
Analyse du marché des céréales
Contexte climatique inquiétant
BlÉ
Dans son dernier rapport publié hier, le CIC n’apporte que quelques ajustements sur le bilan mondial en blé. La production mondiale de blé est abaissée de -1Mt par rapport au mois dernier en raison d’estimations à la baisse aux Etats-Unis, en Europe, et en Australie notamment. Aux Etats-Unis, le temps chaud et sec des dernières semaines ont nettement détérioré les cultures du blé, le CIC a donc revu à la baisse de -1Mt la production américaine. La production russe, est quant à elle revue en hausse de +1Mt.
Dans le même contexte climatique qu’aux Etats-Unis, au niveau européen, la Commission Européenne a baissé la prévision de rendement en Europe, à 5,86t/ha contre 5,91t/ha le mois dernier. L’ensemble des pays européens sont touchés par le manque d’eau et les températures élevées. En effet, le déficit hydrique est aussi présent en Europe centrale (République Tchèque, Slovaquie), tandis qu’une vague de chaleur s’abat actuellement en Hongrie, Roumanie notamment. Les pays baltes semblent moins touchés par le manque d’eau.
En France, après l’épisode de canicule qui a sévit sur le territoire la semaine dernière, Céré’Obs revoit une fois de plus à la baisse les conditions de culture du blé tendre. La part de surfaces jugées bonnes à très bonnes est estimée à 65% au 26 juin, en baisse de - 4 points par rapport à la semaine précédente, et une baisse de - 9 points sur quinze jours.
La récolte française démarre en avance cette année avec 36% des surfaces récoltées en Occitanie- Midi Pyrénées, alors que seuls 2% des surfaces étaient récoltées à l’an dernier à la même époque. Au niveau national, 4% des surfaces récoltées au 26 juin.
Sur les marchés, les craintes persistent sur la production de blé de printemps et le marché à terme de Minneapolis progresse nettement cette semaine, entraînant également le marché de Chicago. Entre le 26 juin et le 30 juin, le marché de Minneapolis engrange des grains de plus de 20€/t et le marché de Chicago environ 10€/t sur l’échéance de septembre. Cela ne semble pas avoir affecté outre mesure le marché européen, puisque, le marché à terme d’Euronext, sur cette même période, gagne 2€/t.
Au final, sur la semaine, le marché à terme européen comme le marché physique gagnent 1€. Sans doute que le renforcement de l’euro face au dollar, à 1,14 ce vendredi, le plus haut niveau depuis août 2016, limite la hausse des marchés. La Banque Centrale Européenne, prévoyant une reprise de l’inflation, a fait nettement remonter l’euro d’autant plus que le dollar est pénalisé par une baisse de prévision de la croissance aux Etats-Unis. Dans tous les cas, l’évolution de cette parité €/$ pénalise la compétitivité des céréales européennes.
Orge
En France, la récolte se poursuit et avance vite. Au 26 juin, 48% des surfaces d’orges d’hiver étaient récoltées, contre 5% la semaine dernière et 3% l’an dernier à la même date. Plus de 80% des surfaces sont récoltées en Aquitaine et Poitou-Charentes. Les qualités semblent au rendez-vous, même si les rendements sont hétérogènes selon les régions.
Au niveau mondial, le CIC baisse encore ses prévisions de production (-2Mt par rapport au mois dernier), à 141Mt contre 150Mt l’an dernier. Au Canada, la production est prévue en baisse de -1Mt et les autorités viennent également de réviser à la baisse cette semaine de – 44 300 hectares par rapport à ses précédentes estimations de surfaces d’orges. En Australie, l’avancée de semis se fait dans des conditions très sèches, et le CIC prévoit une baisse de -38% par rapport au cru exceptionnel de 2017.
Situation peu courante depuis ces dernières années, les utilisations d’orges sont prévues supérieures à la production 17/18 (+3Mt), en raison d’une demande importante d’orges à l’importation de l’Arabie Saoudite (11,8Mt contre 10,5Mt l’an dernier). Mécaniquement, le stock de report se contracte de -12% par rapport à la campagne 16/17.