Marché des céréales
La hausse de l’euro entraîne les cours à la baisse
Dans un contexte de hausse des taux de la Réserve fédérale aux Etats-Unis, la parité euro/dollar dépassait la barre des 1,10 ce jeudi matin, impactant la compétitivité des céréales françaises sur la scène internationale.
Contrairement aux inquiétudes du début de campagne le blé est bel et bien disponible ! Qu’il soit d’origine mer Noire, Australie, Roumanie ou encore Bulgarie, sa forte disponibilité pèse sur les cours. D’autant plus dans le contexte inflationniste que nous connaissons ces derniers mois.
Si cette campagne semble assurer donc, il pourrait y avoir quelques inquiétudes pour la saison prochaine. Les conditions climatiques ne sont pas optimales et restent à surveiller. L’hémisphère Sud, et plus précisément l’Argentine et le sud du Brésil, souffre toujours de la sécheresse. Les pluies tant attendues ont été plus faibles que prévues et ne permettent pas de rassurer quant aux conditions de culture. L’hémisphère Nord souffre aussi de la sécheresse, plus particulièrement le sud de la Russie. Tandis que les Etats-Unis n’ont toujours pas mesuré l’impact de la vague de froid sur les cultures de blé d’hiver. Vague de froid qui sera également à surveiller dans les prochaines jours en Europe également, un courant d’air froid étant attendu en provenance de Moscou jusqu’en France.
Les effets sur les rendements sont encore trop hypothétiques et ne permettent pas d’offrir du soutien au cours du blé.
En Inde, pour lutter contre la hausse du cours du blé, le gouvernement a procédé à la vente de 3 Mt de blé provenant des réserves nationales. L’effet a été immédiat en affichant un recul de 13% du prix de référence.
A noter également une divergence dans les estimations de production en Ukraine. Alors que la semaine dernière, lors du Paris Grain Day, l’Ukrainian Grain Association (UGA) estimait la prochaine récolte céréalière entre 35 et 40 millions de tonnes (Mt), le ministère de l’économie ukrainien a annoncé une estimation bien plus optimiste à 49,5 Mt.
Le marché du maïs a essayé de trouver du soutien dans les inquiétudes liées à la production en Argentine et dans un petit rebond de la demande chinoise. En vain, les perspectives de production record au Brésil pesant encore lourdement sur le marché mondial.
Cependant en raison des pluies continues des derniers mois, les agriculteurs brésiliens se retrouvent en difficulté pour assumer le battage du soja et le semis de la safrinha. Les dernières estimations d’AgRural sont à 6% d’emblavement, contre 19% en moyenne quinquennale à pareille époque.
Aux Etats-Unis les semis se dessinent. Les agriculteurs doivent faire leur choix d’assolement entre maïs et soja. La tendance serait plutôt au maïs, la graine étant aidée par un meilleur ratio prix.
En Ukraine, après les difficultés de récolte et d’acheminement du grain en raison de la guerre, ce sont des problèmes de financement qui pèsent sur les agriculteurs. L’UGA annonce une baisse des surfaces emblavées en maïs de 30 à 35%, les agriculteurs n’ayant pas les fond pour acheter les semis. A cela s’ajoute les coupures d’électricité dans le pays au rythme des offensives russes.