Marché des céréales
Le marché du blé français soutenu par la demande asiatique
Les cours du blé tendre et du maïs ont progressé sur Euronext cette semaine, en partie grâce à une hausse significative des cours le mercredi 18 octobre.
Le rapport du ministère de l’Agriculture des Etats-Unis de la semaine dernière concluait à un retrait des stocks mondiaux. Ces données ont été confirmées par le rapport de l’International Grain Council (IGC) du 19 octobre. L’IGC estime la production mondiale de blé en hausse de 2 millions de tonnes (Mt) à 785 Mt (bien inférieure à la production de 2022 à 803 Mt), mais dans le même temps revoit la consommation à la hausse à 197 Mt (+1Mt par rapport au précédent rapport). Le stock mondial en ressort inchangé à 263 Mt, bien moindre que les 277 Mt de moyenne sur les trois dernières années.
La tension est accentuée pour le maïs qui ressort avec une production mondiale estimée en baisse de 3 Mt par rapport au rapport précédent à 1219 Mt (+59 Mt par rapport à la campagne précédente). En complément, le stock mondial 2022/23 est revu en baisse de 3 Mt à 272 Mt en raison d’une hausse de la consommation mondiale. Ce qui amène l’IGC a estimé le stock mondial 2023/24 en baisse de 6 Mt au total à 283 Mt. Ce chiffre reste au-dessus de la moyenne des 3 précédentes années à 279,3 Mt.
Ces estimations n’ont que peu d’impact sur les cours, la concurrence de la mer Noire restant l’élément prépondérant dans l’évolution des cours. Il faut cependant noter l’intérêt certain de la Chine pour l’origine française - mais également états-uniennes à la surprise du marché - qui constitue un élément de soutien des prix non négligeable notamment en portuaire.
Au niveau climat, le retour des pluies en France favorise les semis et les levées des cultures d’hiver qui sont globalement en retard par rapport à l’an dernier mais légèrement en avance par rapport à la moyenne quinquennale. Au 16 octobre, Céré’Obs estime les semis de blé tendre réalisées à hauteur de 38 % (contre 42% l’an dernier et 33% sur la moyenne quinquennale). Le stade levée progresse à 9% (13% en 2022 et égal à la moyenne quinquennale). Les semis d’orge sont effectués à 51% (contre 63% en 2022 et 49% sur la moyenne quinquennale). Le stade levée avance à 17 % (25ù en 2022 et 15 % sur la moyenne quinquennale).
En Ukraine les conditions sèches se poursuivent et limitent les opérations d’emblavement. Au 16 octobre les emblavements étaient réalisés sur 4,46 millions d’hectares (Mha) pour un total prévu de 6,34 Mha. Le blé est estimé emblavé sur 3,01 Mha (69% de la prévision), l’orge sur 260 000 ha (37% de la prévision) et le seigle sur 63 000 ha (78% de la prévision).
Ces conditions sèches sont partagées avec l’Argentine dont la Bourse de Buenos Aires révise à la baisse son estimation de production à 16,2 Mt (contre 16,5Mt précédemment) en raison d’une dégradation de l’état des cultures. Mais aussi avec le nord et centre du Brésil, dont les opérateurs déroutent leurs cargaisons de blé destinés à l’export en raison du manque d’eau des rivières confluentes de l’Amazone.
L’absence de pluies favorise la progression des récoltes de maïs aux Etats-Unis qui s’effectuent rapidement. Elles sont estimées réalisées à 45% contre 42% en moyenne. Mais les pluies attendues dans les prochains jours pourraient mettre un coup de frein à ces travaux.