Marché des céréales
Hausse des productions dans l’hémisphère Nord
Cette semaine a été rythmée par la publication de plusieurs rapports : Agreste, les premiers bilans de la nouvelle campagne de FranceAgriMer et le rapport WASDE de l’USDA. Tous ces rapports ont un point en commun : ils estiment les productions de céréales des principaux pays producteurs en hausse. Tout ceci dans un contexte géopolitique tendu. L’incertitude concernant le maintien du corridor est grandissante alors que la date du 17 juillet – fin de l’accord actuel – se rapproche.
Les moissons avancent dans l’hémisphère Nord, notamment en France. D’après le service statistique du ministère de l’Agriculture, Agreste, le rendement de blé tendre serait de 7,34 t/ha contre 7,17 t/ha l’an dernier. Ce qui porterait la production totale à 35 millions de tonnes (Mt) contre 33,69 Mt la campagne précédente. Ce chiffre est en accord avec le bilan FranceAgriMer publié hier, mercredi 12 juillet, qui revoit entre autres les exportations vers l’Union européenne en hausse de 1,4 Mt à 7,79 Mt (+22,0%). En opposition aux exportations vers les pays tiers qui sont revues à la baisse de 0,5 Mt à 9,6 Mt. Ce chiffre prend certainement en compte la disponibilité et la forte compétitivité des blés russes sur ces destinations.
Aux Etats-Unis, la pluie est de retour dans les principales régions productrices, ce qui entraine un retard des travaux de moisson qui ne sont finalisés qu’à 46% (contre 62% l’an dernier à pareil date). Cette pluie risque également d’impacter la qualité des blés de printemps dont les conditions de cultures « bonnes à excellentes » se dégradent d’1 point et ne concerne plus que 47% des parcelles. C’est dans ce contexte que l’USDA a publié son rapport USDA qui estime les productions de blé américain en hausse à 47,3 Mt, alors que les marchés s’attendaient à une baisse.
Par ailleurs, l’USDA a revu à la baisse la production mondiale de blé avec un recul de 2 Mt en Argentine et au Canada, ainsi que d’1,5 Mt en Europe.
Le rapport WASDE estime également à la hausse la production de maïs à 389,15 Mt, ceci alors même que le rendement est revu en baisse à 177,5 boisseaux/acre (contre 181,5 boisseaux/acre précédemment) en raison de la dégradation des conditions de culture constatée ces dernières semaines. Sur ce dernier plan, la retour des pluies, problématique pour les blés, est bienvenu pour le maïs en cette période de floraison. La dernier crop rating a d’ailleurs réévalué les conditions de culture américaines jugées comme « bonnes à excellentes » de +4 points d’une semaine à l’autre, portant le chiffre total à 55%.
Au Brésil, la deuxième récolte de maïs accuse un retard significatif. Elle n’est complétée qu’à 27%, comparativement aux 41% de l’an passé. Ce retard s’explique par des semis tardifs en raison des pluies présentent sur les cultures ces derniers mois. Bien qu’en retard, cette récolte devrait présentée de très bons rendements alors que les superficies ensemencées ont augmenté. Une nouvelle production record pour le Brésil ? C’est en tous les cas le sens que prend le rapport de l’USDA qui estime la production en hausse de 1 Mt au Brésil.
En orge, FranceAgriMer attend une production française en hausse de 0,5 Mt à 11,94 Mt couplée à une hausse du stock de 0,35 Mt à 1,53 Mt au 30 juin 2024. Cette hausse s’explique par un recul des exportations pays-tiers de 0,7 Mt à 2,5 Mt qui n’est pas compensé par la hausse des exportations vers l’Union européenne de 0,57 Mt.
A noter tout de même que l’orge française bénéficie d’un rebond de la demande en portuaire alors même que les discussions entre l’Australie et la Chine ne sont pas finalisées. Attention cependant, les indicateurs économiques en Chine sont décevants et l’estimation de la croissance du PIB a été revue en baisse, ce qui pourrait impacter la demande chinoise à court terme. D’autant plus que le troupeau porcin a décliné en juin de 1,68%.