
Marché des céréales
Inquiétudes climatiques et géopolitiques mènent les prix des céréales à la hausse
La semaine a été marquée par une nette progression des cours des céréales tant en Europe que sur le continent américain. Ces hausses sont principalement dues aux inquiétudes climatiques et aux tensions au Moyen-Orient qui font flamber le cours du pétrole.
L’Europe de l’Ouest continue d’être arrosée, ce qui ralentit les travaux d’emblavement et retarde les récoltes de maïs. Mais il s’agit bien là du seul bassin de production qui peut se plaindre d’un excès d’eau.
En Russie, le déficit hydrique persiste, retardant toujours plus les semis. Les inquiétudes commencent à poindre concernant l’impact de ce retard sur la récolte 2025. L’effet est immédiat avec une hausse du prix du blé en base FOB ports russes qui dépasse désormais les 220$/t quand vendredi dernier il était compris dans une fourchette de 213 à 215$/t.
Ce manque d’eau risque également d’impacter la production de maïs. En prévision, la Russie a augmenté ses taxes sur les exportations.
La situation est identique sur le continent sud-américain. Le Brésil et l’Argentine voient leurs travaux d’emblavement retardés en raison du déficit hydrique qui perdure. La Bourse de Buenos Aires a par ailleurs indiqué que les surfaces semées en Argentine pourraient être revues à la baisse.
De l’autre côté du globe, en Australie, le gel s’associe au manque d’eau, notamment dans le Sud-Ouest, ce qui laisse craindre un impact négatif sur la production.
C’est finalement l’Ukraine qui semble être la seule zone de production à avoir des conditions climatiques favorables pour les semis qui avancent à bon rythme. La production ukrainienne de blé 2024 serait inférieure aux espérances du marchés. Tout comme la production de maïs qui a subit la vague de chaleur estivale. La production est estimée par les autorités à 25,8 millions de tonnes (Mt) en septembre 2024 contre 27,2 Mt précédemment.
Aux Etats-Unis, l’inquiétude provient du passage de l’ouragan Hélène à l’origine de dégâts sur les cultures mais également sur les bâtiments de stockage. A noter qu’une grève a commencé en début de semaine dans les ports de la côté ouest américaine, ce qui handicape les exportations états-uniennes.