Analyse du marché des céréales
L’ export de maïs américain dynamique
Maïs
Le cours du maïs français en rendu portuaire s’est appréciés cette semaine, en dépit d’une activité calme. Sur le marché intérieur également, les cours ont gagné quelques euros.
Outre-Atlantique, le marché de Chicago a nettement progressé en début de semaine, le maïs américain bénéficiant d’une bonne demande sur le marché mondial. Cette semaine, les ventes à l’export en maïs dépassent les attentes avec un volume de 1,37 Mt. Les USA tirent parti d’une concurrence moindre de l’Amérique du Sud (Brésil). En effet, avec une production nettement en baisse cette année (-21%), et une monnaie brésilienne ferme face au dollar, le maïs brésilien est peu présent à l’export. Le rythme des exportations américaine est donc soutenu, et ce, depuis le début de cette année 2017. Selon le CIC, les exportations sont en hausse de près de 70% par rapport à l’an dernier, à 17 Mt au 5 janvier, contre 10 Mt l’an dernier à la même date. En fin de campagne, les exportations de maïs US sont attendus en hausse de +10 Mt par rapport à l’an passé (45,8 contre 56,2, soit le plus haut niveau depuis 9 ans). A ce jour, la dynamique d’exportation est bonne puisque 30% de l’objectif de fin de campagne a été réalisé à ce jour contre 21% l’an dernier à la même date. Selon les analystes du CIC, la cadence devrait cependant s’essouffler en 2nde partie de campagne. Le potentiel de hausse des cours du maïs semble donc limité.
Blé
En l’absence d’évènements particuliers cette semaine pouvant impacter les marchés, le cours du blé en France est resté stable. L’épisode de froid semble se terminer dans l’ouest de l’Europe, sans grandes conséquences pour l’heure pour les grains. Malgré tout, le manque de précipitations ces derniers mois pourrait faire craindre un déficit hydrique dans les prochains mois, en cas de printemps sec. Dans ce cas, les conséquences pourraient être préjudiciables pour les cultures de printemps.
Pour l’heure, Agreste a publié les estimations de surfaces des semis de l’hiver 2017. Les surfaces françaises atteindraient 5,2 Mha, stables par rapport à l’année dernière et en hausse de +3,5% par rapport à la moyenne quinquennale. StratégieGrains table sur des rendements proches de la tendance, et donc une production française de 37,5 Mt. La production européenne s’établirait à 143,8 Mt, contre 135,9 Mt en 2016/17 et 151,3 Mt en 2015/16.
Sur la campagne en cours, au 24 janvier, les exportations européennes de blé s’affichent à 13,9 Mt, en baisse désormais de -7% par rapport à l’an passé. Le rythme des exportations a nettement chuté ces dernières semaines, cassant la dynamique de la fin de l’année 2016 (cf. graph P4).
L’organisme étatique égyptien (GASC) a contractualisé hier pour 410 kt de blé d’origine exclusivement russe, le plus gros volume depuis le début de la saison. Les opérateurs russes ont proposé dix offres au GASC, contre uniquement deux offres roumaines. Les offres proposées (192,25 $/t Fob) sont plus chères que lors de l’appel d’offres du 20 janvier (188,75 $/t). La part de marché du blé russe dans les achats de l’état est désormais de 73%. Avec une production de blé en hausse de +18,8% par rapport à la campagne 15/16, la Russie doit exporter 3 Mt de plus que l’an passé selon les estimations du CIC, d’où sa présence sur ce marché.
Orge
Comme attendu, les ports français ont chargé 80kt d’orges cette semaine : 55 kt vers la Jordanie et 40 kt vers l’Algérie. Au niveau européen, les exportations atteignent 2,5 Mt au 24 janvier. Les cours ne progressent que très peu, de part certainement la pression baissière exercée par l’Australie. Le CIC a revu à la hausse la semaine dernière la production australienne d’orge. La récolte, qui touche à sa fin, est annoncée à 11,1 Mt contre 8,6 Mt pour la campagne 2016/17. Le bilan mondial s’alourdit, limitant ainsi le potentiel de hausse de l’orge.