Marché des céréales
Dans l’attente de l’arrivée de la récolte en blé
Blé tendre
Compte tenu des conditions météorologiques particulières de ces dernières semaines, la récolte du blé tendre avance très timidement sur le sol français. Selon Céré’Obs, au 12 juillet, 4% des surfaces étaient récoltées contre 42% en 2020 à la même période. Le temps meilleur prévu dans les prochains jours va permettre d’accélérer la moisson.
La production du blé tendre est prévue à un niveau tout à fait correct selon Agreste, à 37,1Mt, et avec un rendement à 75,1 qx/ha, bien meilleure que le rendement de l’an passé 68,5 qx/ha). Les analystes de marché sont plus optimistes sur la production française, à l’image de StratégiesGrains qui prévoit une production à 37,9Mt. A noter, Céré’Obs baisse de 3 points les conditions de cultures du blé tendre au 12 juillet. Les surfaces jugées dans un état bon à très bon passent de 79% à 76% (contre 55% en 2020).
Cette semaine, France AgriMer a publié son premier bilan de la campagne 2021/22. Compte tenu du manque de disponibilité en maïs et des prix de l’orge, on s’attend à une utilisation accrue de blé tendre pour la fabrication des aliments pour animaux, à 5,4Mt (contre 4,5Mt en 2020/21). Du côté des exportations, l’augmentation des disponibilités devrait permettre de retrouver un niveau plus important que l’an dernier et de reprendre des parts de marché. Pour autant, il faudra s’attendre à une demande moindre de la part de la Chine, et avec un fret cher actuellement, les destinations lointaines seront peut-être plus difficiles à atteindre. A fin mai, les statistiques des Douanes font état de 1,767 Mt de blé tendre expédiée vers la Chine, soit 24% du total des exportations vers les pays tiers.
Le marché est plutôt calme, les acheteurs de grains attendant l’arrivée de la récolte française pour se positionner.
Maïs
Sur le débouché intérieur, comme en blé, le marché est plutôt calme, et la prime pour le maïs, qui s’était envolée à +40€ a quelque peu baissé cette semaine. L’arrivée de la récolte d’orges contribue à faire pression sur le prix du maïs.
En ce qui concerne le bilan français pour 202/21, le stock de fin de campagne s’établit à un niveau historiquement bas à moins de 1,9 Mt, en dépit d’un léger redressement par rapport au mois dernier liés à des ajustements de différents postes du bilan.
Outre Atlantique, l’USDA a publié son rapport mensuel ce mardi. Ce dernier laisse la prévision du rendement du maïs US inchangé, à 179,5 bu/acre, ce qui semble pour les analystes de marché irréaliste alors qu’1/3 du maïs américain se trouve dans des conditions assez médiocres. Du côté des exportations, l’USDA a réhaussé le chiffre US pour 2021/22 à 2,5 Mbu (contre 2,45 Mbu précédemment). Cette hausse semble insuffisante alors que les États-Unis vont exporter 2 850 Mbu en 2020-2021, d’autant plus que le Brésil est en train de battre une récolte désastreuse de maïs et qu’il devra réduire drastiquement ses ventes.
Orges
Selon Agreste, La production d’orges s'établirait à 11,3 Mt, en augmentation par rapport à 2020 (+8,4 %) mais en baisse de 2,4 % par rapport à la moyenne quinquennale. Pour l'ensemble des orges, le rendement est en augmentation, passant de 52,8 q/ha à 65,4 q/ha.
Pour le bilan français 2021/22, France AgriMer prévoit des utilisations sur le marché national en baisse par rapport à l’an dernier à 1,9 Mt notamment en alimentation animale (1,2 Mt vs 1,4 Mt en 2020/21), en raison d’un rapport qualité/prix plus favorable au blé. La malterie devrait en revanche retrouver des couleurs avec la réouverture des bars et restaurants ainsi que des évènements sportifs. Les ventes d’orges vers l’Union européenne sont, pour l’heure, prévues à 2,5 Mt, en légère progression par rapport à la campagne écoulée. Les exportations vers pays tiers pourraient également augmenter à 3,3 Mt. Cela dépendra de l’avancée des relations entre la Chine et l’Australie, qui sont pour le moment tendues en raison de la procédure engagée par l’Australie contre la Chine devant l’OMC, mais aussi du rapport de compétitivité des différentes origines. Pour l’heure, les orges ukrainiennes sont plus compétitives sur le début de la campagne.