Marché des céréales
En quête de compétitivité
Blé
Pénalisé par un dollar qui remonte, le cours du blé à Chicago poursuit sa baisse. En Europe, après l’enchainement d’une séance de baisse des cours le 1er novembre, puis de rebond le jour suivant, le cours est revenu sur le niveau de 163 €/t, restant ainsi quasiment inchangé d’une semaine à l’autre.
Un euro moins fort devrait pouvoir apporter un peu d’aide aux grains européens qui sont bien à la peine ces dernières semaines. 6,6 Mt ont été chargées dans les ports de l’Union depuis le début de la campagne, soit 2,2 Mt de moins que l’an passé à la même date. La France peine à retrouver une dynamique à l’export après l’année 2016 et c’est au tour de l’Allemagne d’être en retrait, avec seulement 687 kt chargées, soit une baisse de 50% de ses expéditions. Et il est peu probable finalement que le dernier appel d’offres de l’Arabie Saoudite, client assez habituel pour l’Allemagne, soit finalement honoré avec des grains d’origine allemande. En effet, l’Arabie a finalisé 485 kt pour livraison décembre fin octobre, probablement en grande partie en blé argentin.
La Roumanie, elle, continue à tirer son épingle du jeu. Cette année encore, à cette date, elle s’impose comme le premier exportateur de l’Union, avec déjà 2 Mt d’expédiées (cf. graphique ci-contre). Ceci étant, comme ses voisins du bassin de la Mer Noire, le pays profite de la première partie de la campagne pour mettre un maximum de marchandises sur le marché avant l’hiver et aurait déjà réalisé la moitié de ses objectifs. Selon Stratégiegrains, la Roumanie pourrait exporter 3,7 Mt au cours de cette campagne. Elle en aurait déjà donc réalisé plus de la moitié.
Entre l’Allemagne, peu présente cette année, et la Roumanie qui devrait ralentir ses expéditions, la France a peut-être devant elle la possibilité de reprendre pied dans le marché… comme toujours à condition de rester dans la course « au prix » par rapport aux grands concurrents du marché mondial.
Aux Etats-Unis, 84 % des blés d’hiver étaient semés à fin octobre. Alors que les semis progressent bien en France, 79% des semis étaient réalisés au 30 octobre selon Cere’Obs, les conditions sont plus délicates dans le nord-est de l’Union, où l’on note des précipitations importantes. Quelques intérêts commencent à être relevés en rendu Rouen pour la récolte 2018, avec des primes qui s’affichent déjà en négatif.
Orge
Les prix en rendu portuaire restent bien orientés, permettant à l’orge d’être la céréale la mieux valorisée actuellement. La Jordanie a concrétisé 100 kt d’orge, livraison janv-mars et est attendue pour de nouveaux achats la semaine prochaine. L’Algérie, a acheté quant à elle 15Kt.
Maïs
La récolte se termine en France, et les prix se stabilisent sans grande activité. A l’échelle internationale, les opérateurs attendent les prochaines prévisions du rapport USDA sur l’offre et la demande mondiale. Si les prévisions de production pour l’Ukraine et la Russie sont attendues à la baisse, certains analystes s’attendent à une hausse des rendements aux Etats-Unis.