S'abonner à l'hebdo

Hebdo N°23 - Vendredi 28 juin 2019

Anciens numéros

S'abonner à l'hebdo

Pour vous abonner à l'hebdo des coops métiers du grain, dont la diffusion est réservée aux adhérents de Coop de France et à son réseau, merci de remplir et de valider le formulaire ci-dessous.

obligatoire




Valider

Déclaration CNIL
Coop de France met en place un traitement de données à caractère personnel dans le cadre de ses missions d'assistance et d'information aux coopératives adhérentes. Ces données sont collectées lors de votre adhésion, des missions de conseil que nous réalisons ou lorsque vous remplissez ce formulaire et sont destinées aux employés de Coop de France exclusivement. Elles sont par ailleurs contrôlées annuellement. Conformément à l'article 32 de la loi du 6 janvier 1978, vous disposez d'un droit d'accès, de rectification et de suppression des données vous concernant. Ce droit peut être exercé auprès de Nicolas Gremont, au service informatique à l'adresse suivante : nicolas.gremont@coopdefrance.coop.

Partager la page

Technique et innovation

Rubriques

PYRALE ET MAÏS FOURRAGE




Apprendre à la connaître, organiser
la lutte en 2019 pour mieux la prévenir
en 2020

La pyrale du maïs est un ravageur qui se développe dans les zones de production du maïs fourrage, avec une incidence sur le rendement et la qualité qui peut être forte. Après une phase d’implantation difficile cette année (températures froides, ravageurs…), avec parfois des peuplements revus à la baisse, ARVALIS recommande toujours une vigilance accrue vis-à-vis de ce ravageur. Il est nécessaire d’observer attentivement ses cultures, de se renseigner sur le déploiement potentiel du prédateur -via les BSV1- d’organiser la lutte pour 2019 et de réfléchir dès à présent à une stratégie de prévention pour 2020.

Un ravageur à prendre au sérieux

La pyrale – Ostrinia nubilanis - est un papillon (photo 1) qui pond ses oeufs par plaque (photo 2) sur la face inférieure des feuilles de maïs en début d’été. La larve (photo 3) issue de l’oeuf se déplace vers la tige dans laquelle elle creuse des galeries qui fragilisent la plante et perturbent son fonctionnement. La larve peut aussi s’installer dans les épis, au niveau des grains ou du pédoncule. En fin de cycle, la larve migre vers le bas de la tige où elle passe l’hiver en diapause.

Rendement et qualité dégradés

Forte pression de pyrale sur maïs fourrage avant récolte : perte de rendement liée à la casse de tige et à la chute d’épis

Les dégâts occasionnés sont de plusieurs natures : perte de rendement plante entière et grain par défaut d’alimentation de la plante (et notamment par la baisse du poids de mille grains), perte de valeur alimentaire par défaut de remplissage du grain (teneur en amidon) et baisse de qualité de la partie « tige + feuilles », perte de rendement par casse de tige ou de pédoncule, risque d’installation des fusarium sur les grains, et donc risque de production de mycotoxines.

En maïs fourrage, la nuisibilité peut être significative.
Les premiers essais font ressortir une perte de rendement de 0,8 t MS/ha en moyenne pour des niveaux de pressions variables (de 20 à 70 % de plantes attaquées, de 0.1 à 0.3 larve par plante). (6 essais ARVALIS en Bretagne, 2015-2018).
Dans les situations à forte pression, en maïs fourrage, comme en maïs grain, une protection contre la pyrale permet d’abaisser significativement les teneurs en mycotoxines à la récolte.

Une stratégie de lutte à plusieurs niveaux

Les producteurs qui se savent concernés en 2019 ont déjà organisé leur stratégie de protection pour ce début d’été. Pour les autres, le suivi des BSV et les comptages de larves en veille de récolte permettront de mieux définir les zones à risques qui nécessiteront une lutte sitôt la récolte (fourrage ou grain).

Les méthodes de lutte sont agronomiques, biologiques et chimiques.
Le broyage des cannes et des bases de plantes juste après la récolte et l’enfouissement des résidus sont les premières mesures à mettre en place. Cette pratique permet de diminuer significativement la population de larves à l’entrée de l’hiver. Cette mesure prophylactique est nécessaire dans toutes les régions où la pyrale est présente, pour freiner son développement.
Ensuite, dans le cas d’une lutte biologique avec des trichogrammes, prévoir dès le début du printemps la commande de ces micro-hyménoptères prédateurs de la pyrale.
Concernant la lutte chimique, comme pour la lutte biologique, l’efficacité du traitement est liée au bon stade d’application : au début du vol des papillons pour le dépôt des trichogrammes, au pic de vol des papillons pour les solutions insecticides chimiques. La lecture des BSV permettra une application au bon moment.

Schéma :
Positionnement des solutions de lutte contre la pyrale en fonction du piégeage de papillons (courbe de vol
)

 

 


EN BREF
La nuisibilité liée aux dégâts de pyrale peut être significative sur maïs fourrage.
Le nombre de larves dans les tiges avant la récolte est l’indicateur le plus pertinent pour mesurer la pression réelle du parasite et raisonner la lutte à l’échelle d’une exploitation, voire d’un secteur.
Les situations les plus à risque concernent les parcelles avec historique dégâts, les parcelles en succession maïs/maïs, les parcelles dans les secteurs avec mauvaise gestion des résidus.

Plus d’informations sur la pyrale du maïs

1. Bulletin de Santé du Végétal

Appel à labellisation




L’Action Syppre lance un appel à labellisation pour élargir le socle de son expertise régionale

Initiée en 2013 par trois Instituts Techniques Agricoles (ARVALIS - Institut du végétal, ITB - Institut Technique de la Betterave et Terres Inovia), l’Action Syppre élargit le socle de son expertise en s’ouvrant à de nouveaux projets régionaux, pour accompagner le changement des systèmes de culture vers la multi-performance, en s’inscrivant dans la démarche agro-écologique.

Actuellement, Syppre repose sur 5 milieux agricoles contrastés, à savoir limons profonds de Picardie, terres de craie de Champagne, argilo-calcaires superficiels du Berry, argilo-calcaires des coteaux du Lauragais et terres humifères du Béarn. L’objectif de l’appel à labellisation consiste à inviter de nouveaux partenaires à rejoindre l’Action Syppre avec des projets régionaux existants ou en construction.

L’Action Syppre comprend trois volets techniques -un observatoire des systèmes de production et de leurs performances, des plateformes expérimentales prospectives, des réseaux d’agriculteurs- dont la mise en place dans chacune des régions est progressive, tout en visant à terme la réalisation complète du dispositif.

La labellisation de nouveaux projets régionaux permet d’élargir le spectre des situations étudiées, de partager un plus grand nombre de solutions innovantes, de renforcer l’assise des résultats acquis et d’améliorer ainsi l’utilité et la notoriété de l’Action Syppre.

Les candidats s’engagent à respecter le cahier des charges de la labellisation, en partageant un intérêt pour une approche systémique et collaborative de la R&D agricole dans le cadre des enjeux de Syppre, notamment vis-à-vis de la fertilité des sols, du bilan carbone et de la gestion de la flore adventice.

Les trois Instituts Techniques Agricoles fondateurs s’engagent, pour leur part, à mettre à disposition des nouveaux projets régionaux l’ensemble des outils et méthodes déjà construits durant les premières années de l’Action Syppre, et de faire bénéficier les nouveaux partenaires de l’organisation en place.

Dossier de candidature

Un dossier de candidature est disponible à cette adresse.

Les candidats le retrouveront aussi sur les sites des Instituts Techniques :
www.arvalisinstitutduvegetal.fr, www.terresinovia.fr, www.itbfr.org.

L’appel à candidatures est ouvert jusqu’au 15 octobre 2019. Une session de questions-réponses sera ouverte le 16 septembre pour accompagner la construction des dossiers.

Les candidats recevront une réponse écrite avant le 15 novembre, puis seront reçus en entretien d’ici fin 2019, pour les dossiers recevables.

Les lauréats s’engagent pour 5 ans dans l’Action Syppre avec un renouvellement à l’issue de cette première période, selon des conditions qui seront fixées par une convention. Une phase transitoire d’une année visera à permettre aux candidats d’adopter progressivement les pratiques du dispositif Syppre avant d’y être pleinement intégrés.

Une contribution sera demandée aux partenaires pour participer aux coûts d’animation de l’Action Syppre et à la mise à disposition des outils et expertises des trois Instituts au bénéfice des projets.

Terres Inovia met en partage

son matériel d’expérimentation




L’institut a choisi de louer son matériel agricole sur le site WeFarmUp. Cette start-up propose depuis 2015 la mise en relation commune de matériels agricoles à travers la location entre agriculteurs. C’est la première fois qu’un institut technique accepte de mettre en partage ses équipements d’expérimentation.

Le principe de la plateforme est de permettre à des agriculteurs de louer une moissonneuse-batteuse, une herse étrille ou encore un tracteur à la journée, à la semaine ou encore au mois, en évitant ainsi des investissements parfois colossaux pour du matériel agricole. « Cela montre l’importance d’une stratégie d’investissement raisonnée pour permettre aux agriculteurs d’optimiser les coûts de production et le fonctionnement économique des exploitations. Cette manière de travailler, en co-construction avec les agriculteurs, est justement au coeur du projet d’entreprise de Terres Inovia », souligne David Gouache, directeur adjoint de Terres Inovia.

Le site WeFarmUp créé en 2015 par Laurent Bernède et Jean-Paul Hébrard va justement dans ce sens. Terres Inovia a choisi de travailler avec cette plateforme pour mettre à la disposition des producteurs son matériel agricole utilisé dans les stations expérimentales afin de mieux absorber les investissements. « Notre matériel d’expérimentation est souvent utilisé sur des périodes très ponctuelles », précise Jean-Louis Lucas, ingénieur au département expérimentation de Terres Inovia. Actuellement, 45 équipements de l’institut sont proposés en location sur le site de WeFarmUp, tels que des tracteurs agricoles, des semoirs monograines, des herses étrilles ou rotatives, une moissonneuse-batteuse etc., avec un système très simple à gérer. « En quelques clics, un matériel est loué après paiement par carte bancaire ou virement. Ce mode de location inclut une assurance et le paiement est sécurisé ».

Inversement, l’institut envisage également de louer (plutôt que d’acheter) les outils qui lui sont nécessaires sur la plateforme. « Le matériel agricole est l’un des secteurs les plus porteurs d’innovations dans les grandes cultures. WeFarmUp nous permet ainsi d’accéder à des matériels répondant à des besoins spécifiques et ponctuels d’expérimentation ou de test, d’autant que les équipements agricoles évoluent très vite », ajoute Jean-Louis Lucas.

Avec ce partenariat, Terres Inovia est le premier institut technique à rendre son matériel agricole disponible en location aux agriculteurs. « Nous espérons que d’autres instituts ou organismes auront la même idée afin d’élargir l’offre d’équipements au sein de cette plateforme Web ».