
Marché des céréales
Dans l'attente d'un démarrage à l'export
Blé tendre
La vague de froid qui a balayé les Etats-Unis pendant les fêtes soutien les cours du blé sur le marché de Chicago, et plus encore sur celui de Kansas City. Les températures basses associées au manque d’eau dans certaines régions des grandes plaines, font craindre des dégâts de gel. Le marché anticipe des abandons de surfaces plus conséquents qu’habituellement, alors que la sole de blé tendre est déjà historiquement basse aux Etats-Unis. De bons chiffres d’exportation, le mouvement de rachat des opérateurs financiers qui sont jusqu’à présent en position nette vendeuse, et la baisse du dollar contribuent également à ce rebond des cours du blé sur le marché mondial. Sur le marché physique, le prix du blé Soft Red Winter progresse ainsi de près de 7 $/t, et le Hard Red Winter de près de 12$/t.
Mais la baisse du dollar contre l’euro obère toute chance de réel rebond du cours du blé sur le marché européen. Tandis qu’à l’inverse, la dégringolade de la monnaie argentine confère à cette origine un nouvel atout en termes de compétitivité sur la scène internationale.
Quant à la Russie, avantagée par des températures clémentes, elle continue à charger massivement des grains à destination des clients méditerranéens, et reste, en termes de prix, l’une des origines les plus compétitive aux côtés de l’Argentine.
Ainsi, sur la même période, le blé français gagne 4 $/t tandis que le blé argentin progresse à peine et que le blé russe reste inchangé.
L’Egypte a réalisé un appel d’offres de 180 kt en fin d’année, donnant toujours la préférence à la Russie. L’Algérie quant à elle vient de finaliser un achat de 390 kt, dont une bonne partie pourrait être honorée par des livraisons de blé argentin.
Il ne faudra finalement pas attendre de soutien du côté du marché du fret. L’indice du fret de la Baltic, pour le vrac sec a en effet baissé de 23% en 3 semaines, réduisant les écarts entre les origines.
Si des chargements dans les ports français ont continué pendant la période de fêtes à destination de l’Algérie et du Maroc, le résultat des courses à mi-campagne est plus qu’inquiétant. Selon les relevés à peine 3,6 Mt de blés auraient été chargés à destination des pays-tiers depuis début juillet. Les données européennes ne sont malheureusement pas encore disponibles pour cette même période, mais il est fort probable qu’elles ne seront guère plus encourageantes.
Au regard des statistiques de FranceAgriMer sur la collecte et les stocks au 1er décembre(ci-contre), on ne perçoit pas d’accélération des livraisons chez les collecteurs, et les stocks toutes céréales sont au même niveau qu’au 1er décembre 2015.
Alors que les prix sont déjà bas pour les producteurs, ils restent malheureusement trop élevés au regard du marché mondial, et laissent même la porte ouverte à l’entrée de blés fourragers en provenance des pays-tiers.
Orge
Les affaires peinent à reprendre en rendu portuaire. Les chargements se sont poursuivis notamment à destination de Chypre, du Maroc et de la Côte d’Ivoire, avec des volumes somme toute modestes. Alors que les orges de l’hémisphère sud vont arriver sur le marché, la concurrence s’annonce difficile sur cette deuxième partie de campagne.
Maïs
Les conditions météorologiques en Argentine et au Brésil continuent de retenir l’attention des opérateurs. Le manque d’eau et les températures élevées perdurent alors que les maïs les plus précoces sont au stade de la pollinisation en Argentine. Des conditions sèches sont également attendues au Brésil ce qui pourrait diminuer les surfaces de maïs qui seront semées derrière le soja. Malgré tout, le cours du maïs sur le marché de Chicago reste au plus bas.
Les opérateurs surveilleront particulièrement les prochaines publications de l’USDA sur les prévisions de production de maïs en Amérique du Sud et celles de l’Union Européenne sur les importations de maïs.
En effet, alors que la Commission vient de revoir ses prévisions de production de maïs à la hausse dans l’Union, le flux des importations devient de plus en plus inquiétant pour l’équilibre de l’offre et de la demande en Europe.