Marché des céréales
La parité euro/dollar sous la barre des 1,11
Blé
Sur le plan macro-économique, les regards étaient tournés ces jours-ci vers les marchés des taux de change. Après un discours accommandant de la banque centrale européenne (BCE) la semaine passée ayant entraîné la baisse de la parité euro/dollar, les décisions de la banque centrale américaine (FED) étaient attendues. Finalement, la décision de la FED a entraîné le raffermissement du dollar, permettant à la parité euro/dollar de passer sous la barre des 1,11, le plus bas depuis mai 2017.
Cela redonne sans conteste de la compétitivité aux céréales européennes. Pour autant, le blé européen s’exporte timidement en ce début de campagne. Sur le mois de juillet, les exportations européennes de blé accusent un retard de -22% par rapport à la campagne 2018/19 et de -36% par rapport à la campagne 2017/18. Ces chiffres sont cependant à relativiser puisque l’activité à l’export du blé français semble cependant forte ces derniers jours avec 227 766t de blé chargé à Rouen et à La Pallice à destination de l’Algérie. Sur cette destination, le blé français semble conserver une bonne position pour l’heure, mais selon France Export Céréales, le blé roumain pourrait venir concurrencer le blé français vers des destinations comme le Maroc. Déjà très présente sur les appels d’offre de l’Egypte (62% des volumes sur la campagne 2019/20), cette dernière a été très offensive sur les prix sur le mois de juillet. France Export Céréales estime son disponible exportable à 6Mt, du même ordre que la campagne dernière.
Du côté russe, la compétitivité du blé à l’exportation ne semble pas au rendez-vous en ce début de campagne au regard des volumes achetés par l’Egypte. Cependant, malgré une détérioration des perspectives de son offre, la production russe 2019 devrait quand même être la seconde plus importante de son histoire. La Russie devrait rester le plus gros exportateur de cette campagne, avec une part de 20 % du total des échanges de blé, soit 34,5Mt selon le CIC (cf. graph).
La compétition sur la scène internationale risque d’être ardue cette année et le blé français à l’export devra se frayer un chemin parmi tous ces pays exportateurs. D’autant plus que les échos sur la récolte de blé français continuent d’être bons, à la fois sur le volume, les PS et sur les taux de protéines. Dans le dernier rapport du CIC, ce dernier affiche une production française de 38,4Mt alors que plusieurs analystes tablent désormais sur une production nationale supérieure à 39Mt.
Une révision à la hausse de la production nationale viendrait alourdir encore un peu plus le bilan mondial du blé. A ce jour, les stocks sont estimés à un niveau record de 270Mt, en hausse de +9 Mt d’une année sur l’autre.
Maïs
En maïs, les conditions de culture aux Etats-Unis se sont améliorées, les cours du maïs à Chicago se sont alors dépréciés et ils perdent l’équivalent de 8€/t cette semaine. Du côté français, Céré’Obs a dégradé la note des conditions de cultures du maïs de -1 point en date du 29 juillet mais les surfaces jugées bonnes à très bonnes ont perdu 11 points sur la semaine précédente, elles s’affichent donc à 66% contre 78% au 15 juillet.
Le marché reste calme, dans l’attente de l’évolution des cultures des prochaines semaines, et du prochain rapport de l’USDA sur les superficies ensemencées en maïs aux États-Unis qui pourrait avoir un impact sur les cours. Pour certains analystes, les contrats à terme du maïs risquent encore de fléchir d’ici cette publication, ce qui n’incite pas les acheteurs à se positionner.
On risque alors de s’attendre à une récolte mitigée pour les cultures non irriguées. Dans ce cas, les importations européennes seraient accrues, et le CIC prévoit des importations de maïs en Europe à 18,2Mt, en légère hausse par rapport aux prévisions du mois dernier. L’Ukraine, principale origine importée en Europe (15,5Mt sur la campagne 2018/19, soit 65% des origines importées) a vu ses prévisions d’export augmentées de +1Mt par le CIC la semaine dernière, à 26,4Mt. En effet, au niveau de la production, des conditions plus humides et plus fraîches coïncidant avec la phase de pollinisation ont permis au CIC de relever les prévisions de production, et la production ukrainienne pourrait même être proche du record de l’an dernier.