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Hebdo N°26 - Vendredi 09 juillet 2021

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Actualités de la filière

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Récolte de blé tendre 2021

un rendement national au-dessus de la moyenne




ARVALIS - Institut du végétal publie avec Intercéréales une prévision de rendement national en blé tendre. Ce dernier atteindrait 74 q/ha1 en 2021, soit une hausse de 8 % par rapport à 2020 et 4 % par rapport à la moyenne des 10 dernières années. Cette moyenne nationale masque des hétérogénéités régionales et des effets liés à la profondeur des sols, notamment dans le sud du pays.

En termes de qualité des grains, ARVALIS - Institut du végétal estime que la teneur moyenne en protéines dans le blé tendre français atteindrait 11.6 % en 2021, une valeur équivalente à celle de 2020 et à la moyenne décennale. Ce critère est déterminant pour satisfaire les exigences des marchés.

« Dans la moitié nord, les blés ont bénéficié d’une pluviométrie convenable et de températures relativement fraîches au cours du printemps, favorisant l’expression du potentiel des cultures mais entrainant des moissons plus tardives. Dans le sud, l’hiver humide suivi de sécheresses parfois très intenses de fin février à fin avril ont pu en revanche entamer partiellement ce potentiel », précise François Laurent, directeur R&D d’ARVALIS - Institut du végétal.

« Ces niveaux de rendement et de protéines devraient nous permettre d’approvisionner l’ensemble de nos clients en France et à l’international », ajoute Jean-François Loiseau, président d’Intercéréales.

La méthodologie de prévision utilisée par ARVALIS - Institut du végétal repose sur trois approches complémentaires :

  • les résultats issus de modèles agro-climatiques mis au point par l’institut ;
  • les mesures et observations au champ sur des parcelles de blé tendre dans les principales régions de production : comptages d’épis, de grains, de leur poids et de leur teneur en protéines (plus de 150 mesures à l’échelle du pays) ;
  • l’expertise du réseau des ingénieurs régionaux de l’institut.

Ces résultats sont ensuite combinés et agrégés pour aboutir à l’estimation du rendement moyen national et à la teneur moyenne en protéines.

1. 1q = 1 quintal = 0,1 tonne

déforestation importée



Duralim présente un nouvel outil de lutte contre la déforestation importée

La plateforme collaborative Duralim agit au quotidien avec tous les acteurs en faveur d’une alimentation durable des animaux d’élevage. Tous les maillons des filières agricoles et alimentaires peuvent s’y impliquer. Afin de lutter contre la déforestation liée à l’importation de soja, Duralim présente son nouvel outil : l’Observatoire du risque de déforestation importée.

« Créé en février 2021, l’Observatoire du risque de déforestation importée est un véritable nouvel outil de pilotage. Il quantifie la part de soja sans garantie vis-à-vis du risque de déforestation et cherche à réduire cette incertitude dans les prochaines années » annonce Jean- François Arnauld, Président de Duralim.

Le soja est un incontournable et un indispensable de l’alimentation animale. Sa teneur en protéines, son profil en acides aminés ainsi que le besoin limité en intrants pour sa culture le rendent difficilement substituable. Le tourteau de soja compte en moyenne aujourd’hui pour 12% du panier de matières premières mises en œuvre par les fabricants d’aliments.

Si la France en produit localement, les quantités de soja français disponibles sont insuffisantes pour répondre aux besoins de l’élevage français. Le soja consommé par la Ferme France est donc très souvent issu de l’importation, principalement du Brésil. La France entretient des relations économiques de longue date avec le Brésil, qui pendant longtemps a été l’un des rares pays à produire du soja non OGM, particularité exigée par de nombreuses filières françaises. La France a ainsi importé 3,2 Mt de soja en 2019/2020 dont 2,03 Mt en provenance directe du Brésil*.

Dans ce contexte, Duralim travaille à rendre plus durable l’alimentation des animaux d’élevages et la question du soja s’est naturellement posée. Duralim a donc créé l’Observatoire du risque de la déforestation importée. Son comité de pilotage est composé d’importateurs de soja, de fabricants d’aliment, de fédérations SIQO ainsi que de la grande distribution. Sa méthodologie cible les 6 principales filières animales concernées. Il mesure la part de soja dans les rations de chacune de ces filières : le soja représente ainsi 3,5% de l’alimentation des animaux. Il quantifie et identifie la part de soja sans garantie vis-à-vis du risque de déforestation et/ou de conversion d’écosystèmes : le soja sans garantie zéro-déforestation représente au global 2,2% de l’alimentation des animaux. Enfin, il permet aux entreprises membres de Duralim de mesurer leur risque de contribution à la déforestation et/ou conversion au Brésil. L’objectif de Duralim est de réduire cette part de soja sans garantie pour atteindre progressivement 0% de soja sans garantie zéro-déforestation. « Les membres de Duralim se sont engagés à atteindre 100% d’approvisionnements durables en soja d’ici 2025. » déclare Jean-François Arnauld.

*en équivalents graines de soja

Adivalor/RecyOuest




Un procédé de recyclage des ficelles et filets agricoles inédit dans le monde. Pose de la première pierre de l’usine en Normandie.

Le projet RecyOuest, dédié au recyclage des ficelles et filets agricoles, se concrétise par la pose de la première pierre de l’usine, ce vendredi 9 juillet 2021, à Argentan en Normandie.
Si le démarrage de la production de matières plastiques recyclées est prévu début 2022, A.D.I.VALOR* prévoit de démarrer la livraison de balles de filets à recycler dès le mois de juillet 2021.

Les ficelles et filets sont utilisés par les agriculteurs pour stocker le fourrage pour les animaux ou la paille après la moisson. Grâce à son procédé de nettoyage à sec sans utilisation d’eau ni substances chimiques, RecyOuest peut régénérer ces déchets plastiques et créer une matière plastique recyclée de très haute qualité (MPR), comparable à la qualité de la matière vierge de départ.

L’unité d’Argentan pourra produire en 2023 plus de 6 000 tonnes de plastique recyclé.

Marcela Moisson, fondatrice et présidente et Arnaud Trohel, directeur de RecyOuest rappellent tous deux que « 7 ans de travaux de recherche et d’expérimentation ont été nécessaires pour mettre au point, pour la première fois au monde, un procédé de recyclage des filets plastiques. La matière plastique recyclée produite, rPE-HD puis rPP, sera de haute qualité et intéressera un large éventail de plasturgistes. RecyOuest souhaite s’inscrire pleinement dans un recyclage des filets à l’infini. »

L’entreprise RecyOuest a levé 1,950 millions d’euros en capital auprès d’investisseurs privés et publics pour donner vie au projet. Elle a par ailleurs bénéficié du soutien financier de France Relance, du programme Territoires d’Industrie, de la Région Normandie, d’Argentan Intercom et de l’ADEME Normandie.

Pierre de Lépinau, directeur d’A.D.I.VALOR, se réjouit avec eux « de voir aboutir ce projet, fruit d’une longue coopération, qui va permettre de recycler, en France, 100 % des filets de balle ronde agricoles. Il contribuera puissamment à l’atteinte de l’objectif 100 % recyclage visé par les professionnels de la plasticulture dans le cadre de l’initiative « Agriculture, Plastique et Environnement » (APE), portée par le CPA1. Il illustre également la volonté partagée avec l’ensemble de nos actionnaires d’œuvrer pour la relocalisation de filière industrielle de recyclage en France. Notre organisation nationale de collecte assurera plus de 80 % de l’approvisionnement de l’unité. »

RecyOuest a l’ambition de recycler l’ensemble des filets agricoles collectés en Europe. Soutenus par l’Association APE Europe, plusieurs états membres, tels que l’Allemagne, l’Irlande et le Royaume-Uni, déploient actuellement des systèmes de collecte des filets agricoles utilisés en élevage.

Bernard Le Moine, président d’APE Europe**, confirme que « ce projet a également une dimension européenne. Il illustre la volonté et les engagements des industriels de la plasticulture que nous représentons de soutenir toutes les initiatives et projets en Europe. Ces derniers permettront d’inscrire les plastiques utilisées en agriculture dans une boucle vertueuse d’économie circulaire : réduire les quantités de plastiques utilisés, collecter 100 % de ces plastiques après utilisation, recycler les plastiques usagés, intégrer des matières plastiques recyclées de haute qualité dans la composition des produits neufs, ce afin de réduire notre consommation de ressources. »

1. CPA : Comité français des Plastiques en Agriculture

Alliance




Terres Inovia et INRAE allient leurs compétences en génétique et protection des cultures au sein d’un laboratoire partenarial associé

Terres Inovia, l’institut technique de la filière des huiles et protéines végétales, et INRAE mettent en commun leur savoir-faire dans un laboratoire partenarial associé. Le programme de recherche et de développement de ce nouveau laboratoire permettra de produire des connaissances, méthodes et outils pour gérer la protection des cultures oléoprotéagineuses dans des environnements complexes et fluctuants et de les déployer sur le terrain par des outils et des conseils utiles aux producteurs. En réponse à la Stratégie Nationale Protéines Végétales, les résultats de ces travaux communs conforteront la capacité à produire en complémentarité les légumineuses et oléagineux, pour répondre à la demande des marchés en protéines locales et durables, et contribuer à la souveraineté nationale.

Deux entités très complémentaires au service des oléoprotéagineux

En associant généticiens des plantes, agronomes, pathologistes, entomologistes, et écologues, Terres Inovia et INRAE souhaitent créer un pôle fort en protection des cultures oléoprotéagineuses. L’enjeu de ce laboratoire partenarial est de couvrir toute la chaîne de la recherche et du développement sur la protection des cultures oléoprotéagineuses, de la création variétale et de l’étude des bioagresseurs jusqu’aux pratiques des agriculteurs. Il est en effet essentiel de renforcer les liens entre recherches fondamentales et appliquées pour produire des solutions agricoles mieux adaptées à la période difficile vécue par les cultures. De l’amont à l’aval, l’enjeu est d’offrir, par le biais d’une dynamique collective et la complémentarité des compétences de chaque partenaire, des solutions appliquées à proposer aux agriculteurs.

C’est pourquoi 9 salariés de Terres Inovia rejoindront, dès fin 2021, les 4 collaborateurs de l’institut technique déjà présents sur le site du Rheu (35) pour travailler sur des actions communes avec des collaborateurs de l’IGEPP1.

Concrètement, les objectifs du laboratoire seront :

  • d’identifier les bioagresseurs prévalents ou en émergence mais aussi leur nuisibilité et leur évolution en fonction des changements de pratiques ou climatiques;
  • cibler les facteurs de résistance à utiliser pour créer des variétés multi-résistantes en fonction des bioagresseurs, de la diversité et de l’adaptation des populations ainsi que des itinéraires techniques;
  • déterminer les interactions bénéfiques à mobiliser en synergie avec le levier variétal.

Un laboratoire dédié à la recherche et développement de systèmes de culture durables dans une période stratégique pour la filière

Les oléoprotéagineux sont aujourd’hui cultivés dans un objectif de production, en répondant à des besoins pour lesquels des débouchés existent, mais aussi dans un but de diversification. Ils permettent de maintenir, voire d’augmenter, la diversité des cultures dans des rotations à base de céréales. Pour être cultivées de manière durable, ces espèces, et en particulier le colza et les légumineuses, ont à relever plusieurs défis pour lesquels les travaux en matière de protection des cultures sont essentiels.

Pour maintenir l’intérêt des producteurs pour ces cultures, améliorer la régularité des rendements est essentiel. L’irrégularité des rendements est liée aux aléas climatiques et aux attaques de maladies et de ravageurs. Les pertes de rendements sont souvent exacerbées lorsque les dégâts de bioagresseurs s’ajoutent aux stress abiotiques. Par exemple, les attaques d’altises ou de charançons à l’automne sur des colzas peu poussants conduisent depuis quelques années au retournement de parcelles de colza, ou à des pertes de rendements importantes qui peuvent décourager certains agriculteurs de produire ce type de culture. Il est globalement important de maintenir, voire regagner, des territoires cultivés en oléoprotéagineux en diminuant les infestations de parcelles et la nuisibilité des bioagresseurs telluriques, comme l’aphanomyces du pois, la hernie des crucifères, le verticillium ou encore l’orobanche sur colza...

Autre objectif important : réduire le recours aux produits phytosanitaires. Le colza, la féverole et le pois sont aujourd’hui des espèces de grandes cultures sur lesquelles les applications d’insecticides sont nombreuses en France du fait de la pression des ravageurs. Le développement d’autres leviers de protection efficaces et d’outils d’aide à la décision permettant de mieux raisonner les traitements sont capitaux. En parallèle, les agriculteurs testent de nouvelles pratiques et certaines, comme les associations de cultures, tendent à gagner du terrain. Ces pratiques présentent des atouts en matière de protection des cultures. Ainsi, les couverts de féverole semblent, par exemple, avoir un effet de réduction de dégâts d’insectes (altises) sur le colza associé et les associations blé-pois pourraient permettre de réduire les risques maladies (ascochytose) par une modification de l’architecture du couvert. Une meilleure évaluation et compréhension des risques et des bénéfices liés à ces pratiques est nécessaire aujourd’hui pour accompagner ces agriculteurs.

1. Institut de Génétique, Environnement et Protection des Plantes, une Unité Mixte de recherche INRAE, Agrocampus Ouest et Université de Rennes 1