Analyse du marché des céréales
Fin du rallye américain
BlÉ
Le prix du blé français en rendu portuaire perd 5€ en deux semaines, suivant l’évolution des marchés à terme d’Euronext mais aussi de Chicago. La baisse des cours du blé sur le marché à terme européen a été bien moins violente que celle sur le marché à terme américain. En quinze jours, le marché du blé à Chicago a perdu 21€, perdant la quasi-totalité des gains engrangés depuis le 30 juin suite à la dégradation des ratios sur l’état des blés de printemps aux Etats-Unis. Pour autant, la situation de ces blés ne semble pas s’améliorer puisque l’USDA a dégradé de nouveau la notation de l’état des cultures ce lundi de 1 point, portant à seulement 34% la proportion de surfaces de blé de printemps jugées « bonnes à excellentes ».
Le mouvement à la baisse des marchés a entraîné le retour des acheteurs internationaux cette semaine. L’Egypte a lancé un nouvel appel d’offres pour 300kt de blé pour livraison fin août. Russie, Roumanie, et France étaient au rendez-vous et ces trois pays ont été retenus : 120kt pour la Russie, 120kt pour la Roumanie et 60kt pour la France. L’offre russe demeure la moins chère. Les offres françaises étaient bien placées cette fois-ci, mais la parité euro/dollar qui s’établit à 1,16 désormais, risque de jouer en défaveur des céréales françaises.
En France, la récolte bat son plein et est très précoce cette année. Au 17 juillet, 63% des surfaces étaient récoltées contre 16% seulement l’an dernier à la même date. Les conditions de culture se sont stabilisées puisque 66% de surfaces sont dans une situation bonne à excellente depuis fin juin. Agreste a publié le 10 juillet son estimation de la production française à 36,2Mt, un chiffre qui à cette date faisait consensus au sein des opérateurs. De son côté, Stratégiegrains estime également la récolte nationale à 36,2Mt. Celle-ci est revue à la baisse ce mois-ci de 0,9Mt en raison de la vague de chaud pendant la phase de remplissage des blés. Les prévisions des autres pays européens restent stables. Par rapport à la campagne précédente, la production allemande gagne 1Mt tandis que la production anglaise est proche de l’an dernier (cf. graphe). Au final, la prévision européenne de blé s’affiche à 140,7Mt, en hausse de +3,4% par rapport à la campagne 16/17.
Maïs
A ce jour, le développement des maïs en France se déroule dans de bonnes conditions. Selon Céré’Obs, au 17 juillet, 81% des surfaces de maïs se trouvent dans des conditions bonnes à très bonnes. L’an dernier, à la même date, ce taux était de 69%. L’alternance de chaleur et de pluies est favorable aux cultures. Pour l’heure, les restrictions d’eau dans l’Est de la France n’impactent pas les conditions de cultures. Le BRGM (Bureau de recherche géologiques et minières) précise tout de même que les nappes d’eau souterraines sont désormais dans une situation de basses-eaux, ce qui n’est pas totalement inhabituelle pour la période estivale mais tout de même précoce. Au final, Stratégiegrains prévoit une production française de maïs à 12,77 Mt. D’autres analystes sont plus optimistes avec une estimation entre 13 et 14 Mt.
Sur le marché français, le maïs reste toujours trop cher par rapport à ses concurrents. Peu d’affaires se font vers les fabricants d’aliments bretons et vers les pays du sud de l’Europe, en raison du prix mais aussi de l’absence de besoin en maïs pour l’heure des fabricants.
Au niveau européen, les importations de maïs sont en nette augmentation depuis début juillet. Sur la période du 1er au 18 juillet, 623,6kt de maïs ont été importés par les pays de l’Union Européenne, en augmentation de +23% par rapport à l’an dernier sur la même période. Parmi les principaux pays importateurs, l’Espagne a importé 105kt (contre 83kt l’an dernier). Par contre, on observe un flux important de maïs vers les Pays-Bas. En 3 semaines, ces derniers ont importé 173,9kt de maïs soit presque 3 fois plus que l’an dernier à la même période (62,3kt). Ces marchandises seraient probablement, pour l’essentiel, en provenance des pays de l’Est. Sur la campagne 2016/17, l’Ukraine représentait la plus grande part des importations de maïs en Europe.