Marché des céréales
Baisse des cours du blé, le maïs en résistance
Les cours des céréales sur Euronext ont été très variables cette semaine notamment en blé, dont le cours est venu tester sa zone de support à 200 €/t échéance mai 24.
Le blé européen manque encore et toujours de compétitivité par rapport aux origines mer Noire. La campagne avance et les volumes disponibles restent conséquents en Europe mais également en Ukraine et en Russie. Pourtant ces deux dernières origines ont eu une activité export très soutenue en février 2024.
La récente baisse des cours a cependant profité aux principaux importateurs qui sont revenus significativement aux achats comme la Jordanie, l’Algérie ou la Chine. Après une période d’inactivité pour raison de congés du nouvel an, le pays du soleil levant est bien de retour sur le marché des céréales avec des achats remarqués en maïs et en orge.
Les conditions climatiques en Europe et aux Etats-Unis ont suffisamment inquiété les marchés en milieu de semaine pour emmener les marchés à la hausse. Celle-ci n’aura été que de courte durée tandis que la lourdeur du contexte international reprenait le dessus.
Pourtant, la France essuie des précipitations continues qui inquiètent tant pour les cultures en place que pour celles à venir. La situation est la même en Allemagne. Dans son dernier rapport en date du 1er mars sur les conditions de culture en France, Céré’Obs dégrade légèrement les conditions de culture du blé tendre avec 69% des conditions jugées « bonnes à très bonnes » au 26 février (-1 point par rapport à la semaine dernière mais -26 point par rapport à 2023). Il en est de même pour l’orge d’hiver qui est dégradé également d’1 point de 71 à 70% (93% en 2023). En blé dur la situation est stable bien que les semis soient légèrement en retard à 91% finalisés (97% en 2023). En orge de printemps la situation est préoccupante puisque les travaux de semis sont fortement retardés par les conditions humides. Les semis sont réalisés à hauteur de 27% contre 90% en 2023 et 54% sur la moyenne des cinq dernières années. Les conditions humides devant persister dans certaines régions, la modification d’assolement sera à surveiller.
Les Etats-Unis sont également sous surveillance alors qu’une vague de froid est annoncée sur certaines zones de culture (Midwest et plaines).
La météorologie sud-américaine est également sous surveillance pour juger de son impact sur les cultures de maïs qui se mettent en place au Brésil. Environ 80% de la safrinha est en terre, en avance par rapport à l’an dernier grâce à un temps sec favorisant la récolte du soja en place. L’Argentine présente également un temps sec qui n’est pas encore jugé menaçant pour les cultures en place dont l’état est jugé pour 28% « bon à excellent » (contre 9% l’an passé à pareil époque).
Les cours du maïs outre-Atlantique ont plus fortement variés que sur le marché européen cette semaine. Le cours du maïs à Chicago a atteint son niveau le plus bas depuis novembre 2020 en raison d’une forte concurrence du marché brésilien qui enregistre un quasi record des exportations pour ce mois de février. Cette baisse des cours aura eu le bénéfice de renouveler l’intérêt acheteur et de relancer les exportations états-uniennes.