Marché des céréales
Compétitivité des 3 principales céréales françaises à l’export
Blé
La demande à l’exportation ne tarit pas, même avec les niveaux de prix élevés actuellement : L’Algérie a acheté la semaine dernière près de 600kt de blé d’origines européennes. Le blé européen s’exporte aussi massivement vers la Chine. Depuis le début de la campagne, ce sont 1,151Mt de blé européen qui ont été exportées, contre 547kt l’an dernier à la même date, soit une progression de +110% selon les chiffres de la Commission européenne. Le blé français n’est pas en reste et demeure compétitif à l’export face aux origines concurrentes. On note cette semaine 115kt de blé chargées depuis les ports français de Rouen et Dunkerque à destination de la Chine.
Cela a conduit France AgriMer à revoir la prévision d’exportation du blé français vers les pays tiers. Celle-ci passe à 6,85Mt contre 6,7Mt estimée le mois dernier. Du côté des fabricants d’aliments, les utilisations de blé tendre ont également été revues à la hausse (+100kt à 4,5Mt), en raison du regain de compétitivité dans les rations animales, au détriment du maïs. De son côté, Agreste a révisé légèrement à la baisse la production de blé pour la récolte 2020, à 29,1Mt contre 29,2Mt estimées le mois dernier. Les stocks de fin de campagne sont donc en baisse ce mois-ci, à 2, 494Mt contre 2, 621Mt.
Du côté de la prochaine récolte 2021, les conditions climatiques assez favorables ont pu permettre aux semis de se dérouler dans de bonnes conditions. Le rythme s’est accéléré ces derniers jours, et les semis sont complétés à hauteur de 95% au 16 novembre, contre 88% la semaine précédente. On est loin des 73% à date en novembre 2019, où les pluies avaient fortement perturbé les travaux des champs.
Malgré quelques baisses cette semaine sur le marché (lundi et jeudi, plutôt pour des corrections techniques), la demande mondiale permet aux prix de se maintenir au-delà des 200€/t, depuis maintenant plus d’un mois.
Maïs
En maïs, contrairement aux campagnes précédentes, la graine française profite d’une concurrence moindre à l’exportation, ce qui a conduit France AgriMer à revoir à la hausse la prévision d’exportation vers les pays de l’Union (4,283Mt contre 4,130Mt le mois dernier). En effet, l’Ukraine accuse cette année une récolte décevante et voit les cours se renchérir. Les maïs roumains et bulgares ont également fortement augmenté, plus que le maïs français. Et le maïs brésilien n’est pas compétitif en raison d’inquiétudes face à la Niňa. Les semis de soja, qui précèdent la 2ème récolte de maïs, accusent un certain ralentissement en raison du manque de pluies. Les perspectives d’une bonne récolte de maïs s’amenuisent.
Le blé ayant gagné en compétitivité pour l’alimentation animale, les utilisations de maïs pour ce débouché ont donc été abaissé. Entre la hausse de l’exportation et la baisse de l’utilisation par les animaux, c’est donc un jeu à somme nulle ce mois-ci, les stocks de fin de campagne sont presque inchangés.
La récolte française est quasiment terminée maintenant. Selon Céré’Obs, au 16 novembre, 99% des surfaces étaient récoltées.
L’apparition d’un foyer de grippe aviaire en Belgique et les mesures de confinement préventives mise en place en France ravive des craintes pour les prochaines semaines. Alors que le Covid et les mesures de confinement mettent à mal l’activité de la restauration, la résurgence de la grippe aviaire risque d’impacter la production d’aliments pour volailles. Selon StratégieGrains, la production d’aliments composés du secteur volailles devrait reculer de 1,1 Mt par rapport à 2019/20. En Pologne, l’industrie de la volaille s’attend à une baisse significative de la production dans les mois à venir, jusqu’à 30% à partir de décembre. En effet, au moins 50% de le viande de volaille polonaise est destinée à l’exportation européenne, pour les hôtels/restaurants….
Orges
Comme en blé, la demande ne se tarit pas. L’Arabie Saoudite vient d’acheter 730kt d’orges fourragères avec des origines optionnelles, vraisemblablement mer Noire, Australie Europe. La demande chinoise est également présente.
Pour ce mois-ci, les prévisions de vente d’orges à destination des pays tiers sont maintenues à 2,9Mt par France AgriMer. Par contre, les utilisations d’orges pour la malterie sont abaissées, à 260kt au lieu de 275kt, en raison du 2nd confinement et de la fermeture des bars et restaurants.