Marché des céréales
Les tensions diplomatiques alimentent la nervosité sur le marché du blé
Côté climat, les conditions demeurent sèches aux Etats Unis où les quelques précipitations sont limitées à l’Est, tandis que les régions des Plaines demeurent encore et toujours sèches avec des températures supérieures à la normale. La situation est similaire au Canada. En Europe, les précipitations sont satisfaisantes sur l’ensemble du continent même si les prévisions à 15 jours anticipent une vague de sècheresse, et en Amérique du Sud, l’Argentine demeure sèche avec un taux d’humidité des sols en baisse.
Les appels d’offre étaient peu nombreux cette semaine et c’est du côté de la diplomatie entre la Russie et le reste du monde que l’attention des marchés était tendue cette semaine.
Car du côté de l’offre, les incertitudes demeurent. Si le soulagement apporté au marché par le fonctionnement satisfaisant du couloir d’exportation ukrainien avait permis une accalmie sur les marchés et une baisse des cours, les propos récents de Vladimir Poutine sur les exportations ukrainiennes ont remis le feu aux poudres, déclenchant une forte hausse du prix du blé sur toutes les places. Le chef d’Etat dénonçaient cette semaine les accords qui avaient permis aux exportations maritimes de reprendre au départ des principaux ports ukrainiens, déplorant que ces flux soient essentiellement dirigés vers l’Union européenne au détriment d’autres destinations, et déclare vouloir les remettre en cause de commun accord avec la Turquie.
Notons que pour l’instant, le maïs représentait l’essentiel de ces volumes, tandis que le blé restait en Ukraine ou était exporté par voie terrestre. Notons également que c’est la Turquie qui semble avoir reçu l’essentiel des volumes de blé ukrainien jusqu’à présent.
Mais indépendamment de l’irrationalité russe qui semble devoir continuer de dominer les relations internationales à moyen terme, c’est bien la question de la disponibilité des céréales origine mer Noire qui préoccupe. Après de brèves semaines de répit, les opérateurs doivent à nouveau anticiper un bilan mondial tendu car probablement privé de cette importante origine, en tous cas en partie.
Côté demande, la situation macroéconomique limite les volumes. L’inflation généralisée, et la dévalorisation des devises de plusieurs pays importateurs face au dollar pèse en effet sur la capacité de plusieurs destinations à s’approvisionner et questionne l’intensité des flux à moyen terme.
Notons cependant que pour l’heure l’Union européenne reste ferme dans son bras de fer avec la Russie, en confirmant notamment la mise en place de limites à la hausse des prix du gaz et en ignorant la menace de Poutine de couper les approvisionnements.
En France, Céré’Obs maintient les conditions de culture des blés « bonnes-très bonnes » à 83%, stables vs. la semaine précédente et légèrement en deçà des 89% de l’année dernière. Les conditions du maïs continuent elles de se détériorer, considérées à 66% « bonnes très bonnes » cette semaine, en baisse de 2 points par rapport à la semaine dernière et loin derrière les 88% de 2021.