14 janvier 2021
FAITS SAILLANTS
A 2.210 millions de tonnes, les prévisions de production mondiale toutes céréales confondues (blé et céréales secondaires) en 2020/21 font 9 millions de moins d’un mois sur l’autre, car une nouvelle grosse réduction formulée pour le maïs (principalement pour les Etats-Unis, l’Argentine et le Brésil) n’est qu’en partie compensée par des hausses pour le blé (notamment pour l’Australie, le Canada et la Russie) et l’orge (Argentine, Canada). Les perspectives de consommation de céréales sont abaissées de 5 millions de tonnes, à 2.216 millions, avec des détériorations pour l’alimentation animale et les usages industriels de maïs qui l’emportent sur de modestes hausses pour les autres céréales secondaires et le blé. Principalement en lien avec un ajustement à la baisse pour le maïs, les prévisions de stocks toutes céréales confondues à la fin de 2020/21 reculent de 5 millions de tonnes, à 611 millions, ce qui représente une contraction de 6 millions d’une année sur l’autre. Le chiffre pour les échanges (juillet-juin) est rogné à 408 millions, car une hausse des projections d’expéditions de blé, d’orge, de sorgho et d’avoine n’absorbe pas entièrement une réduction dans le cas du maïs.
Les premières projections pour l’offre et la demande de blé en 2021/22 suggèrent une production record et, malgré une consommation plus forte, une nouvelle augmentation des stocks mondiaux. Toutefois, la hausse des stocks devrait une fois de plus être centrée sur la Chine et l’Inde. On mise sur des échanges supérieurs à la moyenne, même s’ils ne seront pas aussi élevés que le record de l’année précédente. La Russie va peut-être exporter moins qu’en 2020/21, mais elle pourrait rester le plus gros exportateur.
Principalement pour traduire des ajustements à la baisse pour les récoltes sud-américaines, les perspectives du Conseil concernant la production mondiale de soja sont rognées de 6 millions de tonnes, à 359 millions, ce qui fait tout de même 6 % de plus que l’an dernier. Bien que la réduction soit en partie compensée par un chiffre plus élevé des stocks d’ouverture – en lien avec la réticence des ventes par les producteurs argentins – la consommation est tout de même écornée de 4 millions de tonnes, à 365 millions, un gain de 4 % d’une année sur l’autre. Si les stocks de report mondiaux ne sont guère estimés changés d’un mois sur l’autre, à 45 millions de tonnes (-6 millions d’une année sur l’autre), les perspectives pour les inventaires des principaux exportateurs sont rognées de 2 millions, à 10 millions de tonnes, la contraction notable d’une année sur l’autre découlant d’un effondrement des stocks aux Etats-Unis. Les prévisions d’échanges sont maintenues à 168 millions de tonnes, un repli marginal d’une année sur l’autre.
La production mondiale de riz en 2020/21 est estimée globalement inchangée par rapport au mois dernier, à 503 millions de tonnes mais, du fait d’un chiffre plus bas pour les stocks d’ouverture, le total des disponibilités est étêté de 2 millions d’un mois sur l’autre. Comme la consommation est relevée à un nouveau pic, les stocks de report mondiaux sont abaissés à 175 millions de tonnes (+1 million d’une année sur l’autre), l’essentiel de l’ajustement à la baisse intervenant chez les principaux exportateurs, notamment l’Inde. A 45 millions de tonnes, la projection d’échanges en 2021 n’est guère changée et représente un modeste redressement d’une année sur l’autre.
Comme tous ses composants s’orientent à la hausse, avec les gains les plus marqués pour le maïs et le soja, l’Indice des céréales et des oléagineux du CIC (GOI) se redresse de 10 % depuis le GMR de novembre.
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Rapports USDA (WASDE, WMT, WAP)
du 12 janvier 2021
Par rapport au mois dernier - En blé, des mesures restrictives à l’exportation ont été prises par la Russie au cours du mois écoulé : contingentement des exportations de céréales entre le 15 février et le 30 juin (à 17,5 Mt au total, un volume en réalité peu contraignant) et imposition d’une taxe à l’exportation sur le blé (dont la production est pourtant record), fixée à 25 €/t à l’intérieur du contingent et à 50 % mais pas moins de 100 €/t au-delà (à noter que des mesures plus restrictives encore sont en cours d’examen depuis le 15 janvier). Le marché du maïs, caractérisé par l’envol des importations chinoises et par un moindre disponible ukrainien, connaît des tensions supplémentaires en raison d’une situation argentine à la fois troublée et incertaine : face au mouvement de grève suscité par la mesure (prise le 30 décembre, à des fins de lutte contre l’inflation alimentaire) de suspension des exportations de maïs jusqu’au 28/02/21, le gouvernement argentin est revenu sur sa décision et a mis en place, le 11 janvier, une mesure alternative de contingentement des nouvelles ventes de maïs pour expédition d’ici le 28/02, à raison de 30 000 t par jour. La hausse des prix rationne la demande dans de nombreux pays, mais pas en Chine, dont la prévision d’importation de maïs est encore augmentée (ainsi que les importations de sorgho, désormais attendues à 7,4 Mt).
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Bilan des exportations françaises
à mi-campagne
Bien que la récolte 2020 n’ait pas été radieuse après une telle campagne 2019/20, le rythme des exportations de blé tendre s’en sort plutôt bien. Avec 29 Mt récoltés et un disponible exportable de 13,3 Mt, la France a atteint près de la moitié (47 %) de sa prévision d’export vers l’Union Européenne et les pays tiers. Certains pays ont modifié leurs règles commerciales afin d’assurer leur approvisionnement, ce qui permet au blé français d’être présent sur de nouveaux territoires.
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