
Marché des céréales
Le bilan français du blé tendre moins tendu
Blé tendre
Nette baisse cette semaine sur le marché à terme d’Euronext, l’échéance mai a perdu 3,5€/t. Le manque de compétitivité du blé tendre français à l’exportation pèse sur les marchés et l’activité ralentit. L’Egypte a acheté 360kt de blé roumain à des prix 14$ en dessous des précédents achats. En Fob les prix des propositions françaises étaient 9$ en dessous des propositions roumaines.
Cette moindre compétitivité pèse aussi sur les exportations vers les pays de l’Union. France AgriMer a revu à la baisse les prévisions pour la campagne en cours, à 5,8Mt, en baisse de 130kt par rapport au mois dernier, et en recul de -20,9% par rapport à la campagne 2019/20, un plus bas historique selon ce dernier.
Les stocks prévisionnels de fin de campagne pour le blé français sont donc un peu plus confortables, à 2,683Mt contre 2,547Mt le mois dernier.
Du côté des bilans mondiaux, l’USDA a publié son rapport mensuel sur l’offre et la demande ce mardi. En blé, la Chine va utiliser 5Mt de blé supplémentaires pour l’élevage, tout en n’important que 500kt supplémentaires. Les stocks chinois de fin de campagne sont donc réduits de -4,5Mt. Peu d’autres changements dans le bilan mondial, la baisse des stocks mondiaux est donc imputable en grande partie à l’évolution chinoise, car hormis la Chine, les stocks mondiaux sont en hausse de +1,5Mt.
Concernant la campagne à venir, le froid polaire de ces dernières semaines aux Etats-Unis a dégradé les conditions de cultures des blés. En France, 88% des surfaces de blé tendre sont jugées dans un état bon à très bon, un chiffre stable par rapport à la semaine dernière.
Maïs
Encore une fois, peu de changements dans le rapport de l’USDA de ce mardi. Les analystes s’attendaient à une révision à la hausse des exportations US pour la campagne 20/21 car 90 % de l’objectif export de maïs aux USA est d’ores et déjà réalisé sur la campagne en cours, contre seulement 67 % à cette même période l’année dernière. Le bilan US n’a pas été modifié.
Du côté de l’Amérique du sud, on s’attendait également à des ajustements sur les chiffres de production, et là encore aucun changement. Il faudra voir ce que rapporte l’USDA le 31 mois sur l’état des ensemencements et des stocks.
En tout cas, les conditions climatiques en Amérique du Sud continuent de soutenir le marché. 73 % des surfaces de maïs sont semées au Brésil contre 91 % en moyenne ces dernières années. Cela génère un risque de sécheresse dans les prochains mois, pour les maïs qui auront été semés tardivement. En Argentine, les conditions sèches qui perdurent depuis plusieurs mois ont dégradées les conditions de culture : 25 % des maïs argentins sont ainsi notés dans des conditions bonnes à excellentes contre 50 % l’année dernière à cette période.
Du côté des fabricants d’aliments français, l’utilisation de maïs est en progression de +10% sur les 7 premiers mois de la campagne, le maïs ayant été compétitif une grande partie de la campagne. Mais la demande des fabricants affiche un retrait en partie dû à la grippe aviaire et aux abattages qui en ont découlé. Les nouvelles mises en place d’animaux prennent du temps, et cette baisse risque de perdurer encore un peu.
Orges
En orges, France AgriMer a revu en baisse de -100kt les exportations vers les pays de l’Union mais en hausse d’autant pour celles vers les pays tiers. Le stock de fin de campagne pour l’orge française est donc sensiblement équivalent au mois dernier. Le mois de janvier a été un gros mois d’export vers les pays tiers pour l’orge française, avec 406,4kt exportées, c’est le meilleur mois depuis le début septembre. En date du 8 mars, selon les chiffres des douanes et les derniers embarquements, 2,5Mt d’orges ont été exportées vers les pays tiers dont 2,25Mt à destination de la Chine. La demande chinoise pour de l’orge brassicole française est importante. Selon France Export Céréales, la Chine est structurellement importatrice d’orge : sur les 10 Mt d’orges qu’elle importe chaque année, 3,5 Mt sont à destination du marché brassicole. Aujourd’hui, pour des raisons d’accords phytosanitaires, la Chine limite le nombre de ses fournisseurs, et la France est l’un des rares pays autorisé à y exporter de l’orge brassicole.