La Coopération Agricole appelle le nouveau Parlement à qualifier la production agricole et alimentaire d’intérêt général majeur européen
La Coopération Agricole prend acte des résultats des élections européennes de ce dimanche 9 juin 2024.
Durant toute cette campagne, La Coopération Agricole s’est mobilisée pour sensibiliser les associés coopérateurs aux enjeux de l’élection tout en les incitant au vote et à porter leurs problématiques auprès de l’ensemble des candidats.
Au-delà des résultats nationaux et des conséquences nationales du scrutin européen, et face aux enjeux considérables auxquels l’Europe fait face sur les plans géopolitique, climatique, énergétique et alimentaire, La Coopération Agricole rappelle qu’il est indispensable de remettre les acteurs de l’alimentation au cœur du projet européen.
L’Europe doit être un levier de compétitivité en favorisant l’organisation des productions et l’émergence de modèles résilients pour faire face aux crises et aux évolutions climatiques dont on sait qu’elles seront très différentes d’une région à l’autre du continent européen.
Elle doit aussi accélérer les programmes de recherche et d’innovation notamment dans le domaine des transitions. Les transitions imposent des contraintes et exigent des moyens importants, l’Europe doit permettre d’accompagner et prendre en charge les risques pris par les agriculteurs et leurs entreprises. Le Pacte vert doit être rééquilibré pour aligner les objectifs avec les moyens, et répondre à l’ambition de l’Union Européenne en matière d’autonomie stratégique. Nous le rappelons l’agriculture et l’alimentation font partie des domaines clefs et prioritaires.
La Coopération Agricole le réaffirme : le périmètre européen est le seul pertinent pour les agriculteurs et leurs coopératives à condition d’y mettre les moyens :
- des moyens politiques avec la création d’une Vice-Présidence agriculture et alimentation et ruralité ;
- des moyens financiers pour encourager l’organisation économique des productions et la structuration des filières à travers la PAC, et accompagner les transitions ;
- des moyens réglementaires : par une réciprocité des normes intra et extra communautaire, et pas de surtransposition en France.
La Coopération Agricole invite les nouveaux eurodéputés à s’engager dans un dialogue constructif et à s’emparer des 25 propositions pour Plus et Mieux d’Europe au service de la souveraineté alimentaire européenne, de la compétitivité, des transitions, et de la défense du modèle coopératif.
Le Congrès de l’ISF 2024 à Rotterdam a battu tous les records : 2 091 participants représentant plus de 600 entreprises et organisations de plus de 80 pays ont assisté au rendez-vous annuel de l’industrie international des semences, qui célébrait cette année son centenaire.
Reconnaissance royale et collaboration mondiale
La présence de Sa Majesté le Roi Willem-Alexander des Pays-Bas à la cérémonie d’ouverture a souligné le rôle vital joué par le secteur international des semences dans la sécurité alimentaire mondiale et l’agriculture durable. « Partout où je vais, j’entends la même chose : les connexions internationales sont absolument vitales pour votre secteur. Tout comme les racines sont vitales pour une plante. Sans elles, il n’y aurait ni croissance ni vie », a-t-il déclaré.
La présence de Beth Bechdol, Directrice générale adjointe de la FAO, a également confirmé le rôle de l’ISF comme porte-parole du secteur privé des semences au niveau international. « Nous voulons davantage collaborer avec l’ISF et d’autres partenaires pour mieux tirer parti de la science et de l’innovation. Vous investissez dans la R&D. Vous êtes à l’avant-garde des progrès en génétique des cultures, en analyse de données, d’essais de semences et bien plus encore. Tout cela se traduit par des variétés de cultures plus productives, résilientes et nutritives », a déclaré Bechdol.
L’ISF comme phare de collaboration et d’innovation
Dans son discours, le Secrétaire général de l’ISF, Michael Keller, a exhorté les membres à continuer à collaborer et d’innover pour éradiquer la lutte dans le monde, dans un contexte de crise climatique et de conflits géopolitiques. « Vous tous, acteurs des semences d’aujourd’hui et de demain, êtes des acteurs dédiés et responsables avec une vision à long terme, de la patience et de la persévérance. Vous êtes un pilier crucial dans la transformation de l’agriculture pour les cent prochaines années. »
Marco van Leeuwen, Président de l’ISF, a également souligné le rôle central que les sélectionneurs de plantes continueront de jouer au cours du prochain siècle. « Quelle que soit la technologie, elle ne fonctionnera pas sans vous : des milliers d’entreprises de sélection et de semences, des centaines de milliers de semenciers et semencières qui, depuis des siècles, se consacrent à la sélection des plantes, à la production de semences, au commerce et au marketing », a partagé van Leeuwen.
« Naviguer vers le prochain siècle »
Sous le thème « Naviguer vers le prochain siècle », les discussions en panel ont exploré des questions critiques telles que la démondialisation et le nouvel ordre mondial du commerce, les les défis réglementaires des nouvelles techniques de sélection, les partenariats public-privé, le changement climatique, ainsi que les polarisations et fragmentations sociales. Un message clair a émergé : le secteur des semences, en tant que point de départ de la chaîne de valeur alimentaire, a un rôle central à jouer dans la résolution des problèmes les plus pressants du monde. Il doit cependant également jouer un rôle clé dans les discussions internationales sur la réalisation de la sécurité alimentaire et de la résilience climatique.
Encourager les futures générations
La présence et la participation active du Next Generation Agriculture Impact Network (NGIN) au congrès ont montré que l’avenir de l’agriculture et du secteur des semences est prometteur. Dirigés par Lian Biar Kuoirot, qui a pris la parole au nom des jeunes lors de la cérémonie d’ouverture, les délégués du NGIN ont animé le coin de la future génération de cette année — ayant même l’opportunité de rencontrer Sa Majesté le Roi Willem-Alexander !
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Arthur Santosh Attavar élu Président de l’ISF à Rotterdam
Lors de l’Assemblée générale de l’ISF tenue le 29 mai 2024 à Rotterdam, le Vice-Président de l’ISF, Arthur Santosh Attavar, a été officiellement élu Président de l’ISF. Il exercera un mandat de deux ans. Dans son discours, M. Attavar a déclaré que ses priorités incluent l’autonomisation des femmes dans le secteur des semences par le biais du programme de mentorat pour les femmes de l’ISF et l’aide aux petits exploitants agricoles pour accéder à des semences de qualité grâce aux initiatives de résilience des semences de l’ISF. M. Attavar est également Président-Directeur général d’Indo-American Hybrid Seeds, basé à Bangalore, en Inde, où il a été nommé Directeur en 1997.
Élections européennes
et leurs conséquences
Pas question de mettre l’agriculture en pause !
A l’issue du résultat du scrutin des élections européennes, le Président de la République a annoncé la dissolution de l’Assemblée Nationale. Cette annonce inattendue ouvre une période de grande incertitude pour les Français, et tout particulièrement pour les agriculteurs : cette décision entraine la suspension immédiate de toutes les discussions législatives engagées suite aux mobilisations historiques des derniers mois. Une nouvelle fois, les décisions politiques vis-à-vis de l’agriculture française risquent de ne pas être tenues.
Dans ce contexte, la FNSEA appelle dès à présent tous les partis politiques à mettre dans la feuille de route de leurs candidats aux élections législatives les propositions qu’elle a portées : dignité, revenu et simplification. Les agriculteurs sont à bout de patience, ils ne supportent plus que les engagements ne soient pas tenus et exigent que le résultat des négociations engagées grâce aux mobilisations soit mis en œuvre dans la prochaine mandature.
Concernant le résultat des élections européenne, la FNSEA soutient que l’avenir de l’agriculture française est indissociablement lié à l’Europe et qu’une agriculture forte permettra à l’Union Européenne d’être un acteur clé des grands enjeux alimentaires mondiaux. Elle demande au nouveau Parlement Européen de poursuivre au plus vite le dialogue stratégique ouvert avec les acteurs du monde agricole et formuler des mesures concrètes pour l’avenir de l’agriculture.
La FNSEA exprime ses attentes pour la constitution de la prochaine commission Agriculture au Parlement. Celle-ci aura de nombreux sujets à traiter rapidement : remettre au premier plan l’acte de production et faire cesser toute tentation décroissante, stimuler la recherche et l’innovation, faire preuve de cohérence sur les accords de libre-échange…
Enfin, la FNSEA appelle de ses vœux la nomination d’un commissaire à l’Agriculture qui portera une ambition politique à la hauteur des défis économiques, environnementaux et sociaux de l’Union Européenne.
L’heure est venue d’afficher clairement une volonté de construire un projet agricole européen qui renoue avec la valorisation de l’acte de production. La FNSEA appelle les 81 eurodéputés français à se mettre très vite au travail sur les questions agricoles.

A la suite d’un contexte électoral marqué par un rejet massif de la construction européenne, les agricultrices et agriculteurs bio du réseau FNAB rappellent que l’histoire de l’agriculture et celle de l’agriculture biologique est intrinsèquement liée à l’Europe.
Les agriculteurs français, premiers bénéficiaires de la solidarité européenne
Il faut le redire : l’agriculture française est la grande gagnante de la construction européenne. La politique agricole commune est le premier poste de dépenses budgétaires européen, avec un tiers du budget et les agriculteurs français en sont les premiers bénéficiaires avec plus de 9 milliards d’euros distribués chaque année.
« Nous devons dire merci à nos voisins européens pour nous avoir soutenus et fait confiance depuis plus de 60 ans » explique Philippe Camburet, président de la FNAB.
« Oui, l’Europe nous pousse à évoluer pour mieux prendre en compte les enjeux de société, notamment les impacts de moins en moins acceptables de notre système agricole productiviste, mais elle le fait en nous accompagnant, pas en nous mettant dos au mur » ajoute Philippe Camburet.
Par définition l’agriculture biologique est européenne
Pour les agriculteurs et agricultrices bios, l’histoire est encore plus forte puisque notre label est européen ! « Cette histoire européenne, nous l’avons voulu, pour des raisons politiques mais aussi pour des raisons économiques, avoir une réglementation uniformisée sur toute l’Europe. C’est aussi se créer un marché plus large, faciliter les échanges commerciaux, dans un sens comme dans l’autre » précise Philippe Camburet.
L’Europe a accompagné le développement de la Bio en la rendant économiquement incitative, avec la création des aides à la conversion et des aides au maintien. C’est aussi l’Europe qui a le pouvoir de nous donner les outils de régulation de marché dont nous avons besoin aujourd’hui pour traverser la crise de la demande que connaît la Bio.
« Que ce soit en raison de la pollution de l’eau potable par les phytosanitaires ou du coût de la malbouffe pour la société, nous n’avons pas d’autres choix que d’évoluer. Dire le contraire, vouloir maintenir à tout prix le productivisme agricole, faire de l’Europe le bouc émissaire de nos difficultés du quotidien, c’est faire l’autruche et nous emmener dans le mur » conclut Philippe Camburet.
La FNAB réaffirme son profond attachement au projet européen, projet d’avenir, projet qui nous fait avancer ensemble. Ne cédons pas à la tentation du retour en arrière.