Marché des céréales
Maïs
En France, l’AGPM confirme, à 103 qx/ha, un excellent rendement national pour cette année et annonce une production à 14 Mt. Ce chiffre de production a encore un potentiel de hausse selon les opérateurs car il est probable que les surfaces récoltées en maïs grain soient plus élevées du fait de transferts de surfaces initialement prévues en ensilage.
La récolte est maintenant rentrée dans les silos et la pression sur les prix en dégagement a disparu. Ainsi, le cours du maïs, pour des livraisons sur le rapproché, s’est redressé et rejoint la même valeur que celui négocié pour des périodes plus lointaines. Pour des livraisons sur décembre-janvier les prix apparaissent d’ailleurs étrangement stables depuis quelques semaines. En rendu portuaire sur la façade atlantique, le cours évolue entre 148 et 151€/t depuis début octobre. Sur ces valeurs malheureusement, peu d’affaires se nouent en portuaire, car c’est toujours trop cher par rapport à la concurrence. Mais au regard des coûts de production des agriculteurs français, les prix ne sont pas rémunérateurs. Le marché semble bloqué sur un niveau qui laisse trop de place aux importations. Les maïs en provenance des Pays Tiers, du Brésil notamment, continuent d’entrer significativement dans l’Union Européenne (déjà 5 Mt au 9 novembre, dont 3 Mt de maïs brésilien). Si ces derniers sont surtout entrés chez nos clients européens, des maïs circulent également en intra-communautaire et cette semaine un bateau de 30 kt de maïs bulgare est arrivé en France. Alors que le pays pourrait bien avoir besoin d’exporter 6 Mt de maïs pour équilibrer son bilan, la concurrence reste vive et les prix mondiaux glissent.
Le marché de Chicago a de nouveau enregistré une nette baisse suite à la publication du rapport USDA ce jeudi. De manière plus nette encore que ce que le marché ne pressentait, le Département de l’Agriculture des Etats Unis a revu à la hausse sa prévision de rendement. Ainsi, pour la seconde année consécutive, le rendement moyen américain s’établit au niveau record de 110 qx/ha et la production bondit de 7 Mt, à 370 Mt. De quoi largement effacer les ajustements apportés à la production en Russie (-0,3 Mt) et en Ukraine (-2Mt). Ainsi l’USDA établit la production mondiale à 1044 Mt, pour faire face à une demande de 1067 Mt. Cela se traduira donc par une baisse du stock mondial à l’issue de la campagne, mais celui-ci étant confortable, cela ne suscite aucune inquiétude.
Blé
L’USDA revoit à la marge son bilan sur l’offre et la demande mondiale de blé. Sans surprise, la récolte Russe est revue en hausse de 1Mt et les exportations de ce pays sont attendues à 33 Mt, largement devant l’Union Européenne (28,5 Mt) et les Etats-Unis (27 Mt). Leader incontesté sur la scène internationale cette année, la Russie a encore remporté le dernier appel d’offres du GASC qui vient donc de concrétiser un achat de 120 kt pour livraison au mois de décembre. De retour aux achats avec des spécifications contractuelles clarifiées, l’Egypte a bénéficié de nombreuses offres de blés russes et roumains, mais d’aucune offre de blé français. Alors que le marché intérieur reste plus attractif que l’export, quelques affaires se font vers l’industrie européenne mais peu de volumes sont offerts aux exportateurs. À aujourd’hui, le chiffre retenu par l’USDA pour les exportations de l’Union européenne, tout comme celui de FranceAgriMer pour la France, apparaissent optimistes.