L’occasion de valoriser le rôle essentiel des coopératives dans l’économie des territoires
A l’occasion de l’examen à l’Assemblée nationale de la proposition de loi visant à protéger la rémunération des agriculteurs, Roland Lescure, président de la commission des Affaires économiques, a annoncé la tenue d’une mission d’information parlementaire sur les coopératives agricoles. Cette mission sera, pour La Coopération Agricole, l’occasion de mettre en lumière les valeurs et principes de ce modèle d’entreprise ainsi que leur rôle essentiel des coopératives dans le dynamisme économique et social de l’ensemble des territoires français.
Détenues par les agriculteurs et ancrées dans leurs territoires, elles ont pour finalité de pérenniser la production des agriculteurs-coopérateurs, en l’orientant, l’organisant et la valorisant du mieux possible sur les différents marchés en garantissant leur pérennité, afin d’assurer la juste rémunération des agriculteurs. C’est également en assurant leur mission de conseil et d’accompagnement de leurs adhérents que les coopératives contribuent à la durabilité des filières, en veillant à l’indispensable équilibre entre performance, compétitivité et conduite des transitions, du champ à l’assiette. Adhérents et coopératives ne sont qu’un seul maillon de la chaîne et partagent une même communauté de destin !
Dans un monde en mouvement perpétuel, les coopératives agricoles et agroalimentaires, bien que dans une démarche d’amélioration continue, sont régulièrement questionnées. Pourtant, le principe démocratique et les valeurs fortes d’équité et de solidarité notamment, qui sont à l’origine de leur modèle, en font des entreprises en parfaite adéquation avec la quête de sens et de responsabilité économique, sociale et environnementale de plus en plus prégnante au sein de notre société.
« La mission d’information parlementaire lancée dans les prochains mois sera, pour La Coopération Agricole, l’occasion de valoriser les atouts du modèle et de nourrir la dynamique d’amélioration continue dans laquelle les coopératives sont inscrites. Pour créer de la valeur et mieux la répartir sur l’ensemble de la chaîne, maintenir la vitalité des territoires et restaurer une souveraineté alimentaire durable, nous avons besoin des coopératives. Veillons, collectivement, à en préserver les fondamentaux ! », déclare Dominique Chargé, président de La Coopération Agricole.
Créer les conditions propices à la standardisation des données agricoles pour permettre aux producteurs français, en collaboration avec les filières, d’améliorer leurs performances économique, environnementale et sociétale, de répondre aux attentes du marché et de capter de la valeur grâce aux informations qu’ils génèrent, tel est l’objectif de Numagri. Ses actions s’inscrivent dans la « stratégie européenne pour les données » et la promotion d’un écosystème numérique souverain. L’association a lancé ses premiers travaux.
Constituée en juin 2020 par sept organisations (collège agricole : la FNSEA, les Jeunes Agriculteurs, les Chambres d’agriculture – APCA et La Coopération Agricole ; collège filières : le Cniel et Terres Univia ; collège opérateurs publics et privés : la Fondation Avril), l’association loi 1901 Numagri compte désormais dix membres, avec l’adhésion en 2021 d’Intercéréales, d’Interfel, et de la Fédération du Négoce Agricole.
Durant sa première année d’activité, l’association a mis en place sa gouvernance, son modèle économique, ses outils et ses méthodes de travail afin d’assurer la formalisation des cas d’usage et de mettre en évidence des besoins précis de standardisation. Numagri s’adosse sur l’expertise d’Agdatahub pour cette étape et bénéficie, à ce titre, de l’appui financier du PIA3 via l’appel à projet « Mutualisation de moyens au service des filières et plateformes numériques de filières » instruit par Bpifrance, ce qui permettra de rendre les travaux accessibles à tous.
Premiers cas d’usage : logistique, traçabilité et alimentation
Un an après sa constitution, l’association a lancé plusieurs chantiers, dont quatre cas d’usageconcernant l’alimentation animale dans la filière laitière, la traçabilité du soja et du maïs français, ou encore la logistique céréalière. D’autres chantiers vont être ouverts sur l’interopérabilité des données issues des stations météos agricoles ou encore sur les données nécessaires aux calculs de crédits carbone. Au total, une vingtaine de cas d’usage vont être adressés dans les 24 prochains mois.
« L’association Numagri se tient donc prête à étudier tous les projets susceptibles de pouvoir intégrer son écosystème et de s’appuyer sur ses outils et ses méthodes innovantes », déclare Maximin Charpentier, président de Numagri.
L’association fait sienne les préoccupations du secteur agricole quant à la nécessité de créer un climat de confiance, basé sur le consentement des exploitants agricoles, en amont à tout échange de données. Les actions de Numagri s’inscrivent donc dans la stratégie développée par la Commission Européenne sur les données, publiée en février 2020, et qui se concrétise actuellement via les discussions autour du « Data Governance Act », ainsi que du « Data-Act » (projets de règlement européen sur les données non personnelles).
Enfin, afin de pouvoir assurer la cohérence de ses travaux tout au long la chaîne alimentaire, Numagri est désormais partie prenante de la SCIC NumAlim. L’association y représente et y défend les intérêts de l’amont agricole et des filières en disposant de 25% des droits de vote.
Près de 41 millions d’euros affectés
à la recherche, à l’innovation
et au transfert opérationnel vers
les professionnels
Terres Univia, l’Interprofession des huiles et protéines végétales, a tenu son Assemblée générale mercredi 23 juin en visioconférence. Avec la clôture de l’accord interprofessionnel 2018-2020, les familles professionnelles ont convenu d’ouvrir une nouvelle page de l’histoire de la filière en définissant ensemble les nouveaux objectifs stratégiques pour les années à venir. Elles ont aussi décidé d’élargir le cadre financier des actions réalisées par l’Interprofession, Terres Inovia et le Fonds d’Action Stratégique des Oléo-protéagineux (FASO) pour 2021-2023.
Ce nouveau plan triennal d’investissement symbolise l’engagement dans la démarche collective de financement des actions de la filière de l’ensemble des collèges interprofessionnels. En effet, les producteurs d’oléo-protéagineux, principaux contributeurs, les collecteurs de protéagineux et les transformateurs d’oléagineux sont désormais rejoints dans leurs contributions par les collecteurs d’oléagineux (La Coopération Agricole Métier du grain et la Fédération du Négoce Agricole), et par les transformateurs et incorporateurs de protéagineux, en particulier le Groupe d’Etude et de Promotion des Protéines Végétales , le Syndicat National de l’Industrie de la Nutrition Animale et La Coopération Agricole Nutrition Animale.
Ce plan, financé par la Contribution Volontaire Obligatoire (CVO) collectée auprès des professionnels, a été coconstruit par l’Interprofession et ses organisations professionnelles pour mener à bien des actions en réponse aux grands défis de la filière des oléo-protéagineux.
Un signal fort pour répondre aux enjeux de transition et de souveraineté alimentaire
Face aux aléas climatiques, à la pression des ravageurs et aux enjeux de transitions auxquels la filière fait face, l’élargissement du champ d’application de la CVO en aval de la production représente une voie pérenne pour préserver les actions engagées par l’Interprofession que la baisse des surfaces aurait impactées.
« La baisse des surfaces de colza et les intempéries du printemps ont fortement touché les productions oléo-protéagineuses. Dans cette période de forte tension, je me félicite de la solidarité de la filière à travers cet engagement des collecteurs et des transformateurs qui participent à l’effort collectif pour sécuriser l’innovation et les transitions durables au service de l’ensemble des maillons de la filière. Nous devons absolument recouvrir les 2 millions d’hectares cultivés de tournesol et de colza et développer les surfaces de légumineuses de grandes cultures pour être au rendez-vous de la souveraineté alimentaire », déclare Antoine Henrion, agriculteur et président de Terres Univia.
L’autre grande force du nouvel accord est de donner à l’Interprofession les moyens de répondre aux enjeux stratégiques du moment en portant une vision de transition, de développement et
d’innovation : engagement dans le Varenne agricole de l'eau et de l'adaptation au changement climatique, ou encore dans le Plan Protéines afin d’augmenter de 40 % les cultures de légumineuses à graines et fourragères d’ici 2024...
5 objectifs du plan de filière pour répondre aux défis actuels
L’accord interprofessionnel 2021-2023 répond à 5 objectifs stratégiques permettant d’adresser les grands enjeux des années à venir :
- La souveraineté protéique : conforter et promouvoir la complémentarité entre légumineuses et oléo-protéagineuses pour répondre à la demande des marchés en protéines locales et durables, et contribuer à la souveraineté nationale ;
- Une transition agricole durable : accompagner et promouvoir la transition des modèles agricoles vers une multi-performance des productions et des filières ;
- Les biocarburants et la bioéconomie : conforter et promouvoir les chaînes de valeurs actuelles et futures issues des productions oléo-protéagineuses dans l’économie circulaire biosourcée et décarbonée au service de la transition énergétique ;
- La transition alimentaire : valoriser et promouvoir les atouts fonctionnels des produits issus des ressources oléo-protéagineuses pour répondre à l'évolution des attentes des consommateurs ;
- La RSE : valoriser les atouts de la filière au moyen d’une démarche de responsabilité sociétale des entreprises.
Les actions financées par la CVO sont réparties entre Terres Univia, Terres Inovia et le FASO. Elles servent les intérêts de toute la filière des oléo-protéagineux : études des marchés et observatoires ; animation interprofessionnelle ; contrats et dynamique de filière ; recherche, innovation et transfert pour les variétés et les intrants agricoles ; recherche, innovation et transfert pour la conduite des cultures et l’optimisation des productions ; recherche, innovation et transfert pour le post-récolte et les débouchés ; communication, promotion et relations institutionnelles.
Les fonds CVO issus du plan 2021-2023 pour un montant total estimé à 53 M€ seront affectés pour :
- 77 % à la recherche, l’innovation et le transfert opérationnel vers les professionnels ;
- 23 % à l’analyse des marchés, les statistiques économiques, la promotion, la communication, le dialogue entre les organisations membres. Le programme d’actions sera dévoilé dans les semaines à venir.
Rapports d’activité 2018-19-20 de Terres Univia
Rapports d’activité 2018-19-20 de Terres Inovia
Rapports d’activité 2018-19-20 du FASO