Marché des céréales
Marché stable, mais sans perspective
Blé tendre
La petite amélioration de la semaine dernière sur le marché monétaire n’aura guère durée. L’euro/dollar tutoie de nouveau le niveau de 1,25, pénalisant fortement les origines européennes sur la scène internationale.
Alors que les cours remontent de 1 à 3 dollars sur le marché mondial et pour toutes les origines, ce mouvement bénéficie aux Etats-Unis et plus encore aux pays dont la monnaie est plus faible par rapport à la monnaie américaine. Ainsi, on peut s’attendre à encore plus de grains exportés au départ de Mer Noire et d’Argentine où les quelques dollars de plus permettront d’ajuster la logistique pour aller chercher des grains dans des zones plus lointaines. Certains analystes commencent d’ailleurs à avancer des exportations russes à hauteur de 40 Mt pour cette campagne … En Europe, et en France en particulier, l’euro nous pénalise à l‘export et nous oblige à comprimer nos prix sur notre marché intérieur, sans parvenir à accrocher des parts de marché.
Ce contexte à l’export conduit FranceAgriMer a ajuster ses prévisions, ce qui en soi, ne constitue pas une surprise pour les acteurs du marché. Les exportations de blé sont réduits de 455 kt (-155 kt UE et -300 kt Pays Tiers), celles de farine sont également baissés de 10 kt équivalent grains.
Par contre, l’ajustement des surfaces et la baisse de l’estimation de production de blé tendre pour la France (-430kt) surprend quelque peu. Mais, pour le moment FranceAgriMer n’en tient presque pas compte dans ses estimations de collecte, qui restent quasiment inchangées (-100kt) … Soit un taux de collecte/production de 92,3% qui, au regard du rythme de collecte de ces derniers mois, paraît quelque peu optimiste. Quoi qu’il en soit, cette baisse de production n’impact pas la perception générale d’un bilan qui s’alourdit.
Le stock de report estimé à 3,2 Mt augmente ainsi tout de même de 370 kt par rapport aux estimations du mois dernier. Sans oublier un stock « à la ferme », toujours difficile à évaluer, et estimé à 1,2 Mt (contre 1,7 à l’issue de la campagne 2015/16 et 673 kt l’an passé).
Maïs
Le stock français, selon FranceAgriMer s’alourdit également (+270 kt), mais cette fois-ci surtout en raison d’une hausse de la production. Sans surprise, car le marché travaille depuis des mois avec des estimations de production plus proches de 14 MT, FranceAgriMer entérine enfin le chiffre du Ministère de l’Agriculture de 13,8 Mt. Cela augmente de fait les disponibilités de 592 kt. Cette hausse est partiellement répercutée dans le chiffre prévisionnel de collecte augmenté de seulement 221 kt. Quant aux importations elles sont augmentées de 200 kt et s’élèvent à 700 kt pour cette campagne, soit plus que l’an dernier… Ainsi, selon la nouvelle copie du bilan, les ressources pour le marché augmentent de 422 kt, mais sont quasiment pour moitié absorbées par le poste autre (fabrication à la ferme). Le stock de report est maintenant estimé au 30 juin à 2,7 Mt, soit un niveau historiquement élevé.
Orge
L’Iran a passé sur son appel d’offres, mais l’Irak pourrait bien s’intéresser également à l’orge européenne. La Chine serait en train de sonder le marché … mais restera-t-il de l’orge ? L’Arabie Saoudite, après son achat de blé tendre la semaine passée, revient aux affaires pour 960 kt d’orge fourragère, livraison avril-mai. Dans un contexte d’offre mondiale tendue, le premier acheteur mondial d’orge pourrait bien avoir du mal à trouver autant de tonnes chez un même fournisseur… Résultat à suivre ce vendredi. Cette demande soutient les prix qui continue à s’apprécier en portuaire.
Selon FranceAgriMer, malgré une légère révision à la hausse, le stock de report d’orge reste tendu. Les exports Pays-Tiers restent à 3,4 Mt, objectif qui parait réalisable au regard des chargements effectués et de la demande adressée à la France.