
Marché des céréales
Blé : accalmie sur les prix
Blé
Le cours du blé s’inscrit en baisse cette semaine à Chicago. Sur le marché à terme d’Euronext, le cours du blé perd une partie des gains accumulés la semaine passée ; il baisse de 2€ sur la fin de campagne, et de 3euros pour les cotations du début de la nouvelle récolte. Si le prix du blé argentin s’envole en raison d’anticipation de baisse significative des surfaces dédiées au blé, la baisse du marché américain permet aux blés US SRW d’être les moins cher en FOB. Sur le papier, le blé français et le blé russe sont quasiment au même prix, mais pour le moment, cela ne se traduit pas par une accélération des affaires de blé français vers les Pays-Tiers.
Et malheureusement, les soucis logistiques risquent de rendre encore plus compliqué la fin de campagne. Sur le marché physique, les primes se raffermissent, compensant en partie cette baisse du marché à terme. Mais la hausse observée en rendu portuaire ou rendu Bretagne reflète essentiellement la hausse du coût du fret en raison des perturbations sur le trafic ferroviaire. L’annulation de nombreux programmes de trains du fait de la grève perlée menée par la SNCF conduit les opérateurs à se reporter sur un marché du camion déjà en tension, et sur le fret fluvial. Les prix en départ eux ne bénéficient donc pas de cette hausse de la prime en rendu.
Orge
Trouver de l’orge fourragère devient de plus en plus difficile pour les acheteurs internationaux. Alors que la Chine cherche de la marchandise et absorbe une grande partie des disponibilités australiennes. La Jordanie est toujours aux achats, mais refuse les offres qui lui sont faites. La Tunisie aurait besoin d’un bateau, mais l’Arabie Saoudite est de nouveau présente au marché pour 1 Mt, besoins jugés considérables au regard de l’orge disponibles sur le marché.
Face à cette demande, les offres sont rares, et, malgré une nouvelle hausse des primes à + 10 / +11€ en rendu Rouen, voire plus, les affaires peinent à se nouer pour les volumes demandés.
Cette forte tension se répercute sur le marché de la nouvelle récolte qui se raffermit également avec des cotations pour des livraisons juillet/août à -4/-5€ en rendu portuaire.
Maïs
Le Conseil International des céréales, dans son rapport du jeudi 22 mars, a de nouveau baissé ses prévisions de production pour l’Argentine dont la récolte devrait s’établir à tout juste 40 Mt, au lieu de 46 Mt estimées le mois précédent (49,5 Mt l’an dernier). Pour le Brésil, la prévision est maintenue au même niveau que l’an dernier à 87,5 (98,8 l’an passé). En deux mois, les deux principaux pays producteurs de l’Hémisphère Sud ont vu leur récolte s’amenuiser d’environ 12 MT (soit -8%) en raison de conditions climatiques défavorables. Depuis janvier, les cours mondiaux ont progressé en anticipant ces éléments concernant la production. Ces chiffres du CIC ne font que confirmer que ce que le marché a déjà intégré. Et, même si les conditions restent défavorables en Argentine, l’heure est plutôt à l’accalmie sur les prix. Le prix du maïs ukrainien qui avait nettement progressé également ces dernières semaines perd une bonne dizaine de dollars ces derniers jours. Les tensions logistiques semblent s’estomper, et surtout, l’Ukraine a encore du maïs à vendre et doit s’aligner sur le repli des cours du maïs US et Sud-américain pour conserver sa compétitivité à destination du pourtour méditerranéen.
La petite période où les prix français en Fob, en $/t, étaient quasi équivalents au maïs ukrainien n’aura guère duré et est déjà dernière nous. Les importations ne semblent pas prêtes de se tarir dans les prochaines semaines.
Ainsi, dans un marché qui manque toujours d’offres, les prix fléchissent de quelques euros sur le marché français.