Marché des céréales
Incertitudes sur fond de Covid et d’exportations russes
Blé tendre
Vendredi dernier, le cours du blé tendre sur Euronext a décroché (-5,75€ sur l’échéance mars), en raison de rumeurs selon lesquelles la Russie envisagerait un quota d’exportations plus important que prévu. En effet, le pays étudierait un quota d’exportations de 9Mt, du 15 février au 30 juin, au lieu de 5Mt. Mais, quoi qu’il en soit, les estimations d’exportations du blé russe au 15 février donnent environ 22,5Mt d’exports russes. En y ajoutant les 9Mt jusqu’à fin juin, le total des exportations russes s’afficherait à 31,5Mt, un chiffre conforme aux attentes des analystes depuis déjà quelques mois.
Les incertitudes liées à la situation sanitaire, avec la mise en place de nouvelles restrictions en Europe et dans le monde, continuent d’apporter son lot de volatilité sur les marchés, alors que les fondamentaux semblent se détendre légèrement. Les récoltes sont en cours en hémisphère sud et les potentiels de production ont été revus en hausse, avec des récoltes records attendues en Argentine et en Australie, à respectivement 20,3 Mt et 34,4 Mt.
La baisse des cours en ce début de semaine a poussé les acheteurs internationaux à se positionner. L’Arabie Saoudite a acheté 689 kt de blé lors de son appel d’offres de vendredi dernier avec des origines optionnelles. L’Egypte a acheté 600kt de blé, d’origine roumaine, russe et ukrainienne, et la Tunisie a lancé un appel d’offre pour 100kt.
Mercredi, France Agrimer publiait son bilan offre/demande. Pour le blé, le stock prévisionnel de fin de campagne a été réhaussé, en raison de la baisse des exportations et des utilisations en alimentation animale.
Enfin jeudi est sorti le rapport très attendu de l’USDA. Pour le bilan US, les importations sont en baisse de 5 Mbu et les exportations reculent de 20 Mbu. Par conséquent les stocks en 2022 gagnent 15 Mbu pour s’établir à 598 Mbu, comparativement à 845 Mbu en 2021. Au niveau mondial, la production de blé australien est en hausse de 2,5 Mt, atteignant un niveau record de 34 Mt. Les exportations de blé de l’Australie augmentent de 2 Mt pour s’établir à 25,5 Mt, alors que certains ne jugent pas cela pertinent compte tenu des rumeurs sur la qualité des grains. A noter également que les prévisions d’exportations russes sont restées à 36Mt alors que la plupart des analystes, le gouvernement russe compris, estiment les exportations entre 31 et 32Mt.
Orges
Au Canada, l’agence StatCan a confirmé la récolte catastrophique d’orges cette année, en baisse de -35% par rapport à l’an dernier. Par contre, au Australie, la récolte est attendue à un niveau record de 13,3Mt selon l’agence étatique.
Du côté de l’orge française, pour l’instant, les volumes achetés par la Chine continuent d’être importants. Selon les statistiques des Douanes, près de 400kt d’orges françaises ont été expédiées par la Chine en octobre, et plus de 200kt en novembre. Depuis le mois de juillet, 1,9Mt d’orges ont été expédiées vers ce pays.
Selon Intercéréales, en 2020/21, les orges françaises ont été absorbées par la demande chinoise, plus dynamique que jamais. La France a bénéficié du nombre limité d’origines pouvant accéder au marché chinois d’une part, et, d’autre part, les orges françaises ont bénéficié d’un prix plus rémunérateur vers Pékin que sur le reste du marché mondial.
Alors que la France exportait historiquement 700-800 kt d’orges vers l’Arabie Saoudite, elle a été totalement absente en 2020/21. Ce sont les pays baltes qui se sont plus implantés vers cette destination. Et depuis le début de cette campagne, aucun bateau d’orges française n’a été acheté par l’Arabie Saoudite.