
Marché des céréales
Les pays importateurs de blé aux achats
Blé
Nombre de pays importateurs étaient aux achats cette semaine : Algérie, Egypte, Turquie notamment. L’Algérie a acheté 600kt de blé cette semaine, et a priori l’origine française tient une place majoritaire dans cet achat. Ce qui n’est pas le cas de l’Egypte. Le GASC, l’organisme étatique d’importation de blé égyptien a lancé un appel d’offres cette semaine. Deux offres françaises se sont confrontées à une dizaine d’offres russes, avec des prix C&F 1$ moins cher que l’origine française. De son côté, la Turquie a acheté 250kt de blé avec de l’origine de la mer Noire.
Pour les semaines à venir, ce sera du côté du Maroc que les regards vont se porter. Ce dernier vient d’annoncer la réduction des droits à l’importation sur le blé. Ceux-ci passent de 135% (actuellement) à 35% à compter du 1er octobre, soit avec 1 mois d’avance. Il faut dire que les besoins de ce pays sont importants compte tenu de la récolte en nette baisse par rapport à l’an passé. Le CIC prévoit d’ailleurs des importations de ce pays en forte hausse sur cette campagne.
Pour autant, le blé français devra se frayer un chemin au milieu de ses concurrents. Pour France Export Céréales, l’origine française risque d’être en forte concurrence avec le blé ukrainien sur cette destination. L’Ukraine a réalisé une très bonne récolte en quantité comme en qualité. Sur la quantité, le CIC a revu à la hausse le mois dernier la production de ce pays de +1Mt, elle s’affiche désormais à 29Mt, soit une hausse de +16% par rapport à l’an passé. Concernant la qualité, France Export Céréales estime à 70% la proportion de blé de qualité meunière contre 40% habituellement. Le CIC prévoit des exportations de blé à hauteur de 18,5Mt contre 16Mt l’an passé.
Pour l’heure, dans son rapport paru ce jeudi, Stratégie Grains a revu légèrement à la hausse les exportations françaises à destination du Maroc, mais revoit à la baisse sa prévision vers la destination algérienne suite aux chargements déjà effectués notamment par la Russie et l’Ukraine. Au final, pour l’analyste, les prévisions d’exportations françaises sont diminuées, mais elles sont compensées au niveau européen par les pays du sud-est de l’Europe. Les exportations européennes ont ainsi été réhaussées ce mois-ci de +0,8Mt, à 25,7Mt.
Du côté de la production européenne, celle-ci est désormais prévue à 144,5Mt (contre 127,1Mt l’an dernier), revue à la hausse ce mois-ci en raison de la remontée des estimations en France et au Royaume-Uni. Malgré la légère augmentation des prévisions d’exportations, le bilan européen s’alourdit en raison de la production, mais aussi de la baisse de la consommation animale. En effet, le cours du blé s'est renchéri, entrainant une perte d'attractivité au profit du maïs et de l'orge.
Maïs
Le cours du maïs à Chicago est sur une tendance haussière depuis le début du mois après avoir baissé au cours de l’été. Alors que la récolte de maïs démarre aux Etats-Unis, les questions relatives au rendement sont nombreuses. L’USDA a revu à la baisse la semaine dernière sa prévision de rendement pour le maïs, ce qui entraîne le repli de la production, élément ayant contribué au renchérissement des cours. Pour autant, la hausse est limitée en raison des conditions météorologiques favorables aux Etats-Unis.
En Europe également, la prévision de rendement pour le maïs a été abaissée par la Commission européenne. Elle s’affiche à 7,63 t/ha contre 7,93 t/ha estimée en août. Les températures chaudes et le déficit hydrique ont impacté le potentiel de rendement des pays du sud-est de l’Europe : Hongrie, Roumanie et Bulgarie. La récolte du maïs roumain est d’ailleurs annoncée en avance.
Orge
Cette semaine, plus de 100kt d’orges ont été chargées depuis les ports français vers la Chine. Depuis le début de la campagne, ce seraient 690 kt d’orges françaises qui auraient été exportées vers la Chine selon Stratégie Grains. Les orges allemandes sont aussi très compétitives, permettant d’alimenter un flux plus important que l’an passé sur l’Arabie Saoudite. Stratégie Grains a donc revu à la hausse les prévisions d’exportations des orges européennes. Mais avec une production nettement plus élevée que l’an passé, le bilan européen s’alourdit, et les stocks européens sont donc au plus haut niveau depuis la campagne 2009/10. Comme la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni voient leurs stocks progresser.