
Marché des céréales
Weather market
BLE
Les exportations de blé de l’U.E vers le pays tiers ont maintenant pratiquement retrouvé leur niveau de l’année dernière avec la forte accélération enregistrée depuis mars. A la date du 15 avril, elles atteignent 16,1 Mt contre 16,3 Mt l’an dernier même date, la remontée s’étant majoritairement accomplie grâce aux exportations françaises de 7,67 Mt, supérieures de 1,55 Mt à celles réalisées il y a un an. L’achat algérien de 540 000 t, le dernier de la campagne en cours, sera sans doute couvert en grande partie par l’origine France et si le dernier tender égyptien n’a pas concerné nos opérateurs, le bateau de blé français qui avait fait l’objet d’un refus de la part du GASC pour présence d’ergot, a été, en définitive, accepté. L’exportation, soutien majeur des prix du blé dans l’U.E et l’hexagone s’est donc montrée très performante, mais n’a pas pu contrer la baisse des prix partie de Chicago en début de semaine. Ce repli des cours est fondé sur les bonnes perspectives de récolte dans l’hémisphère Nord, plus particulièrement en Russie où des observateurs compétents annoncent une augmentation de récolte de 3 Mt, tandis que les coopératives allemandes promettent, après une triste moisson 2018, une production en hausse de 20 %, à 24 Mt. Dans l’hexagone, les experts officiels (ministère de l’Agriculture et FranceAgrimer) , respectueux de l’adage « une récolte n’est jamais assurée tant qu’elle n’est pas engrangée » , se sont contentés, jusqu’à présent de constater la progression des surfaces et le bon état des cultures avec une notation ce Céré’Obs, le 12 avril, de 83 % des surfaces, en bon et très bonne condition contre 84 % la semaine précédente et 78 % l’an dernier, même date. La Commission a révisé en baisse ses estimations de rendements en Europe, ramenant le blé tendre de 60,4 à 60,1 qx/ha, et soulignant une persistance inquiétante du temps sec et du déficit hydrique du Sud-Est européen (y compris l’Italie et l’Espagne) à l’Europe Centrale. Quant à l’USDA, dans son rapport sur l’état des cultures aux Etats-Unis, le 14 avril, il note à 60 % en bonnes à excellentes, les surfaces de blé d’hiver et entérine le retard des semis de printemps. On le voit, les raisons de la baisse des prix sont diverses, mais sujettes à retournement en fonction du weather market.
Euronext a suivi la tendance des places américaines, y compris une légère reprise mercredi, sauf en ancienne récolte. Dans l’hexagone, le marché physique a intégré la baisse des marchés financiers, les primes évoluant elles aussi en baisse, à + 3 €, rendu Rouen. On ne s‘attend pas à des fluctuations notables en cette fin de semaine pascale, les places de Chicago se mettant en congé. Les transactions sur le physique s’amorcent en nouvelle récolte sur la base de 169 € rendu Rouen, en dégagement.
Orge
Quelques bateaux ont chargé en direction de la Chine, du Qatar et du Maroc, à Rouen et à La Pallice. Mais les grosses affaires d’export en vieille récolte sont considérées comme terminées, soit en raison du manque d’offres ou du retrait des acheteurs qui étaient aller chercher ailleurs, de l’autre côté de la Manche, des orges fourragères à meilleur prix quand l’origine française résistait sur la base d’une prime à - 8/- 10 €, par rapport au contrat blé. Aujourd’hui, des lots d’orges réapparaissent à la vente dans les secteurs Centre, Eure et Loir-Loiret mais la demande sur Rouen s’est retirée et la prime est tombée à – 20 €, vendeur. Par ailleurs, il reste sans doute pas mal de disponible en Sud Loire, pénalisée par le manque d’export, mais les vendeurs se montrent très discrets. En fait, le marché de l’orge est en train de basculer vers la prochaine campagne sur des bases de 156/157 € rendu Rouen, juillet/août et 160 € sur octobre.
Maïs
Le maïs français continue de subir son manque de compétitivité sur le marché de l’U.E, face à la concurrence des pays-tiers, particulièrement ukrainienne. Cette concurrence s’est fait sentir jusqu’auprès des utilisateurs de l’Ouest avec des livraisons dans les ports bretons. Certes, par rapport aux quelques 18 Mt de maïs importées par l’U.E depuis le début de la campagne, les 177 000 t destinées aux utilisateurs français paraissent bien modestes, mais il faut les comparer aux 5000 t enregistrées l’an dernier sur la même période. De toute façon, compte tenu de la moisson 2018 on ne pouvait guère espérer mieux des ventes françaises à l’export ; elles restent, pour l’instant, réduites à une petit courant sur le Nord communautaire. Par contre, le maïs rencontre un intérêt plus soutenu auprès des fabricants d’aliments du bétail qui le favorisent dans leurs formulations. Dans ses estimations d’incorporations de céréales dans les aliments composés, pour la campagne en cours, FranceAgriMer constate que le maïs serait la seule des 3 grandes céréales fourragères à progresser, avec 3,3 Mt, contre 2,5 Mt en 2017/2018, au détriment de l’orge et du blé. Une demande intérieure persiste donc sur une base de 152 €, camion départ.