d’équilibre alimentaire. Les alternatives végétales en RHD affichent une nette progression, avec des volumes d’achat multipliés par trois en cinq ans. Le marché continue aussi de gagner en valeur. En GMS, les alternatives végétales continuent leur progression avec des volumes en hausse de 24% entre 2023 et 2024. Le pois est de plus en plus utilisé comme ingrédient dans cette catégorie de produits.

Le rayon traiteur libre-service contenant des légumineuses (salades, purées...) a retrouvé une dynamique positive après une année 2023 difficile. Le marché progresse à la fois en volume (+2%) et en valeur (+3%). Le nombre de références a toutefois légèrement reculé, témoignant d’une rationalisation des assortiments.

L’innovation avec des légumineuses, levier de croissance

L’innovation alimentaire soutenue réalisée ces dernières années avec des légumineuses porte ses fruits. Signe de cette belle dynamique, de nombreux marchés de catégories de produits avec une dimension gourmande se développent et créent de la valeur, à l’instar des gâteaux et snacks sucrés, des tartinables, des desserts ou des snacks apéritifs. Par exemple, en 2024 en GMS, le marché des gâteaux et snacks sucrés contenant des légumineuses est en hausse de 19% en valeur par rapport à 2023. Les trois légumineuses les plus présentes dans les produits innovants en France restent inchangées depuis 2019 : pois chiche, soja et lentille. Elles concentrent, à elles seules, plus de trois quarts des lancements en 2024.

Cette édition d’OléoProtéines a été cofinancée dans le cadre du programme Cap Protéines+ par le ministère de l’Agriculture, de l’agro-alimentaire et de la souveraineté alimentaire et par les cotisations interprofessionnelles (CVO) de la filière des huiles et protéines végétales. La responsabilité du ministère en charge de l'Agriculture ne saurait être engagée.

Méthodologie de l’Observatoire

L’achat, la consolidation et le traitement des données 2024 ont été réalisés par Terres Univia à partir des données des organismes et prestataires suivants, en complément des données statistiques de l’interprofession : GIRA Foodservice, Worldpanel by Numerator, NielsenIQ, Circana avec Scan’Up, ProtéinesXTC.

photo-signature-cmaitre

International Research Center



INRAE et l’Université de São Paulo créent un centre international de recherche sur la santé planétaire

A quelques jours du lancement de la COP30, Philippe Mauguin, PDG d’INRAE et Carlos Gilberto Carlotti Junior, président de l’Université de São Paulo (USP) annoncent la création de l’International Research Center (IRC)  “Planetary Health”, un laboratoire international dédié aux interactions entre santé humaine, animale, végétale et environnementale. Face aux bouleversements climatiques, à l’érosion de la biodiversité et aux risques sanitaires émergents, INRAE et l’USP, partenaires historiques, renforcent ainsi leurs coopérations scientifiques en replacant la durabilité de l’agriculture et l’environnement au cœur de la santé humaine. Ce centre mobilisera plus d’une centaine de chercheurs français et brésiliens spécialistes des sciences naturelles, médicales, sociales et politiques. Basé à Piraciba (Etat de São Paulo), et co-dirigé par deux scientifiques INRAE et USP, ce dispositif constituera le 1er centre international de recherche créé par INRAE, et le 4ème  centre international de recherche reconnu à l’USP.

Lire l'article