
Marché des céréales
L’abondance de l’offre et la concurrence de la mer Noire pèsent sur les céréales européennes
Le cours du blé sur Euronext est stable sur la semaine alors que celui du maïs est orienté à la baisse, subissant la pression récolte.
La fin de semaine dernière a été marquée par la publication trimestriel du rapport du ministère de l’Agriculture américain sur les stocks de grains. Les chiffres se rapportant au blé, bien au-dessus des attentes des opérateurs ont surpris les marchés et ont eu un effet direct sur les cours qui ont marqué de fortes baisses. A Chicago, l’échéance décembre 2023 en blé a clôturé vendredi soir à son plus bas depuis 3 ans à 5,415 $/b, soit une chute de 37,25 cents sur la séance.
En détail, les stocks de blé sont revus en hausse à 1 780 millions de boisseaux (Mbu) contre 580 Mbu au 1er juin 23 (1 778 Mbu au 1er septembre 2022). Mais également l’estimation de production de blé 2023 aux Etats-Unis qui est réévaluée de plus de 2 millions de tonnes (Mt) à 49,3 Mt.
A cela s’ajoute une production russe revue en hausse par le service de l’Union européenne MARS, qui estime la production de blé à 89,7 Mt, soit 3 Mt de plus que dans sa dernière estimation de juin. Ce rapport revoit également à la hausse la production d’orge à 21,932 Mt (+1,5 Mt) et de maïs à 16,967 Mt (+1,7 Mt).
En Ukraine, les productions céréalières sont également attendues en hausse d’après l’Association ukrainienne des céréales, à 55,8 Mt (+2,5 Mt par rapport à 2022), dont 28 Mt en maïs (+0,7 Mt), 22 Mt en blé (+1,8 Mt) et 5,8 Mt (identique à 2022). Une grande partie de ces grains est destinée à l’export avec 41 Mt attendues pour 2023-24 (49 Mt en 2022-23).
Si l’absence de corridor ne semblait pas poser problème jusque-là, quelques bateaux réussissant à effectuer les traversées, la récente annonce d’un bateau turque touché par une mine marine laisse réapparaitre la prime de risque.
L’abondance de l’offre céréalières fait pression sur les prix, ce qui permet un retour des acheteurs. On notera par exemple la vente de 220 000 t de blé américain de qualité meunière à destination de la Chine. Les blés européens ont encore des difficultés à se placer face à la concurrence de la mer Noire, la faiblesse du rouble face au dollar aidant les origines russes. Cette faiblesse du rouble entraine cependant le prix du blé sur le marché intérieur russe à son niveau le plus bas depuis plusieurs années : les prix départs ferme sont autour des 100$/tonne.