La troisième édition de cet observatoire, diffusée par Terres Univia, met en avant la dynamique des légumineuses en dépit du contexte inflationniste, le besoin de praticité des produits consommés et une innovation forte qui touche toutes les gammes de produits.
OléoProtéines, l’observatoire lancé par Terres Univia, permet, chaque année, de décrypter le marché des protéines végétales et les tendances de consommation en alimentation humaine afin d’identifier de nouveaux débouchés.
Pour cette troisième édition, OléoProtéines a analysé les données 2023 du marché des protéines végétales, grâce à de nombreuses données chiffrées en restauration hors domicile et dans la grande distribution sur les produits d’agriculture biologique et conventionnels. « Comme il s’agit de la première année depuis 2020 sans restriction sanitaire, 2023 signe un retour à la normale, en particulier pour la restauration hors domicile », précise Marilou Keck, chargée de mission consommation et marchés alimentation humaine chez Terres Univia, qui coordonne l’observatoire.
Malgré un contexte inflationniste historique, les produits aux légumineuses se maintiennent, voire progressent en grande distribution. Certaines catégories sont particulièrement dynamiques, comme les légumes secs appertisés, les farines ou encore les tartinables.
Restauration hors domicile : le beau succès des produits appertisés
Le marché de la restauration hors domicile a continué de se redresser en 2023 : le chiffre d’affaires du secteur a gagné 6 % en 2023 par rapport à 2019. « Les produits appertisés, en hausse de 16 % en volume, sont les grands gagnants sur le marché restauration collective. Cette dynamique traduit une hausse de leur insertion dans les menus de la restauration collective », annonce Marilou Keck.
De même, les alternatives végétales (y compris celles avec céréales) continuent leur forte progression : les volumes d’achat ont été multipliés par 2,6 en cinq ans.
Alors, la restauration hors domicile, un secteur prometteur ? « Oui, car il est porté par des évolutions réglementaires incitant à consommer des légumineuses et qu’il s’agit d’un circuit prescripteur qui permet de familiariser, notamment les plus jeunes, à de nouveaux goûts et textures. Il faut donc continuer à développer la praticité des produits, penser à introduire des produits intermédiaires comme des farines de légumineuses et poursuivre la formation et la communication à destination des chefs », résume Marilou Keck.
Commerce de détail : des ventes marquées par une forte inflation
Le chiffre d’affaires des produits de grande consommation (+8,6 % en valeur) a été porté par une inflation historique mesurée à +12,8 %. En parallèle, les ventes en volume ont diminué de -3,1 % par rapport à 2022, même si les produits d’épicerie salés se sont mieux maintenus que le reste des produits de grande consommation, à +0,2 %. « Les légumes secs appertisés, les farines, les tartinables frais et les alternatives végétales sont les produits les plus dynamiques en 2023 sur le commerce de détail dans l’observatoire ».
Une belle dynamique d’innovations
L'innovation continue de se développer sur les légumineuses, jusqu’ici centrée sur les alternatives végétales, les plats cuisinés et autres produits salés. Les trois légumineuses les plus utilisées dans les produits innovants en France – lentille, pois chiche et soja- représentent plus des trois quarts de l’innovation de légumineuses en 2023.
« Les produits sucrés à base de légumineuses sont pour le moment peu présents en France, alors qu’ils représentent 25 % des lancements de produits innovants en Europe ». Une piste à suivre.

la souveraineté alimentaire
et la Forêt
La Session des Chambres d'Agriculture a accueilli la Ministre de l'Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de la Forêt dans un contexte de crise sans précédent
La session des Chambres d’Agriculture a accueilli ce jeudi 10 octobre matin Annie Genevard, Ministre de l'Agriculture, de la souveraineté alimentaire et la Forêt dans un contexte de crise agricole d'une gravité exceptionnelle.
L'ensemble des filières agricoles fait face à une année particulièrement difficile, qualifiée d’« Annus Horribilis” par Sébastien Windsor président de Chambres d’agriculture France avec des conséquences dramatiques pour de nombreux secteurs de production.
Tous les secteurs de l’agriculture sont concernés :
- l'élevage est gravement affecté par les crises sanitaires récurrentes
- la viticulture et le maraîchage sont fragilisés par les aléas climatiques qui s’intensifient (grêle, sécheresse…)
- en grandes cultures, des rendements et une qualité particulièrement affectés par un excès d’eau
Dans ce contexte, les Chambres d'Agriculture ont constaté une augmentation de 30 % des demandes d'accompagnement au sein des cellules « Réagir » preuve de la détresse croissante des agriculteurs.
Des réponses à apporter pour la survie du secteur agricole
Face à cette situation critique, plusieurs besoins urgents ont été exprimés à Madame la Ministre :
- Projet de loi d’orientation agricole : un vote rapide du projet de loi d'orientation agricole doit intervenir, afin de mieux répondre aux défis actuels (simplification, souveraineté…) et préparer l’avenir de l'agriculture française.
Les chambres d’agriculture entendent assurer pleinement la mission que le gouvernement prévoit de leur confier en termes d’installation-transmission.
Les chambres d’agriculture demandent aussi à ce qu’une loi complémentaire puisse être examinée au Parlement couvrant au moins la séparation vente-conseil, la séparation vente conseil et d’autres mesures nécessaires pour répondre aux enjeux des exploitations agricoles face aux transitions.
- Gestion de l'eau : Il est essentiel de travailler en priorité sur les enjeux liés à l’accès à la ressource en eau, devenue un facteur limitant pour de nombreuses exploitations. Les Chambres d'agriculture appellent à des mesures concrètes pour faciliter et sécuriser les projets de stockage de l’eau.
- Prêts Garantis par l’État (PGE) : pour faire face aux difficultés financières grandissantes et amorcer la restructuration des exploitations, un besoin accru de Prêts Garantis par l’État (PGE) a été exprimé. Ces prêts sont perçus comme une condition indispensable pour aider les exploitants à se relever de cette année de crise. Des moyens des MSA devront aussi être mobilisés.
- DEP : mobiliser la Déduction pour épargne de précaution pour encaisser les variations de revenu en complément du système assurantiel qui couvre les coups durs.
Un appel au soutien de l'État
Face aux besoins exceptionnels d’accompagnement des agriculteurs et aux missions de plus en plus importantes confiées aux chambres, il est demandé d’indexer le plafond de la TATFNB sur l’indice des prix à la consommation au même titre que la TFNB touchée par les collectivités.
Ces attentes seront à analyser au regard des mesures qui seront annoncées dans le Projet de loi de finances.
Le réseau DEPHY prépare sa nouvelle campagne de valorisation des travaux et résultats des fermes DEPHY !
En vue de produire les ressources les plus adaptées aux besoins de leurs principaux utilisateurs (conseillers/animateurs/techniciens, agriculteurs), la cellule d'animation nationale DEPHY lance une enquête sur ses précédentes productions.
Nous vous sollicitons pour répondre à cette enquête et particulièrement pour la diffuser largement et ainsi nous permettre de collecter un maximum de retours de conseillers/animateurs/acteurs du développement agricole/agriculteurs.
Voici le lien vers le questionnaire de l'enquête : https://forms.gle/5WMA2Aqub6pT2RRL7
Ce questionnaire a pour objectif de recueillir des retours et pistes d'amélioration sur 3 types de ressources : les fiches "Pratiques Remarquables", "Trajectoire" et "Accompagner les agriculteurs". Ces fiches ont été rédigées par les Ingénieurs Réseau DEPHY qui animent des collectifs d'agriculteurs engagés à faire évoluer leurs pratiques et réduire leur utilisation de produits phytosanitaires. Produites entre 2020 et 2022, ces fiches avaient pour objectif de capitaliser et valoriser les travaux du réseau DEPHY FERME. Elles sont toutes disponibles sur le portail EcophytoPIC. »

Un projet européen pour accélérer la transition vers des systèmes de culture robotisés
Le projet européen AgRoboConnect a pour objectif d'accompagner les agriculteurs dans l'adoption de systèmes de désherbage robotisés pour des pratiques agricoles plus performantes et plus durables. D’un budget de 2,3 millions d’euros et d’une durée de quatre ans, ARVALIS est partenaire du projet porté par Inagro (Belgique) avec deux autres acteurs : la Chambre d’agriculture de la Somme et le CRA-W (Belgique) dans le cadre du programme Interreg France Wallonie Flandre.
Pourquoi des systèmes robotisés ?
Le désherbage fait partie des enjeux les plus plébiscités par les agriculteurs et les filières. Avec la restriction croissante d’utilisation des herbicides et de disponibilité, le désherbage robotisé apparaît comme une solution incontournable, qu’il soit chimique ou mécanique. C’est le cas du désherbage ciblé qui localise les adventices et permet de ne pulvériser que sur ces dernières. Cependant, ces techniques demandent beaucoup de temps, de travail et des compétences spécifiques, souvent rares sur le marché agricole. Les systèmes robotisés offrent une alternative intéressante en automatisant ces tâches, réduisant ainsi la quantité de produit apporté ainsi que la main-d'œuvre nécessaire. Or, leur mise en œuvre reste aujourd’hui limitée. Le mode de fonctionnement mais surtout le coût, sont des difficultés que souhaite surmonter le projet AgRoboConnect.
Des technologies à l’essai sur le terrain
Des systèmes robotisés sont actuellement testés en céréales et légumes dans des parcelles en France, en Flandre et Wallonie, par exemple :
- Le Robotti d’AgroIntelli est un porte outil agricole autonome polyvalent conçu pour des tâches comme le désherbage et le semis, réduisant le besoin de main d’œuvre. Il est disponible sur céréales, légumes et pommes de terre.
- L’AgBot de AgSEED est un porte outil autonome spécialisé dans la gestion des cultures, capable de désherber et fertiliser les champs avec précision. Ce robot sera testé sur céréales et betteraves.
- L’ARA de Ecorobotix est un système automatisé qui cible et pulvérise uniquement les adventices (pulvérisation ciblée), réduisant l’utilisation de produits chimiques. Initialement déployé sur des cultures d’oignons, de betteraves et de légumes, l'ARA sera également testé sur des céréales, élargissant ainsi son champ d'application. Selon le taux de salissement des parcelles, il est possible d'économiser jusqu'à 90 % des herbicides grâce à la pulvérisation ciblée.
Ces solutions seront évaluées d’après des critères techniques, économiques et environnementaux grâce à l’outil SYSTERRE.

La 26e édition de biennale des conseillers agroéquipement qui s'est tenue à Gréoux Les Bains du 7 au 11 Octobre a rencontré un franc succès auprès des 45 participants qui ont pris part à cette formation.
Durant ces 5 jours, les participants ont pu échanger sur différents sujets sur les agroéquipements et/ou en lien avec les agroéquipements
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L’association Biocontrôle et Biostimulation pour l’Agroécologie lance son site internet !


Réduction de l’empreinte carbone et amélioration de la qualité de l’air : BASF, Terrasolis et Cérèsia présentent les résultats de leurs travaux sur le Carbon Farming.
- -50% : réduction moyenne des émissions d’ammoniac dans l’air,
- -12% : réduction de l’empreinte carbone liée à l’épandage de solution azotée et
- +2,1% : gain de rendement en France.
En optimisant les épandages de solution azotée, les essais conduits au GAEC de la Poste à Lavannes (51) présentent des résultats probants.
Contributeurs de la décarbonation sur le territoire de la région Grand Est, ces acteurs du monde agricole mènent plusieurs autres projets et travaux sur la thématique du carbone.
- BASF et Cérèsia ont initié un projet de rachat de crédits carbone.
Objectif : générer des crédits carbone par une évolution des pratiques culturales des agriculteurs adhérents de Cérèsia ; des crédits qui seront ensuite rachetés par BASF.
- Terrasolis lance à quelques kilomètres de Lavannes un projet de bioraffinerie qui vise à démontrer que les fermes peuvent produire de l’alimentation et de l’énergie, tout en réduisant les émissions de Gaz à Effet de Serre et en améliorant la fertilité des sols.
Amélioration de la qualité de l’air
La solution azotée contenant 50 % d’azote sous forme uréique, représente une part significative de l'approvisionnement en engrais pour l'agriculture française : 2 millions de tonnes soit 30% des volumes d’engrais azotés simples. Elle est appliquée majoritairement en culture de blé, d’orge mais aussi en culture de colza, pomme de terre, betterave sucrière. Son utilisation économique et son application efficace en font une solution de choix pour les agriculteurs, pour un pilotage précis des apports d’azote. Cependant, la volatilisation ammoniacale qui en découle reste un défi environnemental majeur, puisqu’elle contribue à la pollution atmosphérique, au travers de la formation de particules fines présentant un enjeu de santé publique.
La volatilisation ammoniacale est due à l’uréase, une enzyme naturellement présente dans le sol qui convertit l’urée en ammonium. Les inhibiteurs d’uréase, telle que la solution de BASF Limus® Perform, sont des solutions qui freinent l’activité de l’uréase. Cette solution, associée aux deux actifs, le NBPT et le NPPT permet de :
- Réduire, en moyenne, de 50% les émissions d’ammoniac,
- D’optimiser potentiellement l’empreinte carbone de 12%,
- D’augmenter l’azote disponible pour la culture avec 2,1% de gain de rendement dans les essais conduits en France, tout en maintenant la qualité des grains.
Limus® Perform, solution de BASF France – Division Agro, a été testé au GAEC de la Poste au printemps 2024. Les résultats sont prometteurs : une réduction moyenne de la volatilisation ammoniacale des émissions d’ammoniac de 26,5 % avec une tendance d’un léger gain de rendement (+0,7 q/ha en moyenne). La solution azotée associée à la solution de BASF Limus® Perform peut donc être appliquée indépendamment des conditions météorologiques, augmentant ainsi la flexibilité et optimisant l’azote apporté.
Rachat de crédits carbone dédiés à financer la transition agroécologique des exploitations agricoles
Suite à la réalisation de bilans carbone de ses adhérents en 2022, Cérèsia a lancé avec le soutien de BASF France – Division Agro, courant 2024, un pilote dans l’optique de générer des crédits carbone. Ces derniers seront obtenus grâce à l’évolution des pratiques culturales des agriculteurs et ensuite rachetés par BASF. Cérèsia et BASF laissent le choix à l’agriculteur des solutions qu’il souhaite adopter : optimiser les apports de fertilisants azotés (moins de Gaz à Effet de Serre (GES)), travailler avec des variétés de blé qui ont un besoin unitaire d’azote plus faible, développer des couverts d’interculture avec au moins une espèce légumineuse associée (stockage carbone).
L’originalité du projet réside dans l’éligibilité des parcelles. Pour qu’une parcelle soit éligible, l’agriculteur doit accumuler le nombre de points nécessaires reflétant un changement de pratique significatif. Les deux partenaires ont coefficienté des leviers de réduction des émissions de GES et de stockage du carbone en fonction de l’impact sur le bilan carbone, du coût et de la complexité de mise en oeuvre.
Le lancement du pilote est en cours pour cette nouvelle campagne 2024-2025. Début octobre 2024, plus de 500 hectares, chez 12 agriculteurs, sont engagés dans la démarche.
Face à l’enjeu complexe du changement climatique, seules des approches partenariales réunissant différentes expertises, solutions, outils et l’ensemble des acteurs de la filière agricole (de l’amont à l’aval) permettront de relever ce défi
Des solutions existent mais sont encore peu connues. Elles nécessitent un soutien des pouvoirs publics et des acteurs aval de la filière pour accompagner les agriculteurs vers la performance et la transition agroécologique. Les coûts associés à l’adoption de ces solutions par les agriculteurs doivent pouvoir se retraduire par une meilleure valorisation de la production agricole ou par une rémunération des services environnementaux rendus.
« Les agriculteurs sont les premiers écologistes du système de production, c'est à nous de trouver des solutions pour améliorer nos pratiques. Soucieux du capital sol de mon exploitation agricole, je suis particulièrement intéressé par les sujets permettant de mieux comprendre les impacts de mes pratiques de fertilisation organique et minérale sur le fonctionnement et la vie de mes parcelles. L’objectif est en effet d’optimiser le potentiel de mes cultures, tout en minimisant l’empreinte de celles-ci sur les ressources naturelles et le climat. » explique Mathieu Robert, chef d’exploitation du GAEC de la Poste.
« Les expérimentations conduites au sein du GAEC de la Poste illustrent très concrètement les intérêts qu’offrent nos solutions en termes d’optimisation de l’efficience des fertilisants azotés et de réduction des émissions d’ammoniac et de GES. Ces solutions peuvent s’inscrire comme des leviers de choix pour décarboner les itinéraires de production de céréales et minimiser les externalités négatives associées au développement de la méthanisation, essentielle dans le mix-énergétique de notre pays. Le partage de nos expertises avec celles développées notamment par Terrasolis et la coopérative Cérèsia, est alors indispensable pour s’assurer qu’elles soient mises en pratique par les agriculteurs mais aussi valorisées économiquement. » déclare Pascal Lacroix, Responsable Territoire Est - BASF France division Agro.
« Dans un contexte où les défis techniques et économiques se multiplient, les agriculteurs doivent repenser leurs pratiques agricoles. La transition agroécologique représente une opportunité majeure pour les agriculteurs de faire face aux difficultés techniques et la préservation des biens communs, aux attentes sociétales et réglementaires. Le changement de pratiques leur permettra de construire des systèmes agricoles plus résilients, respectueux de l'environnement et économiquement viables, tout en assurant une production en quantité et en qualité. » souligne Frédéric Adam, Responsable des solutions agricoles du Groupe Cérèsia.
« L’innovation technologique est une des clefs de la transition bas-Carbone de l’agriculture, la solution de BASF en étant un exemple. Mais pour atteindre ses objectifs, la décarbonation agricole doit aussi être accompagnée par un changement de modèle économique et de mode de consommation. Nous souhaitons démontrer que nous pouvons transformer nos fermes : qu’elles peuvent à la fois être productrices d’alimentation et d’énergie, améliorer leur bilan carbone et la fertilité de leurs sols. » énonce Etienne Lapierre, Responsable Innovation Terrasolis.