
Marché des céréales
Enfin la moisson se termine….
Blé tendre
La récolte touche enfin à sa fin. Au 23 août, elle était complétée à 96%, soit 11 jours de retard par rapport à la moyenne des 5 dernières années selon Céré’Obs. La récolte a été globalement satisfaisante sur le mois de juillet, et une attention accrue sur les critères qualité a été portée pour la fin de la récolte. Maintenant, les coopératives vont pouvoir alors entamer le travail des grains permettant de répondre à l’ensemble des marchés.
Et les cours sur les marchés ont été très volatils en ce mois d’août. Le rapport de l’USDA du 13 août a mis le feu aux poudres en actant des baisses significatives pour les principaux pays producteurs ou exportateurs de céréales : Etats-Unis (-1,3Mt), Canada (-7,5Mt). Mais c’est surtout la Russie (-12,5Mt) qui voit sa baisse la plus forte. Seule l’Ukraine tire son épingle du jeu cette année avec une récolte revue à la hausse de +3Mt, ce qui favorisera les exportations de ce pays.
En France également, les estimations de productions du blé français sont revues à la baisse par les analystes. On s’attend même à une production en dessous de 35Mt pour certains alors qu’il y a quelques semaines, les estimations étaient proches des 38Mt. La Commission européenne a affiché une production de blé européen à 127,2 Mt contre 127,7 en juillet et 117,2 Mt en 2020.
Les baisses de production entament les stocks mondiaux, qui ont reculé de -12Mt et font monter les cours. Le CIC a été plus mesuré que l’USDA, la baisse de production du blé mondiale est notable (-6Mt par rapport au rapport de juillet), mais la baisse des stocks finaux est plus faible que celle prévue par l’USDA.
Après s’être littéralement envolés la semaine du 15 août, (on note des hausses +8€ à +9€ sur le marché à terme d’Euronext, y compris sur les échéances éloignées), les cours ont intégré ces éléments et ont quelque peu baissé. Malgré tout, l’échéance décembre sur le marché à terme d’Euronext a gagné +25€ sur le mois d’août. Et ce jeudi, elle restait toute proche des 250€/t.
Il n’est pas question de pénuries de pain ou de pâtes, et l’impact du prix de la hausse des matières premières sur les produits agro-alimentaires est à relativiser compte tenu de l’ensemble des paramètres entant dans la composition des prix. Mais la hausse des cours risque d’apporter une tension supplémentaire pour les industries en aval de la filière et pour les pays dépendants des importations de grains, et qui ont subi, en 2007 les émeutes de la faim, et pour qui le blé est un vecteur de paix sociale.
La hausse des prix n’a cependant pas freiné l’appétit des pays importateurs. Algérie, Egypte étaient notamment aux achats ces dernières semaines.
Maïs
En France, les cultures de maïs se portent bien. 80% des surfaces de maïs sont jugées dans un état bon à très bon selon Céré’Obs au 23 août. Seule ombre au tableau pour le moment, le retard sans doute à prévoir dans les récoltes de maïs, alors que la soudure entre les deux campagnes est tendue. Pour des échéances rapprochées, le prix du maïs rendu Pontivy dépasse les 300€/t. En effet, Céré’Obs estime un retard de 7 jours dans les stades de cultures par rapport à la moyenne des 5 dernières années.
Outre-Atlantique, la situation n’est pas la même. L’USDA a revu à la baisse la récolte de maïs brésilien (-6Mt), à 87Mt désormais, la plus faible récolte depuis 2017. Certains analystes estiment que les exportations de maïs du pays ne dépasseront pas 17Mt, alors qu’elles étaient de 35Mt les années précédentes.