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Accompagnement des transitions

Autonomie en azote



Le projet PEI-Partage présente ses résultats

Trouver des solutions pour rendre les systèmes de culture plus autonomes en azote et avec moins d’impacts environnementaux : tel était l’objectif du projet PARTAGE, le Programme Agronomique Régional pour la Transition Agroécologique en Grand Est, soutenu par le PEI (1) et coordonné par la Chambre Régionale d'Agriculture du Grand Est (CRAGE).

Terres Inovia a animé l’un des trois axes de ce projet qui a rassemblé 18 partenaires autour des problématiques agroécologiques afin de diminuer les émissions d’azote, principale pollution agricole, en partageant les connaissances entre acteurs du monde agricole. Un colloque, organisé le 17 novembre à Prouvé de Nancy (Meurthe-et-Moselle), a permis de partager les sorties de ces travaux.  

Comme l’a souligné, en conclusion du colloque, Christian Schott, de la commission de coopération internationale de la CRAGE, « l’azote : l’intrant magique d’après-guerre, se révèle aujourd’hui être une denrée polluante et chère. Bravo à ce projet très pionnier qui s’attache à partager des pistes avec les agriculteurs pour agir sur le terrain, en faisant le lien entre les enjeux environnementaux et économiques ! »

Pour comprendre le cycle de l'azote : présentation du projet PEI-PARTAGE

Des échanges et expérimentations sur le terrain

Pendant plus de trois ans, les travaux ont consisté à mobiliser un réseau d’agriculteurs (Living lab), autour de trois thématiques :

  • piloter les apports d’azote minéral sur les céréales au plus près des besoins vitaux
  • renforcer l’entrée d’azote symbiotique par la production légumineuses à graines
  • recycler la matière organique via les digestats de méthanisation sur les territoires.

Dans ce projet, Terres Inovia a pu partager les connaissances acquises au sein de l’UMT Alter’N sur les pertes azotées, évaluer l’insertion des légumineuses dans les systèmes de production du Grand Est en termes économiques et environnementaux, s’attacher avec les partenaires à mieux comprendre les points bloquants lors des dernières campagnes pour la réussite du pois et de la féverole dans le contexte régional.
Pour Pascal Collard, président du comité de pilotage du PEI-PARTAGE, « éviter les pertes des apports exogènes, réintroduire plus d’azote renouvelable issu de la fixation symbiotique de l’azote de l’air par les légumineuses et recycler l’azote organique pour produire du biogaz sont les trois pistes explorées », a-t-il précisé lors du colloque.

Des innovations pour réduire les pertes des apports azotés

Après un rappel du contexte géopolitique qui nous pousse à repenser la nutrition azotée, ce colloque a présenté le résultat de quatre années d’expérimentation dans le Grand Est pour gérer la fertilisation azotée du blé, avec des témoignages de Chambres d’agriculture et de producteurs. Une table ronde a été organisée. Objectif : partager le retour d’expérience des conseillers du projet PARTAGE sur leur accompagnement des agriculteurs pour changer leurs pratiques afin de réduire les pertes azotées.

Pendant la durée du projet, les conseillers ont constaté que l’azote est devenu un enjeu stratégique : en plus de la hausse exponentielle du prix de l’azote, les agriculteurs ont déploré des pertes d’azote dans les parcelles (volatilisation et de lixiviation). C’est en ancrant le conseil sur le cas de chaque agriculteur et avec des données chiffrées sur les pertes azotées qu’il y a eu prise de conscience.
Un éclairage en dehors de nos frontières a aussi pu être apporté, sur les leviers de la fertilisation organique des prairies en Wallonie et sur de nouvelles méthodes de fertilisation azotée de blé en Allemagne pour réduire les pertes (méthode CULTAN avec injection d’azote ou ajout d’inhibiteurs).

La carte des légumineuses pour contribuer à boucler le cycle de l’azote

Anne Schneider, chargée d’études en économie, agronomie et environnement de Terres Inovia, et Bastien Remurier, ingénieur de développement, ont participé à ce colloque en valorisant les travaux menés sur les légumineuses dans PARTAGE.

Une étude multicritère

Une étude menée par Terres Inovia dans la région Grand Est sur une série de situations représentatives a permis de chiffrer la variation de la marge nette rotationnelle lors de l’insertion d’une culture de légumineuse à graines. En se projetant en pluriannuel, cette insertion s’avère variable selon les contextes avec une majorité de situations où la marge est équivalente ou meilleure. L’augmentation de la marge est même de +13% à 18% quand l’agriculteur insère un pois dans deux systèmes de culture dominants (avec une rotation plus ou moins courte), présents actuellement sur les sols argilo-calcaires superficiels.

Le contexte actuel des prix en hausse renforce l’intérêt des effets précédents des légumineuses sur les cultures dominantes comme le blé (économies en charges azotées ou augmentation des rendements), même si les prix conjoncturellement très élevés du colza ou blé peuvent diluer cet effet.

Des observatoires en parcelles

Par ailleurs, afin de renforcer la maîtrise de la culture de pois et féverole face à des stress hydriques ou de hautes températures de plus en plus précoces et aléatoires, des observatoires en parcelle d’agriculteur ont été mis en place pour un diagnostic agronomique plus détaillé. Sur cette base, des tableaux de bords sont maintenant élaborés pour que les agriculteurs puissent identifier et piloter les déterminants clés de la réussite d’une légumineuse robuste.  

Un nouvel Outil d’Aide à la Décision pour les agriculteurs

Afin que les légumineuses soient intégrées dans les assolements et expriment au mieux leurs bénéfices, Terres Inovia déploie différents outils  :

  • Un futur OAD (outil d’aide à la décision) pour faciliter la décision des agriculteurs d’insérer des légumineuses, en approchant au plus près de leur propre situation, l’intérêt économique, les meilleurs choix parmi les espèces candidates, les bénéfices à attendre selon leurs priorités, les débouchés existants, etc. Baptisé Atout’LEG, cet outil sera disponible courant 2023.
  • Des références pour accompagner la transition des systèmes des exploitations pour produire des protéines végétales tout en contribuant à la neutralité carbone des territoires (études économiques régionales, quantification des leviers d’atténuation du changement climatique)
  • Un accompagnement pour le diagnostic agronomique et la mise en place de tableaux de bord pour une légumineuse à graine robuste.

De plus, deux témoignages sont venus mettre en perspectives les travaux de PARTAGE. Pierre Alban Jacquet, agriculteur de la région Grand Est, a témoigné de la prise de conscience du rôle clé du pois lorsqu’on repense sa production agricole à l’échelle du système de culture. A l’aval, Elise Bourcier (C&DAC) est venue expliquer comment ce laboratoire agroalimentaire basé à Nancy déploie des transformations industrielles, comme la féverole fermentée, pour apporter de la valeur ajoutée à ces graines et pour faciliter leur intégration par les industries agroalimentaires qui recherchent de plus en plus  de protéines végétales.

En savoir plus sur le projet ?
Consultez notre page web consacrée au projet

(1) Partenariat européen pour l'innovation (PEI) pour une agriculture productive et durable

Journée Carbone et Couverts

Retour en images



Malgré une météo capricieuse de nombreux adhérents sont venus à Bras-sur-Meuse assister à cette journée autour des démarches bas carbone avec une visite de parcelle en matinée et du matériel de destruction des couverts.

L’après-midi qui s’est déroulée à côté de l’atelier machinisme était consacrée à la présentation de la démarche dans laquelle notre coopérative s’est engagée avec Terrasolis et Bioline.
Pour clôturer cette belle journée, une démonstration machinisme a eu lieu.
 
Découvrez en images les temps forts de cette journée.

Expérimentation

Semis de surface avant récolte



Après 2 ans de recherche en agroécologie sur les couverts en grandes cultures, le groupe Terres du Sud a présenté ses résultats le 18 octobre 2022. Le fait de semer ses couverts comme ses engrais, en surface avant récolte, apporte des bénéfices immédiats sur la qualité des sols et le rendement des futures cultures.

Semer ses couverts comme ses engrais, l’innovation du semis de surface avant récolte

APRÈS 2 ANS d’expérimentations, nous avons présenté le 18 octobre dernier, les résultats de nos recherches portées sur les couverts en grandes cultures.

L’objectif ? Réussir à implanter sans irrigation des couverts végétaux l’été afin de restructurer le sol en profondeur, de concurrencer les adventices après la récolte de céréales et de recycler/capter de l’azote pour améliorer l’enracinement et le rendement des futures cultures face aux aléas climatiques.

La pratique ? Le semis de surface avant récolte, qui consiste à épandre un couvert végétal en mélange 3 semaines avant la moisson d’une céréale à paille. Les graines sont enrobées pour améliorer l’épandage, le couvert peut ainsi germer et s’enraciner avant la récolte. Cette technique apporte 20 jours supplémentaires en comparaison aux pratiques classiques, pendant lesquelles les racines peuvent se développer, valoriser l’eau présente dans le sol et ainsi mieux résister aux fortes chaleurs et aux stress hydriques des mois suivants.

En 2021, tests sur différents semis de surface

En 2021, un réseau de 8 parcelles couvrant une surface de 44 ha a permis de comparer cette pratique de semis de surface aux pratiques de semis direct (avec semoirs à disques et à dents) et de semis après déchaumage (semis après travail du sol). Sur ce réseau, 3 couverts végétaux différents composés de 8 espèces ont été utilisés par les 8 producteurs partenaires.

En conclusion, avec un été 2021 très arrosé, le semis de surface produit autant de biomasse que les couverts semés en direct (autour de 3 tonnes de matière sèche fin septembre) mais les espèces se développent différemment. Sur la diversité des espèces, deux sont sélectionnées pour leur capacité à germer dans les conditions de semis de surface et pour leur résistance au passage de la moissonneuse batteuse.

En 2022, expérimentation complète avec les espèces de couverts les plus efficaces

En 2022, nous avons travaillé sur une parcelle de 10 hectares de blé tendre chez Éric Labadie, EARL LA LAGUE à Nérac (47). Le mélange utilisé est issu de 4 années de Recherche & Développement réalisées par un semencier du nord de la France.

Ce couvert est constitué à 90% des deux espèces sélectionnées en 2021 et il est enrobé avec la technologie MAS qui permet d’agglomérer les graines ensemble pour les épandre facilement sur 24 mètres de large, comme un engrais type ammonitrate.

Le couvert a été semé début juin 2022, 12 jours avant la moisson, à l’aide de l’épandeur à engrais. Cette technique assure une facilité et une rapidité d’implantation : 6 minutes par hectare. L’ensemble des pailles ont été restituées par broyage au sol afin de garder l’humidité des rares orages du mois de juin.

Après un été 2022 battant des records de vagues de chaleurs et de déficit hydrique, le couvert a résisté et a permis de protéger le sol par une production de plus de 5 tonnes de matière sèche par hectare aux zones les plus denses.

#1001MetiersdAvenir

Carbon Manager



Les missions de Pierre du Peyroux, en tant que Carbon Manager, s'articulent autour de la création, l'animation et le développement des projets carbone de sa coopérative Axéréal , basée en région Centre-Val-de-Loire. Après avoir travaillé 10 ans dans la mise en marché des céréales, Pierre s'est orienté vers la décarbonation, objectif qui concerne toutes les activités de la coopérative. Parce que l'agriculture, aussi essentielle soit-elle, est un secteur avec un impact environnemental élevé, l'enjeu climatique est primordial pour ses professionnels. Ces derniers ont déjà amorcé la transition énergétique depuis des années et la renforcent leurs actions. L'innovation et la transformation sont des composantes majeures du métier de Carbon Manager.

La transversalité du métier rend le quotidien palpitant selon Pierre et donne du sens à ses missions. Il doit échanger avec les équipes engrais, les agronomes, les clients, les transporteurs et surtout les agriculteurs pour avancer sur l'ensemble de ses projets. La finalité des missions de Pierre est d'accompagner les agriculteurs à transformer leurs pratiques.

Après une analyse précise de l'état des lieux, Pierre les accompagne vers l'appropriation de nouvelles méthodes de travail puis vers un plan d'actions repensé, c'est-à-dire avec un impact carbone réduit. Les 2 grands leviers pour Pierre, mais aussi pour le monde agricole, sont la baisse directe des émissions de GES et l'augmentation du stockage du carbone dans les sols.