
Marché des céréales
Des stocks de report au plus haut pour le blé tendre français depuis 17 ans
Blé
Cette semaine, les cours du blé étaient orientés à la baisse.
Dès lundi, les marchés anticipaient un rapport de l’USDA baissier pour le blé. En effet, aux Etats-Unis, la demande est faible pour le blé et les disponibilités provenant de l’hémisphère sud sont plus importantes que prévu. En Argentine, la récolte s’est terminée à la mi-janvier, un timing tout à fait normal. En raison des pluies tardives de la saison et des rapports faisant état d'une utilisation plus intensive des engrais dans les petites exploitations, les rendements ont dépassé les attentes et il est attendu une production supérieure de +2,2 Mt à son niveau record de 22,1 Mt (+26%) selon le CIC. La récolte australienne est quant à elle presque terminée. Malgré la proportion de qualité meunière moins importante que prévu, les rendements sont excellents, et la production se situe à un nouveau pic de 35,5Mt (+7%).
Logiquement, le CIC revoit son estimation de production mondiale de blé de +4Mt ce mois-ci, à 781Mt et les stocks mondiaux sont un peu plus lourds que le mois dernier (+2Mt).
En France également, les stocks prévisionnels se sont alourdis ce mois-ci. En cause, la révision à la baisse des estimations d’exportations du blé tendre vers les pays tiers. Vers l’Algérie, destination phare du blé français, seules 1,153Mt ont été exportées à fin décembre selon les statistiques des Douanes alors que le volume habituel d’exportations est d’environ 4Mt sur une campagne céréalière. D’autres débouchés sont cependant attendus, comme la Chine (1,457Mt exportées à ce jour, et actuellement 1ère destination du blé français), mais aussi Maroc et Egypte. D’ailleurs, après 60 000 t conclues fin décembre avec l’Egypte, les rumeurs font état de « plusieurs bateaux » attendus par les opérateurs sur la deuxième partie de campagne.
Même avec des utilisations domestiques estimées en toute petite hausse, d’importants stocks de report sont toutefois prévus, à 3,647 Mt (contre 3,5 Mt en décembre), du jamais vu depuis la campagne 2004/05.
Maïs
Comme pour le blé, les regards étaient tournés cette semaine vers les pays de l’hémisphère sud. Cependant, alors que le blé « cartonne » dans ces pays, le maïs est à la peine.
En Argentine, des températures de plus de 40 °C étaient attendues, alors que le sec sévit déjà depuis plusieurs semaines. Les notations de cultures des maïs ont donc chuté en flèche passant de 58 % de bons à excellents à 40 % en une semaine. A l’heure où seulement 80 % des semis de maïs sont réalisés, la situation devient donc problématique. Dans le sud du brésil, la situation est similaire. Les cultures souffrent de la sécheresse et s’en trouvent fortement dégradées. Sans surprises, mardi, l’agence gouvernementale brésilienne Conab estimait les productions de maïs à 113 Mt, an baisse par rapport aux estimations précédentes.
Le rapport de l’USDA est venu conforter cette tendance. Pour le Brésil, la production est estimée à 115 Mt de maïs, soit une baisse de 3 Mt par rapport au mois passé. L’Argentine devrait récolter 54 Mt de maïs, soit une baisse de 500 kt comparativement à décembre. Il est intéressant de noter que l’USDA ne réduit pas les prévisions des exportations brésiliennes de maïs.
A noter que la production de maïs de l’Ukraine augmente de 2 Mt pour s’établir à un niveau record de 42 Mt. Les exportations ukrainiennes de maïs sont en hausse de 1 Mt pour atteindre un niveau record de 33,5 Mt.
En France, le maïs français jouit d’une bonne compétitivité à l’export intracommunautaire. Ainsi les douanes françaises affichent des exports de maïs intracommunautaires à hauteur de 528 kt sur novembre contre 322,1 Kt en octobre 2021, et 266 kt en novembre 2020. L’Espagne reste la première destination.