
Marché des céréales
Les cours de la nouvelle récolte de blé creusent l’écart avec l’ancienne
Les cours des céréales ont tous progressé cette semaine sur l’ensemble des marchés. Cependant, la hausse a été plus limitée pour la récolte 2023 pénalisée par le poids des stocks de fin de campagne. La récolte 2024 bénéficie des inquiétudes climatiques qui perdurent dans les principaux bassins de productions. C’est le retour du « weather market ».
En Europe, l‘excès d’eau est toujours au cœur des préoccupations tandis que la baisse des températures de ces derniers jours fait craindre des dégâts dus à des gelées matinales. Dans son dernier rapport datant du 25 avril, la Commission européenne révise à la baisse son estimation de production de blé tendre à 120,19 millions de tonnes (Mt) (-0,6 Mt par rapport à la précédente estimation), soit une baisse de 5,5 Mt par rapport à la campagne 2023. Il s’agit de l’estimation la plus basse depuis quatre ans.
La Commission estime que l’excès d’eau a entrainé une réduction des surfaces en blé tendre au profit de l’orge et du maïs. Les estimations de production sont donc revues à la hausse pour l’orge à 53,59 Mt (contre 47,5 Mt en 2023) et pour le maïs à 68,99 Mt (contre 62,28 Mt en 2023).
En France, les conditions de culture de culture ne sont bénéfiques qu’à l’orge de printemps dont la note augmente de 10 points passant de 63% jugées comme « bonnes à très bonnes » à 73 % (94% en 2023). Alors que les notes du blé tendre, de l’orge d’hiver et du blé dur se dégradent encore à respectivement, 63% (-1 point par rapport à la semaine dernière, -21 points par rapport à 2023), 66% (-1 point par rapport à la semaine dernière, -25 points par rapport à 2023) et 67% (-3 points par rapport à la semaine dernière, -22 points par rapport à 2023).
En Ukraine, les semis sont en retard d’environ 20% par rapport à 2023 en raison là aussi de l’excès d’eau. Le ministère de l’Agriculture estime la récolte de blé à 19 Mt alors qu’elle était à 22,2 Mt l’an passé.
En Russie la situation est totalement inverse. Les pluies sont limitées dans le Sud du pays qui fait fasse à un déficit hydrique avec des températures approchant les 30°C. Sovecon revoit à la baisse son estimation de production de blé russe à 93 Mt contre 94 Mt en mars dernier.
Aux Etats-Unis, la sécheresse s’amplifie dans les Grandes Plaines et le retour des pluies annoncées pour cette fin de semaine risque de ne pas être suffisant pour améliorer les conditions de culture. Dans son dernier « crop rating » de lundi, l’USDA annonçait une dégradation des cultures de 5 points, passant à 50% des surfaces jugées dans un état « bon à excellent ».
A contrario, la Corn Belt essuie de fortes pluies qui inquiètent les marchés. Les semis de maïs ne semblent pour le moment pas impactés avec 12% des semis réalisés, ce qui est identique à l’an passé, mais en cas de persistance des conditions humides, un retard des travaux des champs pourrait être pris.
En Argentine, la récolte du maïs est complétée à 17% (contre 32% en moyenne à date). Ce n’est pas la lenteur des travaux qui inquiète mais la qualité sanitaire du maïs alors que le pays fait face à une attaque de cicadelles très importantes. La Bourse de Rosario estime à 15% le volume de récolte pouvant être impacté par une dégradation de la qualité du maïs, soit 17,5 Mt.