
Marché des céréales
Des conditions climatiques favorables aux moissons
Bien que moins forte que la semaine précédente, une nouvelle volatilité des marchés a été constatée cette semaine, en réaction à de nombreux évènements extérieurs comme la résurgence du Covid 19 avec ses nouveaux variants, les nouvelles discussions entre la Russie et l’Ukraine sur l’exportation des céréales ou encore les inquiétudes sur la santé économique mondiale. Seul le cours du maïs a progressé, maintenu par des inquiétudes climatiques et un nouveau stress hydrique attendu pour cette culture.
Côté météo, un temps sec et chaud, très chaud a été observé en Europe ces derniers jours et devrait se maintenir. De même aux Etats-Unis où le déficit hydrique s’accroit sur une bonne partie du territoire agricole. Ces conditions sont favorables aux céréales à paille dont les moissons sont bien entamées mais viennent inquiéter les cultures de maïs qui entrent en phase de floraison et qui sont à un stade de leur développement critique pour la suite.
Ce temps sec est favorable aux moissons de blé et d’orge qui progressent vite en Europe.
En France, au 11 juillet, les récoltes de blé tendre sont estimées réalisées à hauteur de 50% par FranceAgriMer contre 3% à la même date l’an dernier. Pour l’orge d’hiver, les récoltent sont jugées finies à 97% (contre 39% en 2021). Ce qui démontre bien la précocité de cette campagne. Les qualités de grains sont meilleures qu’attendues bien qu’une forte hétérogénéité soit présente.
Le ministère de l’Agriculture a publié ses chiffres mensuels. Selon les estimations au 1er juillet, la récolte de céréales à paille serait en baisse de 3,4 millions de tonnes (Mt) cette année, à 48,3 Mt. La production de blé tendre est estimée à 32,9 Mt soit un repli de 7,2% sur un an, résultat d’une baisse des surface (-5,6%) et du rendement (69,9 q/ha contre 71,1 q/ha en 2021). L’orge accuserait une baisse de production de 2,4% sur un an, à 11,2 Mt en raison d’une baisse de rendement de l’orge de printemps à 52,5 q/ha contre 61,0 q/ha en 2021.
L’Allemagne, l’Ukraine et la Russie ont également commencé les travaux de moisson. Comme attendue, la Russie va très probablement atteindre une récolte record cette année en blé. Mais elle devra faire face à des problèmes logistiques pour ses exportations avec l’évolution du rouble et les taxes à l’export.
Aux Etats-Unis, au 10 juillet, la récolte des blés d’hiver était terminée à 63% et les conditions de culture des blés de printemps s’amélioraient avec 71% jugés comme bons à excellents.
Par ailleurs, le rapport USDA a fait part de l’amélioration du potentiel en revoyant ses estimations de récolte en hausse de 1,41 Mt, ce qui monte la production attendue à 48,47 Mt.
L’ensemble de ces éléments rassurants au niveau mondial est donc venu peser fortement sur le marché du blé cette semaine. Mais cela a été compensé par le retour de la demande mondiale et la parité eurodollar au plus bas depuis 20 ans. Ce qui joue en faveur des exportations européennes, et plus spécifiquement françaises, en témoigne le bon niveau de prime à destination de l’export.
Au niveau maïs en France, la précocité est également observée avec, au 11 juillet, 67% des cultures au stade de floraison, soit une avance de 7 jours sur la moyenne quinquennale et une avance de 15 jours par rapport à l’année dernière, d’après les chiffres FranceAgriMer. C’est pourquoi les conditions climatiques inquiètent tant pour cette culture. D’autant plus que dans certaines régions françaises les agriculteurs avaient dû irriguer le blé en raison du printemps sec, venant puisant dans leur potentiel d’irrigation.
Aux Etats-Unis, c’est un retard de floraison qui est constaté en raison du retard de semis dû a un printemps très humide qui rendait difficiles les travaux des champs. Les conditions de cultures restent inchangées à 64% jugés comme bons à excellents au 10 juillet d’après l’USDA.
En Argentine et au Brésil la récoltes se poursuit. Le Brésil, qui attend une récolte record de 115,6 Mt (estimation du CONAB), doit cependant faire face à des contraintes logistiques sur le stockage et le fait importantes en raison de la rapidité de la récolte.