Marché des céréales
Les disponibilités en maïs français se font attendre
Maïs
En France, les chantiers de récolte continuent d’accumuler du retard. Selon Céré’Obs, seules 15% des surfaces étaient récoltées au 11 octobre, contre 62% en 2020. La flambée des cours de l’énergie impacte également les frais de séchage. Néanmoins, le retard dans les récoltes n’impacte pas le potentiel de production du maïs. Agreste, dans son dernier rapport, estime la production de maïs à 14,2Mt, alors que bon nombre d’analystes l’estime encore plus importante. En Ukraine également les chantiers de récolte prennent du retard, seulement 14% des surfaces sont moissonnées.
Les retards dans la récolte du maïs limitent les disponibilités en maïs, d’autant plus que la fin de la campagne précédente se termine avec des stocks au plus bas chez les organismes collecteurs. Selon les données de France AgriMer, à fin août 2021, les stocks étaient en retrait de -19% par rapport à 2020 et -22% par rapport à 2019. Cela contribue au maintien des cours à la hausse pour le maïs européen.
Plus au sud, des analystes estiment que les semis de maïs Safrihna se feront dans la fenêtre de temps idéal, ce qui laisse supposer une récolte avec des rendements optimales. Il est cependant bien trop tôt aujourd’hui pour avoir de réelles certitudes aussi longtemps à l’avance. Pour la Conab, la production de maïs pourrait atteindre 116,3Mt, et les prix actuellement élevés incitent les producteurs à en semer.
Ce mardi était très attendu le rapport de l’USDA. Certains analystes tablaient sur une révision à la baisse de la récolte de maïs de 23 Mbu, en raison d’une correction du rendement de 0,3 bu/acres. Finalement c’est l’inverse qui s’est passé puisque l’USDA a corrigé à la hausse le rendement (+0,2 bu/acres), entraînant une augmentation de la production et des stocks. Cela a entraîné une baisse des cours, y compris sur le marché à terme d’Euronext. S’ajoute à cela les chantiers de récolte aux Etats-Unis qui avancent plutôt bien.
Blé tendre
Les semis avancent et sont désormais complétés à 13% en date du 11 octobre selon Céré’Obs, un niveau tout à fait correct par rapport à 2020 (11%). La forte hausse des prix, mais surtout le manque de disponibilité des engrais fait craindre des changements d’assolements pour des cultures moins consommatrices d’azote. Il se pourrait bien que plus d’orges de printemps notamment soient semés en lieu et place du blé tendre. Plus généralement, les conséquences de la pandémie de COVID 19 se traduisent toujours par des tensions sur les approvisionnements de toute nature, ce qui se traduit également par des prix de fret très élevés.
Dans les derniers bilans publiés ce mercredi, France AgriMer revoit à la baisse les disponibilités en blé tendre pour le marché, intégrant les dernières estimations d’Agreste faisant état d’une production française à 35,2Mt. Les estimations ont été revues en baisse d’1,5Mt depuis début août. Malgré une révision de -50kt sur la prévision d’utilisations de blé tendre par les fabricants d’aliments français, les stocks de fin de campagne sont en baisse de -500kt par rapport aux estimations du mois dernier. Les prévisions d’exportations vers l’UE et les pays tiers restent inchangés. Vers les pays tiers, on note depuis le début de la campagne des ventes vers l’Algérie à hauteur de 600kt (28% des exportations pays tiers), puis vers la Chine (24%). Cette semaine, 130kt de blé tendre à destination de la Chine ont été chargées depuis le port de Rouen.
En Russie, compte tenu de la récolte décevante, les rumeurs vont bon train sur des éventuelles quotas à l’exportation, et ce dès le début de l’année 2022. Le quota pourrait être de 31 à 32Mt, alors que l’USDA prévoit des exportations russes à hauteur de 35Mt.
A noter que l’Iran devra importer 8 Mt de blé cette année à la suite de la pire sécheresse connue en 50 ans dans ce pays. Cette situation survient au moment où le prix des grains s’est enflammé et que les frais de transport ont explosé. Le pain constitue un aliment de base pour le peuple iranien, et une pénurie de cette denrée serait un revers de plus pour le gouvernement alors que des manifestations violentes ont eu lieu en juillet dernier en lien avec un manque d’eau potable.
Orges
L’orge française profite de la demande particulièrement dynamique de la part de la Chine. Sur les premiers mois de la campagne, les chiffres des douanes et des embarquements font état de plus d’1,3 Mt d’orges vendues à la Chine. Ce pays constitue la principale destination à ce jour (91,1% des exportations pays tiers).