
Marché des céréales
Les surfaces françaises de blé tendre en hausse
La publication de nombreux rapports, des ventes techniques et un contexte politique tendu sont autant d’éléments qui ont impacté le marché des céréales ces derniers jours.
Au niveau français, le dernier rapport de FranceAgriMer est relativement inchangé pour le blé tendre. La production de la récolte 2024 est toujours estimée à 25,57 millions de tonnes (Mt) tandis que les exportations sont estimées en légère hausse de 0,1% à 9,74 Mt (en faveur de l’Union Européenne à hauteur de +1,7% mais en baisse pays tiers de 2,9%). Le stock final est en baisse de 2,9 % par rapport aux prévisions de janvier 2025 à 2,81 Mt.
En orge la production est également inchangée à 9,84 Mt, mais les utilisations domestiques et les exportations sont en hausse d’un mois sur l’autre, respectivement de 2,6% à 1,97 Mt et de 0,8 % à 4,82 Mt. Le stock de fin de campagne est donc estimé en baisse de 3,4% à 1,56 Mt. Ce chiffre reste supérieur à la récolte 2023 de 21,1%.
En maïs grain la production est stable à 10,07 Mt. Les estimations d’utilisations sont en baisse d’un mois sur l’autre en alimentation du bétail de 1,6% à 3,1 Mt mais en hausse de 10,1% par rapport à la moyenne quinquennale. Les exportations vers l’Union européenne sont en baisse de 1 ,3% à 3,97 Mt. Le stock final est estimé à 2,77 Mt en forte hausse par rapport à la campagne précédente (+38,8%).
An parallèle, Agreste a publié ses premières estimations de surface pour la récolte 2025. Après une récolte 2024 marquée par un fort repli des céréales d’hiver, c’est sans surprise que ces surfaces sont estimées en hausse de 0,43 millions d’hectares (Mha) à 6,35 Mha (+7,2%). L’assolement de blé tendre est estimé en hausse de 10% sur un an à 4,57 Mha. Cependant les conditions pluvieuses ne favorisent pas le bon développement des cultures. Dans son dernier tour des cultures datant du 10 février, Cere’Obs juge que 73% des cultures en place sont dans des conditions « bonne à très bonnes ». C’est mieux que l’an dernier à même date (68%) mais bien en deçà des précédentes années.
Les prévisions d’assolement sont en baisse pour le blé dur (-5,7%) qui passent sous la barre des 200 000 ha ensemencés, l’orge d’hiver (-2,1%) et le colza (-4,1%).
Au niveau mondial, il faut noter la publication de l’USDA qui a revu à la baisse les prévisions d’importations de la Chine en blé (-2,5 Mt) et en maïs (-3 Mt). Cela s’explique par un ralentissement de l’économie chinoise mais également par une volonté du pays d’augmenter sa production. La balance mondiale des échanges de maïs reste stable car la baisse identifiée en Chine est compensée par une augmentation de la demande en Asie du Sud-Est.
L’USDA a également estimé la production brésilienne de maïs en baisse de 1 Mt sur un mois à 126 Mt en raison des conditions humides qui impactent les cultures en place et freinent les semis. D’après le Conab, au 9 février, 96,8 % des surfaces ont été semées pour la première récolte et 18,8% pour la seconde contre respectivement 97% et 31,5% il y a un an.
Les conditions météorologiques sont également inquiétantes en Russie ont le temps reste sec. L’analyste privé Ikar a revu sa prévision de production de blé russe en baisse de 2 Mt à 80 Mt pour la récolte 2025. Ceci alors même que l’origine russe était moins présente sur le marché international en prévision de la mise en place des quotas à l’exportation.
Dans ce contexte l’Algérie a acheté pour 360-480 000 tonnes de blé tendre auprès de 6/7 vendeurs, origine Balkans/Ukraine.

