
Marché des céréales
Semaine de consolidation
Blé
Après quelques semaines de grandes agitation et de succession de baisses et de rebonds, celle qui s’achève s’est distinguée par une consolidation des prix haussiers enregistrés lors de la précédente. La fermeté des cours sur Euronext de l’ancienne campagne a même été partiellement suivie par la nouvelle, bien que les perspectives de récolte, notamment- en Europe, incitent à l’optimisme. Ainsi, l’observatoire européen, constate-t-il un bon état général des cultures européennes, hormis certains pays du Sud de l’Europe, en particulier la péninsule Ibérique et l’Italie) qui souffrent de déficit hydrique. Les premières projections de rendements affichés par MARS pour le blé tendre (6,4 t/ha) et l’orge d’hiver (6.02t/ha)) sont respectivement en hausse de 7,4% et 9,6 % par rapport à l’an dernier ; seul le blé dur accuse un léger retrait de 0,8 % avec 3,5 t/h. Mais pour le moment les inquiétudes viennent d’ailleurs, essentiellement des inondations dans le Midwest et qui pourraient bien s’étendre, la semaine prochaine au Kansas, au Mississippi et au Missouri.
L’accord intervenu entre les Etats-Unis et le Brésil pour l’achat par ce dernier de 750 000 t de blé U.S à des conditions préférentielles a remis un peu de baume au cœur des exportateurs américains déçus par les niveaux d’exportation hebdomadaire, 290 000 t, soit le bas de la fourchette prévue par les opérateurs. Tandis que se poursuit le feuilleton sino-américain avec l’alternance de nouvelles rassurantes sur l’avancement des discussions, vite retournées en déceptions. Le deal avec le Brésil, les mauvaises conditions météo, la hausse du maïs et le repli du dollar à la suite de l’annonce par la FED de ne pas augmenter les taux d’intérêt ont participé au soutien des prix à Chicago.
Euronext a suivi la fermeté de la place américaine. Bien que les exportations de l’U.E accusent encore, avec 12,9 Mt, un retard de 1,6 Mt sur l’an dernier. La France échappe toujours à ce déficit global en présentant à la date du 18 mars, un bilan des sorties pays tiers de 5,95 Mt contre 5,26 l’an dernier. L’activité dans les ports de l’hexagone reste très importante, justifiant la fermeté des prix du physique à 185 €, rendu Rouen.
Orge
Des chargements sont actuellement en cours à Rouen et la Pallice en direction de l’Iran et de la Chine Il est sans doute prématuré d’y voir un retour significatif des importateurs chinois à notre marché, mais l’affaire mérite d’être suivie, comme l’appel d’offres pour 720 000 t lancé par l’Arabie saoudite qui revient enfin aux achats. L’origine française pourrait participer à cet appel d’offres, mais l’Argentine est bien placée. On notera aussi un chargement conséquent, à La Pallice, de 30 000t à destination du Portugal. Une reprise d’activité export serait bienvenue eu égard au lourd stock de report (1,78 Mt) prévu par FranceAgriMer et à la bonne présentation des cultures.
Les prix de l’orge ont fait mieux que suivre le rebond du blé de la semaine dernière pour coter 170 € rendu Rouen.
Maïs
La hausse du maïs sur Euronext est essentiellement le reflet de celle de Chicago, la situation du marché, dans l’hexagone n’ayant pas évolué notablement. Les importations de maïs par l’U.E maintiennent un rythme élevé ; au 18 mars elles atteignaient 17,5 Mt contre 12,4 en 2017, à date. L’Ukraine est actuellement le principal pays tiers fournisseur de l’U.E . Entre le 1er octobre dernier et le 1er mars 2019, les exportations totales de maïs par l’Ukraine ont atteint quelque 15 Mt, soit 6 Mt de plus que pour la période correspondante de la précédente campagne. Bien que les importations françaises se situent loin de ces chiffres on notera cependant qu’à la date du 18 mars, les entrées de maïs pays tiers ont représenté depuis le début de la campagne, 98 000 t contre 5 000 t l’an passé, même période.
Blé dur
La semoulerie entretient l’activité sur le marché intérieur, mais la demande italienne s’active et se traduit par une bonne tenue des cours en portuaire, rendu Port La Nouvelle et façade Atlantique. Les prix du blé dur de qualité semoulière auront affiché, depuis le début de la campagne une relative stabilité contrastant avec les fluctuations profondes du blé tendre.