
Marché des céréales
Rapport de l’USDA surprenant sur le maïs
Blé
Une fois de plus, Agreste a revu à la hausse la production de blé tendre français. Celle-ci s’affiche désormais à 39,7Mt avec un rendement moyen à 79,2 q/ha, contre 39,4Mt estimée le mois dernier, et 37Mt en juillet ! L’estimation de la collecte des opérateurs est donc revue à la hausse d’autant par France AgriMer. Cependant, le stock de report de fin de campagne a été abaissé par rapport au mois dernier. En effet, les exportations de blé tendre vers les pays tiers sont désormais prévues à 11,7Mt contre 11,0Mt le mois dernier. Le blé français a bénéficié d’une très bonne compétitivité à l’export ces dernières semaines comme en témoigne les récents achats par l’Egypte. Par ailleurs, sur le Maroc, certains analystes tablent sur des exports français à hauteur de 2,5Mt sur une demande totale de 3,8Mt (contre 1,5Mt sur 2,6Mt l’an dernier). Depuis le 1er octobre, les droits de douanes sur le blé tendre sont tombés à 35% (et ce droit passe à 12,1% compte tenu des accords d’association), ouvrant la porte aux importations. Cette semaine, 98,1 kt de blé ont été chargés à Rouen vers cette destination.
Pour autant, sur le dernier appel d’offre du GASC de ce mardi, les offres françaises étaient inférieures de 6$ en C&F sur les origines russes. Le GASC a acheté 180kt de blé russe et 115kt de blé ukrainien.
Le prix du blé français à l’exportation continue son ascension et il se trouve désormais légèrement au dessus du prix du blé russe (cf. graph). L’écart entre les deux reste cependant mince. La fenêtre favorable aux exportations françaises est-elle en train de se refermer ? Pas si sûre. La sécheresse handicape la concurrence australienne, le Kazakhstan a une récolte de blé en retrait. Et du côté des taux de change, la parité euro/dollar reste, malgré le petit rebond d’hier, au niveau de la barre symbolique de 1,10 quand les monnaies russes et ukrainiennes évoluent à la hausse. Mais la récente évolution du cahier des charges de l’Arabie Saoudite au regard de la tolérance de grains punaisés a ouvert la porte aux origines mer Noire. L’Allemagne et les pays baltes, qui représentaient 65% des importations de l’Arabie Saoudite selon France Export céréales, vont devoir trouver d’autres débouchés et concurrencer peut-être le blé français.
Maïs
Le maïs continue d’être plus cher que le blé, les incorporations de maïs par les fabricants d’aliments sont donc limitées. France AgriMer les estime à 2 500kt, sans changement par rapport au mois dernier. Par contre ce dernier a revu à la baisse la production française de maïs. Celle-ci s’établit à désormais en dessous des 12Mt, à 11,8Mt. Le stock de report s’allège donc légèrement.
Concernant la récolte française, les conditions de culture du maïs évoluent légèrement et passe au 7 octobre de 58% à 59%, et les surfaces récoltées sont à cette date à 14% contre 6%.
L’USDA a publié son rapport mensuel sur l’offre et la demande. Les opérateurs anticipaient une baisse de rendement pour le maïs, les agriculteurs américains ayant fait état de niveaux inférieurs à ce que prévoit l’USDA. De façon très surprenante, l’USDA n’a pas tenu compte des observations des opérateurs et le rendement a été revu à la hausse. Tout aussi surprenant, les opérateurs s’attendaient également à une baisse importante de la prévision d’exportation du maïs américain étant donné le retard dans les ventes, mais l’USDA n’a semble-t-il pas baissé suffisamment ce chiffre qui demeure élevé pour les opérateurs.
Orge
Agreste ne modifie que légèrement son estimation de la production d’orges pour la campagne 2019/20. FranceAgriMer réhausse les exportations d’’orges vers les pays tiers, à 3,6Mt contre 3,4Mt le mois dernier, en raison des récents achats de l’Arabie Saoudite et de la Chine. Ces éléments sont venus soutenir les prix.