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Gaëtane Le Breuil 

 

N’oublions pas que les plantes se nourrissent !

Si la restauration de notre souveraineté alimentaire est une préoccupation légitime de nos dirigeants, la capacité à fournir à nos cultures la force de produire semble l’être beaucoup moins. Et pourtant, sans penser au début de notre chaîne alimentaire, l’organisation prochaine d’un banquet semble être compromise.

Pour se développer, les plantes ont besoin d’eau, de lumière, de carbone, d’oxygène et d’éléments minéraux. Les besoins de la plante évoluent au cours de sa croissance. A chaque stade de son développement, elle doit trouver les éléments nécessaires et sous une forme assimilable.

L’azote est un élément essentiel de la photosynthèse qui permet la transformation de la matière minérale en tissu végétal. Le phosphore est nécessaire à la croissance de la plante. Le potassium agit lui sur la formation et le stockage des sucres, il aide aussi la plante à résister au stress biotique et abiotique. Le soufre contribue à la synthèse des protéines. Bien que les oligo-éléments participent peu à la nutrition des plantes, des carences peuvent provoquer un trouble de la végétation.

Si la recherche du régime équilibré et la doctrine du « manger mieux » vous préoccupent, notamment après un week-end durant lequel votre côté épicurien a pris le dessus, ne pensez-vous pas que les plantes aussi s’en tracassent ?

Nous connaissons bien la multitude de troubles causés ou aggravés par un déséquilibre alimentaire, mais oublions souvent que les plantes sont elles aussi affectées par la modification du menu affiché à la carte de leur restaurant favori.

Typiquement, un déficit en azote pénalise immédiatement la production. Si cette relation de cause à effet est connue de nos dirigeants, on peut tout de même se montrer dubitatif devant la faible mobilisation dont ils font preuve depuis plusieurs mois alors que la souveraineté alimentaire est aujourd’hui un dossier à la mode. Ce n’est ni à Paris ni à Bruxelles que je confierais le braquage de la banque mondiale d’engrais azotés, si elle existait !

Et encore, l’azote est bien considéré mais n’oublions pas le reste du menu. Les plantes aussi ont le droit à un buffet gastronomique !