Quelle place pour les coopératives dans la souveraineté alimentaire
et le développement durable des territoires ?
Face aux enjeux majeurs de souveraineté alimentaire, de circuits courts et de durabilité, les coopératives agricoles jouent un rôle déterminant dans la structuration et la vitalité des territoires ruraux. Comment concilier valorisation des productions de ses adhérents, transformation locale et réponse aux attentes croissantes des consommateurs ?

Ricard Riu, directeur du pôle agroalimentaire d’Arterris, revient sur les initiatives et les ambitions d’une coopérative engagée dans le développement économique et social régional.
Comment Arterris valorise-t-elle des productions locales ?
La mission d’Arterris repose sur la valorisation optimale des productions de ses adhérents et le renforcement des dynamiques locales. La Coopérative mise sur une approche intégrée et une maîtrise de toute la chaîne alimentaire, de la production à la distribution en passant par la transformation. « Notre activité de meunerie en est une illustration concrète », explique Ricard Riu. « 80 % des blés que nous transformons proviennent des cultures de nos adhérents. Ces farines alimentent des filières locales et régionales, comme l’activité biscuits avec Poult, l’activité pâtisserie avec Onoré, l’activité pizzas avec Tutti Pizza et l’activité boulangeries avec Holder (Boulangeries Paul). Ces partenariats soutiennent l’économie régionale et consolident l’ancrage agricole ».
Pour rapprocher agriculteurs et consommateurs, la Coopérative a développé un réseau de points de vente en circuits courts, avec les magasins MO Marché Occitan, Les Fermiers Occitans et Larroque. Ces boutiques, où jusqu’à 70 % des produits proposés sont issus des adhérents, offrent des débouchés stables aux producteurs et répondent aux attentes de transparence et de traçabilité des consommateurs.
En quoi les produits locaux renforcent-ils l’économie sociale et le patrimoine culinaire ?
Au-delà des circuits courts, Arterris s’attache à préserver et promouvoir le patrimoine culinaire régional. « Notre marque emblématique La Belle Chaurienne, distribuée nationalement, illustre cet engagement. Nous avons développé une gamme spécifique de recettes traditionnelles – cassoulet au canard de nos producteurs, pois chiches de nos producteurs cuisinés à la tomate, entre autres – élaborées à 100 % à partir des productions de nos adhérents. Ces plats mettent en valeur un savoir-faire et reflètent à la fois notre ancrage local et notre capacité à rayonner au-delà des frontières régionales ».
L’engagement d’Arterris s’exprime également à travers des partenariats sociaux et éducatifs. Par exemple, la Coopérative collabore, via sa marque les Moulins Pyrénéens, avec Cuisine Mode d’emploi(s), l’école de formation aux métiers de la restauration et boulangerie fondée par Thierry Marx, située au MIN de Toulouse. Destinée aux personnes éloignées de l’emploi, cette école utilise les farines de la Coopérative dans ses cours. De telles initiatives renforcent les synergies entre l’agriculture locale et les besoins sociaux, et contribuent à l’insertion professionnelle.
En complément, Arterris privilégie une distribution profondément enracinée dans les réalités locales dépassant les circuits courts traditionnels. Que ce soit via la grande distribution, la restauration hors foyer ou les boutiques de la Coopérative, les produits de ses adhérents trouvent leur place directement dans les régions où ils sont cultivés ou élevés.
Cette approche favorise un lien étroit entre producteurs et consommateurs, renforce l’identité agricole des bassins de production et soutient une alimentation durable, respectueuse de l’environnement, et essentielle à la souveraineté alimentaire.
Ce modèle s’appuie sur une vision ambitieuse et collective : faire des productions de proximité un levier clé du développement économique et social.
Comment conjuguez-vous développement économique et durabilité ?
Avec près de 500 emplois répartis sur ses sites de production, Arterris est un acteur majeur de l’activité économique de son territoire. Ces postes soutiennent directement des centaines de familles et dynamisent un réseau économique plus large, impliquant artisans, commerçants et distributeurs locaux.
En privilégiant la proximité à toutes les étapes de la production, de la transformation et de la distribution – qu’il s’agisse de ses boutiques, de la grande distribution ou de partenariats avec des artisans – la Coopérative réduit les distances parcourues et limite les émissions de CO2.
« Notre ambition est claire : dynamiser l’économie des bassins de production, répondre aux enjeux sociaux locaux et innover pour créer des systèmes alimentaires durables. Cet équilibre est indispensable pour relever les défis actuels et anticiper ceux de demain ».
Quels sont vos projets pour renforcer les filières ?
Arterris s’appuie sur une expertise reconnue dans ses filières clés, telles que le blé dur, le blé tendre, les haricots, le canard gras, l’agneau ou la volaille. En maîtrisant chaque étape de la chaîne, la Coopérative optimise la valorisation des productions de ses adhérents.
La Coopérative ambitionne de faire de sa filière blé tendre un modèle exemplaire en valorisant les productions de ses adhérents, en créant de la valeur ajoutée sur le territoire et en maîtrisant l’ensemble de la chaîne, des champs de blé jusqu’à la livraison de farine aux artisans et industriels. Dans cette optique, Arterris a noué un partenariat avec Europastry pour créer la première filière européenne de blé tendre responsable, intégrant des standards élevés de traçabilité et de qualité. Cette collaboration vise à sécuriser un approvisionnement durable, avec une livraison mensuelle de 2 000 tonnes de blé. En structurant ainsi la filière, la Coopérative répond aux attentes de ses adhérents, des consommateurs et de ses partenaires, tout en contribuant activement à la souveraineté alimentaire régionale.
Dans les autres filières, comme les produits élaborés ou la viande, la Coopérative poursuit ses efforts pour optimiser ses activités et renforcer les circuits courts et la transformation locale. Elle réaffirme son engagement en faveur de filières durables, résilientes et alignées sur les attentes des producteurs et des consommateurs.
Site internet : https://www.arterris.fr

La Safer et le Groupe Coopératif Océalia continuent d’unir leurs forces pour relever le défi du renouvellement des générations
Le 26 février à 10h au Salon International de l'Agriculture à Paris : la Safer Nouvelle-Aquitaine et Océalia signeront le renouvellement de leur convention de partenariat.
À cette occasion, la Safer Nouvelle-Aquitaine et Océalia sont présentes le mercredi 26 février à 10h sur le stand des Safer, hall 4 – allée B - stand n°062.
Depuis 2019, la Safer et Océalia oeuvrent conjointement pour le renouvellement des générations :
- Accompagner la transmission et favoriser l’installation des jeunes agriculteurs en les accompagnant dans la durée pour la la réussite de leurs exploitations agricoles
- Maintenir une agriculture dynamique et performante
- Favoriser la restructuration et la consolidation des exploitations existantes
À travers cette convention, la Safer Nouvelle-Aquitaine et Océalia s’engagent à répondre aux enjeux et besoins du territoire en conjuguant leurs expertises et leurs moyens. En associant leurs initiatives, elles renforcent leur impact et maximisent les bénéfices pour le développement local. Une ambition commune résumée en une devise : « Jouons collectif ».
Océalia et la Safer renforcent leur coopération pour une meilleure anticipation des opportunités foncières et la mise en oeuvre de dispositifs d’accompagnement concrets pour la réussite des futurs installés.
- Renforcement de l’accompagnement des cédants et repreneurs : Océalia et la Safer collaborent pour mieux informer les cédants et repreneurs sur les aides disponibles via les outils ARCAD et SAFINANCE., deux plateformes digitales donnant de la visibilité aux exploitations à reprendre, sur la disponibilité des terres, etfavorisant la relation cédant /repreneur
Au travers de sa filiale SOLEO, Océalia développe en complément un accompagnement personnalisé financier, et technico-économique des ateliers pour identifier les points de vigilance et facteurs de succès de la reprise.. Avec la convention OCEA’JA, les jeunes installés bénéficient de remises mais aussi d’un suivi technique spécifique et d’un accès à des formations. .
- Renforcement des aides financières mises en place dans le cadre du portage foncier* entre la Safer et la Région Nouvelle-Aquitaine. En effet, Océalia double l’enveloppe et prend en charge une partie des frais financiers du portage.
- Un accompagnement spécialisé sera proposé aux cédants et repreneurs pour mieux les accompagner dans leurs démarches, notamment sur le plan juridique et fiscal
Avec ces nouvelles mesures, la convention renforce son engagement en faveur du renouvellement des générations des agriculteurs.
*Le portage foncier s’apparente à un système d’acquisition progressive pour le foncier non bâti qui est porté par la Safer pendant 5 à 10 ans pour le compte des nouveaux installés. La Safer Nouvelle-Aquitaine porte 3 500 ha au profit de l’installation de 165 jeunes agriculteurs pour un montant total de 18,5 M€.
Sites internet : www.saferna.fr ; www.ocealia-groupe.fr

Le groupe coopératif NORIAP s’engage à dupliquer le programme TRANSITIONS et à le développer sur son territoire
Initié par VIVESCIA il y a 18 mois, le programme TRANSITIONS grandit et essaime. En lançant TRANSITIONS sur son territoire, NORIAP vise à soutenir 250 agriculteurs d’ici à 2028, avec une première promotion engagée de 100 agriculteurs pour la récolte 2026 et pour 3 ans.
« Noriap est reconnu pour sa capacité à approvisionner les marchés industriels et à développer les filières de qualité, selon des critères spécifiques (filières bas GES, préservation de la biodiversité, agriculture de précision, et depuis 2022 le programme Sols Vivants) », explique Nathalie Ternois, directrice agriculture coopérative Noriap. « Cela représente 70 % de nos débouchés. Pour poursuivre le développement de ces filières, nous avions besoin de passer à l’échelle, c’est-à-dire de passer d’un « modèle filière » (une espèce - un débouché) a un modèle proposant une valorisation globale à l’échelle de la rotation pour embarquer, autour d’un socle agronomique commun, davantage de cultures, de valeur, de volumes et d’agriculteurs. Cela s’inscrit dans la continuité de nos programmes filières existants. »
Et David Saelens, président du groupe Noriap, de souligner : « L’entrée dans le programme TRANSITIONS s’inscrit dans la continuité de nos programmes filières, pour toujours mieux connecter l’amont et l’aval. Ce modèle permet de renvoyer de la valeur aux agriculteurs, d’accompagner l’évolution des pratiques pour, in fine, donner les moyens aux exploitations d’être plus résilientes vis-à-vis du réchauffement climatique. Avec Vivescia, nous nous rejoignons sur cette vision commune. »
Christoph Büren, président du Groupe VIVESCIA, déclare : « Parce que VIVESCIA est une entreprise coopérative, nous sommes animés par l’intérêt général et par la volonté de partager notre programme en open source, au service de l’agriculture française, de ses chefs d’entreprise agricole, et des filières de l’alimentation et de la bioéconomie. Aujourd’hui, TRANSITIONS essaime et franchit un nouveau cap avec la coopérative Noriap, qui a décidé de se saisir de notre programme et de toute son ingénierie, pour accélérer les TRANSITIONS des agriculteurs vers une agriculture régénérative et bas carbone, sur son territoire des Hauts-de-France et de la Seine-Maritime. Cette nouvelle étape est une démarche gagnante pour tous. TRANSITIONS inscrit le dialogue et la coopération entre l’amont agricole et l’aval industriel, comme source de compétitivité et de valeur durable, de l’agriculteur au consommateur. Plein succès à TRANSITIONS Noriap ! »
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Photo : Christoph Büren, président du Groupe VIVESCIA (à gauche) et David Saelens, président du groupe NORIAP (à droite) signent un partenariat, en présence de Bruno Bonnell, secrétaire général pour l'investissement, chargé de France 2030
Crédit photo : Bertrand Boissimon
Première en Europe : VEGA* Maïsadour accélère la transition agricole avec sa nouvelle production de maïs régénératifs
VEGA* Maïsadour, la filière végétale de la Coopérative Maïsadour, a lancé en janvier une offre innovante de maïs régénératifs Classe A et Waxy. Premier en Europe à développer une production de maïs Waxy régénératif, VEGA* Maïsadour propose un accompagnent financier, technique et humain aux agriculteurs engagés dans des pratiques culturales durables. Cette initiative, portée par la stratégie AMBiTiON 2030 de Maïsadour, marque une étape clé dans le déploiement de l’agriculture régénératrice. Cette nouvelle production répond aux attentes des filières agroalimentaires et des consommateurs en matière de production à faible impact environnemental, tout en conciliant performance économique et écologique. Une innovation qui renforce la position de VEGA* en tant que leader du maïs Waxy et à amidons spéciaux en Europe.
- 1 hectare = environ 10 tonnes de maïs
- 1000 hectares de maïs régénératif = 650 tonnes de CO2 en moins
- Pour 2025, VEGA MAISADOUR vise une production de 10 000 tonnes de maïs régénératif soit 650 tonnes de CO2 en moins
Une proposition innovante pour accompagner la transition agricole
Avec cette offre, VEGA* Maïsadour met à disposition des agriculteurs un levier concret pour amorcer ou accélérer leur transition agroécologique.
Produire du maïs régénératif, c’est s’engager à cultiver en suivant un cahier des charges précis, fondé sur cinq piliers :
- Préservation des sols : couverts végétaux intégrant des légumineuses, analyse et suivi de la structure des sols
- Optimisation de la fertilisation : réduction de l’azote minéral, utilisation de solutions innovantes comme les bioactivateurs de sol, engagement dans LICORN, un programme qui permet de réduire les engrais les plus émissifs, et donc de l’empreinte carbone, grâce à des analyses de sol et de sèves
- Gestion des ressources en eau : utilisation d’outils de pilotage de l’irrigation, culture de variétés tolérantes au stress hydrique
- Protection des cultures : outils de précision de pulvérisation, pratiques de désherbage alternatives, biocontrôles
- Utilisation de semences produites en agriculture régénératrice et localement par MAS Seeds
VEGA* Maïsadour propose un accompagnement technique, humain et financier aux agriculteurs engagés dans cette transition. Pour chaque hectare cultivé en maïs régénératif, une prime de 100 €/ha est attribuée. Une rétribution supplémentaire est également prévue pour les agriculteurs qui intègrent des couverts végétaux MAS Seeds dans leur rotation.
Pour cette première année de lancement, l’objectif est de produire 10 000 tonnes de maïs Classe A et Waxy en agriculture régénératrice. Les contrats pluriannuels, établis sur deux campagnes culturales, offrent le temps nécessaire pour adopter durablement ces pratiques et observer leurs impacts positifs.
Jean-Louis Zwick, Directeur du Pôle Agricole de Maïsadour : « En impulsant la mise en place de l’agriculture régénératrice dans les champs, nous accompagnons les agriculteurs dans leur transition vers des exploitations et filières durables, tant sur le plan écologique qu’économique. Cette nouvelle offre, une première en Europe sur le maïs Waxy, est une avancée ambitieuse, qui confirme le rôle de Maïsadour comme acteur majeur du développement de l’agroécologie et de la transition agricole. »

Des impacts positifs mesurables dès la première année, pour répondre aux enjeux de demain
Les agriculteurs peuvent déjà s’appuyer sur un éventail d’actions et d’expertises disponibles pour améliorer les pratiques dans les champs : outils d’aide à la décision, optimisation de la fertilisation dans un objectif bas carbone avec l’offre LICORN, plantation de haies, etc. Sans oublier un accompagnement précieux de leur conseiller formé à l’agriculture régénératrice. Cette offre de maïs régénératif est donc une nouvelle étape majeure dans la dynamique de transition agricole.
L’efficacité du programme est garantie par un cahier des charges contractuel et des indicateurs de performance environnementale, validés par une ONG environnementale. Un système de scoring environnemental sera mis en place pour les industriels, leur permettant de quantifier les bénéfices de leur sourcing en maïs régénératif :
- Score Carbone : réduction des émissions de CO₂ ;
- Score Sols Vivants : indicateur de régénération des sols ;
- Score Eau : optimisation de la ressource en eau.
Les bénéfices environnementaux de cette démarche sont concrets et visibles : avec la réduction de 30 unités d’azote minéral par hectare - réduction déployée sur 1 000 ha en 2025, c’est l’équivalent de 650 tonnes de CO2 évitées, ce qui représente l’impact de 650 vols aller-retour Paris-New-York.
Cette offre inédite répond aux attentes des industriels de l’agroalimentaire et de leurs clients, en quête de sourcing de qualité, fiable, et avec un impact environnemental maîtrisé. VEGA* Maïsadour s’affirme de cette manière comme un acteur majeur du sourcing responsable en Europe. Au-delà du maïs régénératif, la Coopérative travaille également sur d’autres productions végétales en agriculture régénératrice : soja, tournesol, protéines végétales, légumes, maïs doux… Autant d’opportunités pour répondre aux attentes croissantes du marché en matière d’ingrédients durables et à faible empreinte environnementale.
Sources :
- INRAE (2023), Does anaerobic digestion really help to reduce greenhouse gas emissions? A nuanced case study based on 30 cogeneration plants in France - Réf : 1 kg d'azote évité c'est 21.67 kg CO2 eq
- Calculateur d'émission de GES de l'aviation https://eco-calculateur.aviation-civile.gouv.fr/
Site internet : https://www.emc2.coop