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Hebdo N°27 - Vendredi 16 juillet 2021

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Rebond de la moisson 2021 de céréales à paille et de protéagineux

Selon les estimations au 1er juillet 2021, la récolte de céréales à paille dépasserait 53 Mt, soit près de 10 Mt de plus qu’en 2020. La production de blé tendre atteindrait 37,1 millions de tonnes. Elle serait en forte augmentation sur un an (+ 27,1 %) et par rapport à la moyenne 2015-2019 (+ 11,2 %). Lerendement du blé tendre est estimé à 75,1 q/ha contre 68,5 q/ha en 2020 et dépasse la moyenne 2016-2020 et les surfaces progressent de 16 % en un an. La récolte de blé dur est elle aussi en hausse, de 24 % en un an, sous l’effet d’une hausse de la sole et des rendements. La production d’orges progresserait à 11,3 millions de tonnes (+ 0,9 Mt sur un an) grâce à la forte hausse des rendements et malgré un recul des surfaces d’orges de printemps. La production de protéagineux dépasserait, pour la 1ère fois depuis 2010, 1,1 Mt (+ 46,7 % sur un an) avec une nette progression des rendements. Les surfaces de colza passent en dessous du million d’hectares et la production est estimée à un peu moins de 3 Mt. Les surfaces de betteraves industrielles et des pommes de terre de conservation et de demi-saison reculent respectivement de 3,1 % et de 3,8 %.

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Exportations françaises

Bilan campagne 2020/21



La France a exporté 4,8 Mt
de céréales vers la Chine …

Selon les informations du bureau de Pékin, la Chine a importé 8,8 Mt de blé à fin avril soit un total attendu aux alentours de 9 Mt sur la campagne 2020/21, proche des quotas d’importations fixés lors de l’adhésion de la chine à l’OMC. Sur les 5 dernières campagnes, la Chine avait importé 3,7 Mt ; il y a donc eu une réelle dynamique sur la campagne 2020/21, résidant principalement dans le fait que le prix du blé sur le marché mondial était beaucoup plus compétitif que le maïs local chinois pour l’alimentation animale. Selon les douanes françaises, la France a exporté 1,7 Mt cette année, soit 44 % de plus qu’en 2019/20 (quiétait la première année où la France se positionnait avec des volumes importants sur la marché chinois) et se positionne donc comme le 3ème fournisseur en blé de la Chine derrière le Canada et les Etats-Unis. Sur ce volume, 20 % ont été utilisées pour l’alimentation animale.

En orge également, la Chine enregistre un record d’importation avec 9,2 Mt et la France augmente encore ses volumes vers le géant asiatique avec 3,1 Mt exportées (34 % des parts de marché), dont 600 kt en orge brassicole. Elle se positionne comme le 3ème fournisseur en orge, derrière le Canada et l’Ukraine (qui exporte uniquement de l’orge fourragère). La Chine a représenté, au cours de cette campagne, 90 % des exportations d’orges françaises vers les pays tiers et plus de 50 % des exportations totales. Elle a « aspiré » le disponible exportable français, avec une prime qui le rendait moins compétitif sur les autres destinations traditionnelles.  A mi-campagne, la prévision vers le géant asiatique était de 2,2 Mt, volume qui a été largement dépassé.

… au détriment d’origines plus traditionnelles ?

Au Maroc aussi l’origine française a eu un peu de mal à trouver sa place. Faute d’une trop faible récolte locale, le Maroc n’avait pas l’été dernier, comme à l’accoutumée, relevé ses droits de douanes, lui permettant alors de s’approvisionner sans discontinuer sur le marché mondial. Ce sont alors les origines russes et ukrainiennes qui ont été dynamique sur le marché. In fine, sur les 4 Mt importées par le royaume, un peu plus d’1 Mt était du blé français.

Difficulté aussi pour l’orge française qui, dans les prévisions, devait trouver sa place à hauteur de 10 % des importations du Royaume. Malheureusement, aucun volume n’a été embarqué … (bien loin des 70 % des parts de marché contracté en 2019/20), les volumes d’orge partant essentiellement vers la Chine.

Sur le sol tunisien, l’origine française est quasi absente cette année : 4 kt d’orge, 15 kt de blé dur et ... 0 en blé tendre. C’est donc à peine 20 kt de céréales françaises qui sont parties vers la Tunisie cette année. Le marché tunisien recherchant avant tout un prix, la faible disponibilité française n’a pas permis un positionnement sur le sol tunisien.

L’Algérie : réussir à perdurer la relation

Alors que sur les 3 dernières campagnes, la France exportait en moyenne 5 Mt de blé tendre (?) sur l’Algérie, 1er client du blé français, la campagne 2020/21 enregistre des chargements à hauteur de 1,85 Mt (plus faible volume depuis 2007/08 pour l’origine française sur cette destination). L’Algérie n’a pourtant pas diminué son volume global d’importation (6,1 Mt), mais a diversifié ses approvisionnements (notamment en provenance d’Allemagne qui réalise 31 % des parts de marché). Rappelons également que l’Office algérien a, en septembre 2020, ouvert plus largement son cahier des charges, ce qui a permis, en juin 2021, un chargement de 28 kt de blé tendre en provenance de la Russie. L’opération se reconduira-t-elle lors de la prochaine campagne ?

Egypte

L’Egypte est habitué à voir du blé russe et ukrainien arriver sur son sol. A eux deux, ils représentent 92 % des importations du pays (secteur privé et public confondus). La mise en place de la taxe à l’exportation sur le blé tendre par la Russie en février a un peu refroidi les acheteurs égyptiens sur cette deuxième partie de campagne : L’opportunité pour l’origine française d’avoir pu exporter deux fois 126 kt en avril et mai en plus des 63 kt déjà parties en première partie de campagne. Ainsi, la France aura exporté 315 kt de blé tendre vers l’Egypte, loin des 770 kt réalisés en 2019/20 mais une baisse plus modérée de 28 % par rapport à la moyenne des trois dernières campagnes.

Etat en AFSS

 En 2020/21, l’Afrique subsaharienne a importé près de 10 Mt, soit une augmentation de 16 % par rapport à 2019/20 et un niveau proche du record de 2017/18. Si l’on considère l’AFSS hors Nigéria et Ghana, car la France ne se positionne pas du tout sur ces marchés où la consommation de pain est très différente des autres pays de la zone, la France totalise 38 % des parts de marché. Ainsi, 1,75 Mt ont été expédiées vers l’AFSS en 2020/21, loin des 2,56 Mt qui avaient été réalisées en 2019/20 mais en augmentation de 7 % par rapport à la moyenne 2017/19. A destination, on note un recul de la Mauritanie (-52 % par rapport à la moyenne 2017/19) et de l’Angola (-17 %) mais une augmentation des exportations vers le Cameroun (+23 %) et la Côte d’Ivoire (+15 %).

Concernant le blé dur, 260 kt ont été importées par l’AFSS, volume record sur les cinq dernières années avec une forte concentration des origines à savoir le Canada qui reste leader avec 58 % des parts de marché, suivi par la France avec 29 % des parts de marché, le reste provenant d’Australie et, dans une moindre mesure, des Etats-Unis. Le blé dur français a surtout su trouver sa place en Côte d’Ivoire (38 kt) et Mauritanie (33 kt), totalisant un volume global d’exportation pour la campagne 2020/21 de 100 kt, un volume similaire à 2019/20 et un volume doublé comparé à la moyenne des trois dernières années.  

Amérique du Sud, une présence de plus en plus pérenne dans les destinations françaises 

 la France exporte régulièrement du blé vers Cuba qui importe en moyenne 700 kt de blé chaque année. Cette année, sur les 600 kt de blés importés, la France a expédié près de 390 kt (+18 % par rapport à la moyenne triennale) et se positionnant alors avec 65 % des parts de marché.

Autre céréale et autre destination c’est l’orge au Mexique. Avec 250 kt d’orge exportées vers le Mexique, la France conforte sa percée lors de la campagne précédente et reste le principal fournisseur du Mexique avec 75 % des parts de marché mexicain. Sur les 250 kt exportées, 74 % sont des orges brassicoles. Enfin, l’opération de 2016/17 où 25 kt d’orges étaient parties à destination de la Colombie s’est réitérée avec un volume exporté cette fois-ci de 28 kt.

En Europe, l’agressivité des pays voisins fait plonger la France

Au sein de la zone intracommunautaire, c’est un recul général des volumes de blé français exporté. Parmi les principaux clients du blé français, on note une baisse importante vers les Pays-Bas (-30 % par rapport à 2019/20 % à 1,4 Mt) et la Belgique (-10 % à 2 Mt) pour les pays au nord, et l’Espagne (-35 % à 850 kt), l’Italie (-17 % à 760 kt) au sud de l’Europe. Toutefois, il est à noter que le Benelux a été dynamique en fin de campagne, notamment dans les importations pour l’alimentation animale, afin de couvrir les besoins en attendant la prochaine récolte, qui se voit être retardée compte tenu des conditions climatiques (retard de moisson estimé d’une dizaine de jours)

Par la demande forte de la Chine sur toutes les commodités, en particulier sur le maïs, les cours de cette céréale sont restés relativement haut durant toute la campagne. La France a gardé des volumes d’exportation relativement similaire aux années précédentes (3,7 Mt de maïs vers ses voisins européens soit une baisse de 4 % par rapport à la moyenne des 3 dernières campagnes), avec une progression vers les Pays-Bas (+25 %) et la Belgique (+6 %) mais une légère baisse vers l’Espagne (-5 %), qui avait enregistré une bonne récolte locale.

Prévisions 2021/22 : un retour vers des destinations plus proche de l’hexagone

Compte tenu des prévisions de production et donc d’un disponible exportable potentiellement plus élevé et prenant en compte certains éléments de marché, l’origine française pourrait bénéficier d’un retour vers des destinations plus traditionnelles. D’une part, le coût du fret étant relativement élevé, cela recentre l’origine française vers des marchés plus traditionnels et de proximité comme les pays d’Afrique du Nord. D’autre part, les conflits conjoncturels et/ou structurels entre certains pays peuvent jouer en faveur de l’origine française (par exemple, les relations entre la Chine et le Canada restant très incertaines, l’origine française pourrait rester dynamique dans les ventes d’orge vers le géant asiatique).  Enfin, et plus spécifiquement en blé dur, la sécheresse qui sévit au Canada avec des vagues de chaleur induit de fortes craintes sur le niveau de production en blé dur (production revue à la baisse d’1 Mt à 5,3 Mt) ce qui laisserait davantage de place à l’origine française sur les pays européens.

Les premières estimations sur la campagne 2021/22 montrent une augmentation de la sole chinoise en blé de +1,2 % et une production aux alentours de 136 Mt (+1,6 % par rapport à la campagne précédente). Prévu plus faible qu’en 2020/21, le niveau des importations de blé par la Chine devrait rester important, à environ 8 Mt (recul de 2 Mt) et l’origine française pourrait y contribuer à hauteur de 2 Mt, si le blé français est compétitif par rapport aux maïs chinois.

En Egypte, une bonne collecte de blé tendre est attendue, à plus de 3,6 Mt (contre 3,3 Mt en 2020) mais les importations devraient se maintenir à 5,5 Mt par le GASC et continueront d’être dynamique de la part des acheteurs privés (6,6 Mt soit une augmentation de 3 % par rapport à 2020/21). L’origine française pourrait répondre aux appels d’offres du GASC à hauteur de 500 kt.

En revanche, la baisse de la production algérienne devrait faire progresser les achats aussi bien en blé tendre qu’en blé dur. En Algérie, les prévisions d’import sont de 6,2 Mt pour le blé tendre (contre 6,1 en 2020/21) et 1,8 Mt en blé dur (contre 1,26 % en 2020/21). Du fait d’un disponible exportable plus important (estimation faite autour de 10,5 Mt pour les pays tiers), l’origine française pourra être plus présente sur le marché algérien, à hauteur de 3,6 Mt en blé tendre et 70 kt en blé dur

Le Maroc s’attend à une bonne récolte après deux années très difficiles. Ainsi la production de blé tendre est attendue à 4,8 Mt. Le Maroc complèterait donc pour son utilisation intérieure avec des importations à hauteur de 2,9 Mt et retrouverait des volumes importés similaire aux campagnes 2017/18 et 2018/19, dont 50 % pourrait être de l’origine française. Également, compte tenu de la sécheresse violente qui a touché le Canada en juillet 2021, la France pourrait revenir dans les chargements de blé dur à hauteur de 100 kt à destination du royaume sur les 900 kt de besoin d’importation estimés. Enfin, le Maroc pourrait acheter 50 kt d’orge française sur les 200 kt attendues à l’importation.

En Tunisie, après une absence totale de la France en 2020/21 sur le marché de l’orge (seulement 4,5 kt) et du blé tendre, la France pourrait revenir avec 50 kt d’orge (7 % des parts de marché) et 150 kt de blé tendre (14 %).

Pour finir, sur la zone de l’Afrique subsaharienne, le niveau d’importation reste similaire à la campagne précédente, à hauteur de 10 Mt, dont 2 Mt pourrait être de l’origine française si la qualité nous le permet. On observe une dynamique dans les importations de blé dur dans ces pays, ce qui pourrait conduire la France à participer à hauteur de 60 kt.

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FranceAgriMer - Bilans

Marché des céréales



Bilans prévisionnels Blé dur, Blé tendre,
Orges et Maïs - Campagne 2020/21
et 2021/22 du 13 juillet 2021
 

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