
Marché des céréales
La parité €/$ au plus haut depuis 2 mois
Blé
L’annonce ce matin d’un accord entre l’Union européenne et la Grande-Bretagne a apporté un élément de soutien à la parité euro/dollar. Celle-ci s’affiche à 1,11 hier, au niveau proche de son plus haut depuis 2 mois. Il faudra cependant que cet accord soit ratifié par les organes européens et le parlement britannique.
Malgré tout, la parité reste cependant à des niveaux inférieurs à l’an passé, confirmant ainsi la compétitivité des origines européennes et françaises dans les exportations (cf. graph). Ce mercredi, l’Egypte a acheté 405kt de blé, principalement d’origine russe. Le blé français fait aussi partie des origines retenues, pour 60kt. Les prix d’achats reflètent la hausse des cours de ces dernières semaines, gagnant 9$ entre les achats du 8 octobre et celui de cette semaine.
L’annonce d’un appel d’offres saoudien ce vendredi pour un volume annoncé de 595 kt de blé tendre pour des livraisons attendues entre février et mars 2020 contribue au renchérissement des cours, en Europe comme sur le pourtour de la mer Noire. Cependant, le Vietnam aurait suspendu récemment les importations russes, dû à la présence de chardon. Il faut voir dans quelle mesure cela peut impacter les autres destinations du blé russe.
Les cours aux Etats-Unis gagnent aussi de la valeur, aidés par les inquiétudes concernant la sécheresse en Australie, et en Argentine. En Argentine, quand l’USDA reste à 20,5Mt et le CIC à 20,4Mt, la bourse de Buenos Aires estime la production de blé à 19,8Mt. Ce dernier prévoit des pertes de rendement de près de 40% dans certaines régions, et ces pertes pourraient être encore plus importantes si la sécheresse continue. En Australie par contre, le CIC, dans son rapport de fin septembre, a baissé de 2Mt la production australienne, à 19,1Mt contre 21,2Mt précédemment.
Maïs
La récolte française poursuit son cours, et semble prendre un peu son temps. Au 14 octobre, Céré’Obs indique que 30% des surfaces étaient récoltées, contre 14% la semaine précédente. Dans un contexte de prix peu attractifs, acheteurs comme vendeurs sont peu enclins aux affaires. D’autant plus que les acheteurs des autres pays européens s’approvisionnent à partir des origines pays tiers comme le Brésil (60,7% des importations) et l’Ukraine (28%). Les importations de maïs en Europe sont en effet toujours dynamiques, à 5,7 Mt au 13 octobre (hausse de +26% par rapport à l’an dernier à la même date). L’Espagne représente 40% des destinations du maïs importé.
Dans son rapport publié ce jeudi, Stratégie Grains a pourtant révisé à la baisse la prévision d’importations de maïs en Europe d’1Mt, à 16,8Mt. Selon cet analyste, les maïs bulgares et roumains sont devenus plus compétitifs que les maïs brésiliens et ukrainiens sur l’Espagne, et aussi sur le Benelux. En France, les écarts de prix entre les céréales continuent de favoriser l’incorporation du blé au détriment du maïs.
Orge
L’orge fourragère a profité de la hausse du cours du blé et cette dernière vient se traiter en rendu portuaire à 165€/t, soit une augmentation de près de 15€/t en un mois. Les exportations françaises sont dynamiques depuis le début de la campagne, notamment vers la Chine et l’Arabie Saoudite. On charge cette semaine 50kt à destination de l’Arabie Saoudite et 33kt vers la Chine.
StratégieGrains a revu à la hausse la production européenne d’orges, à 61,7Mt (+0,7Mt par rapport au mois dernier), en raison notamment des rendements records au Royaume-Uni. Ce dernier dispose d’une offre de 9Mt (contre 7,66Mt l’an dernier) et donc d’un disponible exportable plus important cette année, notamment vers les pays de l’Union (1,1Mt contre 783 kt en 2018/19). La compétition entre les orges anglaises et françaises risque d’être forte car ces deux origines sont à parité équivalente vers les destinations du nord de l’Europe. Mais si l’accord du Brexit ne parvient pas à être conclu, les droits de douanes pourraient porter un coup à la compétitivité des orges anglaises, sauf si leur prix chute. A suivre.