L’Interprofession vient de signer un partenariat avec le FoodInn’Lab, l’incubateur d’AgroParisTech, pour apporter son soutien aux start-ups de la foodtech d’intérêt pour la filière.
L’innovation constitue l’ADN de l’Interprofession des huiles et des protéines végétales. Terres Univia et AgroParisTech ont noué de riches collaborations il y a déjà plusieurs années,
Cette année, toujours dans la volonté de repérer et accompagner les projets qui permettent de créer des débouchés prometteurs à la filière, ce partenariat se renforce, Terres Univia a signé une convention pour soutenir le FoodInn’Lab et les entreprises innovantes qui développent des nouvelles solutions pour une alimentation durable.
Un incubateur sur le campus de Paris-Saclay
Cet incubateur scientifique et technique, installé sur le campus de l’université de Paris-Saclay, accueille des projets innovants dans le domaine de l’alimentaire. Ces entreprises innovantes ont accès notamment à une cuisine expérimentale et un laboratoire pour tester leurs produits, tout en bénéficiant d’un accompagnement scientifique et technique. Il est cofinancé par le Conseil régional Ile-de-France et par BPI France dans le cadre du Programme d’Investissement d’Avenir 3.
Pour le moment,une dizaine de projets sont hébergés par l’incubateur. « Le Food’InnLab héberge des projets à impact et responsables partageant des valeurs communes fortes : du local au zéro déchet en passant par les alternatives à la viande, le développement de nouvelles sources de protéines ou la valorisation de coproduits dans une logique d’économie circulaire », présente AgroParisTech.
Une participation au jury de sélection
Par ce partenariat, Terres Univia s’engage à soutenir, notamment au niveau financier, l’incubateur, mais aussi les start-ups d’intérêt pour la filière des oléoprotéagineux. Marie Dubot, chargée de mission innovation de Terres Univia, participera au jury de sélection des projets souhaitant intégrer le FoodInn’Lab. L’Interprofession pourra également apporter son expertise aux porteurs de projets associés aux problématiques de Terres Univia.
En ce début d'année, deux entreprises fraîchement arrivées au sein de l’incubateur bénéficieront de ce coup de pouce financier de 1500€ , à utiliser en prestation, pour travailler au développement de leur projet :
- Fungu'it : ce projet revalorise des coproduits agricoles comme substrat de fermentation pour produire des ingrédients enrichis en mycoprotéines. Ils exploitent le process de fermentation solide et le mycelium de champignons filamenteux afin de développer des ingrédients fonctionnels pour les industriels de l’agroalimentaire.
- Les Frimeuses : la start-up, qui avait déjà remporté la finale de Cap Protéines Challenge 2022, a conçu une gamme de tartinables à base de légumineuses lacto-fermentées.
En savoir plus
Ecophytopic est le portail web de référence sur le protection intégrée des cultures (PIC). Il est à destination de tout type d’actions, conseillers agricoles, agriculteur… et vise à promouvoir des systèmes de production qui privilégient des méthodes non -chimiques. Ce portail est géré par le Ministère de l’agriculture et l’ACTA, tête de réseau des instituts techniques. Vous y trouverez : les résultats du réseau DEPHY, des décryptages de diverses problématiques, les différents leviers de la PIC, etc…
Retrouvez toutes les informations ici : https://ecophytopic.fr/
Les biosolutions confirment leur intérêt en grandes cultures
Après le maraîchage et l’arboriculture, les biosolutions ont trouvé leur place dans les itinéraires techniques des grandes cultures. En France, en 2020, le marché du biocontrôle s’élevait déjà à 236 M€, représentant plus de 12 % du marché de la protection des plantes(1).
Les produits de biocontrôle sont définis dans le Code Rural et de la Pêche Maritime (CRPM) comme étant « des agents et produits utilisant des mécanismes naturels dans le cadre de la lutte intégrée contre les ennemis des cultures. » Il en existe 4 familles : les macro-organismes (insectes, acariens ou nématodes), les micro-organismes (bactéries, virus ou champignons), les médiateurs chimiques (phéromones, kairomones ou allomones) et les substances naturelles (d’origine végétale, animale, minérale ou microbienne). « Chez Le Gouessant, nous sommes convaincus que les biosolutions constituent une alternative de choix pour réduire l’usage des produits phytosanitaires tout en maintenant les rendements » témoigne Guillaume Tanguy, chef produit en Productions Végétales chez Le Gouessant. « Utilisées seules ou en association, elles montrent des résultats quasi équivalents au conventionnel, à condition d’une bonne surveillance. »
Mieux vaut prévenir que guérir
La Coopérative l’assume, elle a fait le choix de basculer 100 % de sa gamme d’anti-limaces en biocontrôle. « La clé c’est l’observation ! » assure Guillaume Tanguy. Il faut intervenir dès l’apparition des premières morsures. « Notre fournisseur dispose d’un réseau de piégeage. Il nous alerte en temps réel sur le niveau de risque et nous couplons ces données aux observations terrain des techniciens. » Si cet anti-limaces à base de phosphate ferrique est appliqué suffisamment tôt, on obtient une mortalité des ravageurs comparable au conventionnel (75 % d’efficacité avec le biocontrôle vs 78 % en conventionnel à J+10 après l’application). Parmi les autres biosolutions promues par la Coopérative, il y a le soufre. Ce fongicide naturel est un allié dans la lutte contre la septoriose. Il s’utilise en début de cycle, au stade 1-2 nœuds de la céréale à paille (blé, orge ou triticale). Nos derniers essais en blé ont mis en évidence une réduction de moitié de la dose de conventionnel, avec un gain de rendement de 4 q/ha. Seul inconvénient du soufre, c’est une matière dense. Pour éviter le bouchage des buses de pulvérisation, des précautions doivent être prises lors de l’incorporation du produit ainsi qu’au moment du rinçage en fin de chantier.
Dans la catégorie des macro-organismes auxiliaires, les trichogrammes ont le vent en poupe. Ces parasitoïdes pondent dans les œufs de pyrales qui ne peuvent donc plus causer de dégât à la culture de maïs. Ils peuvent être appliqués sur la parcelle à partir de plaquettes à suspendre manuellement sur les feuilles de maïs (225 000 trichogrammes/ha) ou de capsules biodégradables larguées par drone (270 000 trichogrammes/ha)(2). La date optimale du lâcher coïncide avec le pic de vol des pyrales, généralement entre début juin et fin juin. Le coût de revient est de 35 à 40 €/ha et l’efficacité affichée est de 60 à 70 %, suffisant selon Guillaume Tanguy pour « répondre aux attentes de la pression pyrale bretonne ».
À date, Le Gouessant référence une dizaine de solutions de biocontrôle en grandes cultures et en cultures spécialisées. Cette année, de nouveaux essais sont menés sur le phosphonate de potassium pour lutter contre la septoriose du blé, 1re maladie en France sur les céréales à paille.
(1) Source : IBMA France, l’Association française des entreprises de produits de biocontrôle
(2) Prestation proposée par la Coopérative Le Gouessant