Marché des céréales
Huit pays importeront jusqu’à 50 Mt de blé selon l’USDA
Le commerce international du blé se stabilisera au cours des 12 prochains. 187 Mt de blé seront exportées cette année. Mais les huit principaux pays importateurs de blé achèteront plus de grains que durant la campagne passée.
Au cours des huit derniers jours, les cours des céréales ont peu évolué. Ils se sont stabilisés à aux niveaux atteints la fin de la semaine passée. Le 16 juillet, la tonne de blé valait 188 € sur le marché de Rouen, celle d’orges, 166 € et celle de maïs, 159 €.
Sur les marchés à terme, le cours de la tonne de blé - échéance mars 2021- franchit le seuil de 190 €, ce qui n’augure aucun potentiel de hausse à venir.
Au sein de l’Union européen, la campagne d’exportation a démarré faiblement. Durant les douze premiers jours du mois, seules 242 000 tonnes de blé ont été embarquées tandis qu’en Egypte, le Gasc est toujours aux achats. Mais sa préférence ne porte pas sur le blé français.
En France, les récoltes avancent tant que les conditions météorologiques le permettent. La moisson d’orge d’hiver est à 90% achevée au 13 juillet selon Céré’Obs tandis que celle d’orge de printemps débute. Il semble que la qualité des grains soit satisfaisante d’après les premières remontées de terrain. Les prévisions de production seront ajustées dans les jours à venir, au fil de l’avancée des coupes. Pour le maïs, les conditions de cultures « bonnes et très bonnes » sont légèrement en baisse, à un niveau élevé de 82 %, contre 83% la semaine dernière.
Durant la prochaine campagne, sept pays importateurs vont de nouveau attirer l’attention des opérateurs et les places de marché. L’Egypte, l’Indonésie, les Philippines, le Brésil, le Bengladesh, l’Algérie et le Maroc vont importer à eux-sept, 50 Mt selon l’USDA, l’organisme américain de statistiques agricoles. Avec la Turquie qui achète jusqu’à 7 Mt de blé pour la transformer en farine, ces huit pays concentrent un bon quart des échanges commerciaux de blé de la planète estimés par l’USDA à 186 Mt. La Chine viendrait aussi aux achats mais rien n’est moins sûr.
A l’échelle continentale, le sud du bassin méditerranéen sera, encore plus que les autres années, la première région importatrice de blé. Les cinq pays maghrébins vont acheter jusqu’à 30 Mt de blé d’ici la fin du mois de la campagne 2020-2021. Ils ne produisent que 17 Mt de blé alors qu’ils en consomment plus de 45 Mt. En Algérie, les quantités de blé engrangées représentent à peine 40 % des besoins du pays.
Au cours des douze prochains mois, l’approvisionnement des marchés maghrébins en blé reposera davantage sur les importations de blé. En Egypte, l’organisme public chargé d’approvisionner le marché intérieur (le Gasc) a lancé plusieurs appels d’offres le mois de juin dernier, alors que les moissons n’avaient pas débuté.
Ces marchés sont autant d’opportunités commerciales qui échapperont dans les prochaines semaines à l’Union européenne compte tenu de sa capacité d’exportation très réduite : 27 Mt contre 38 Mt durant la campagne qui vient de s’achever, selon l’USDA.
La France ne vendrait que 7,7 Mt hors de l’Union. D’autres pays habituellement exportateurs vendront aussi moins de blé. En Lituanie, seules 2,8 Mt de blé seront produites (- 29 % sur un an).
Au Maroc, les déficits de précipitation qui ont pénalisé le développement des cultures, et en particulier du blé.
L’USDA a revu ses prévisions de production à la baisse mois après mois.
Seules 2,7 Mt de blé seront récoltées. Le rendement moyen n’excèderait pas une tonne par hectare. La récolte engrangée sera inférieure de moitié à la moyenne quinquennale (5,9 Mt). La baisse de 200 000 ha cultivés ne suffit pas elle-seule ce recul.
Parmi les huit pays importateurs majeurs de blé de la planète cités ci-dessus, trois d’entre eux sont situés dans l’hémisphère sud. Il s’agit du Brésil, des Philippines et de l’Indonésie.